Septième Aventure

» Sam 24 Nov 2018 - 19:38

Un train dans la nuit

Le train file à travers la nuit, fendant l'obscurité. Il éclaire le paysage des lumières émanant des quelques compartiments dans lesquels elles sont encore allumées. Dans d'autres, les sorciers assoupis se laissent porter par le léger tremblement des rails. Il est bien tard, et des rares passagers, peu luttent encore contre le sommeil. Un arrêt brutal les éveillent pourtant tous bien trop brusquement.

Un des wagons bascule, emporté pas la force de ceux auxquels il est enchaîné. L'énorme rocher qui se trouve près de lui l’empêche néanmoins de heurter le sol. Il n'est alors ni à la verticale, ni à l'horizontal, mais bien bloqué entre ces deux positions. Une bosse imposante déforme l'un des murs de son couloirs, la plaque de fer se trouvant tout contre la pierre.

C'est dans celui-ci que vous voyagiez, tandis que vous n'imaginiez pas un instant que votre trajet soit interrompu de la sorte. Une atmosphère lugubre règne désormais alors qu'il n'y a plus une once de clarté autour de vous. Tous juste si le rayonnement des astres vous permet de vous déplacer dans les ténèbres … Vous auriez pu incanter afin de faire apparaître un confortable Lumos mais votre baguette est restée dans votre valise et celle-ci a été entreposée avec les autres bagages, bien loin de là où vous vous trouvez.

Avant même que vous ne puissiez envisager une solution, un bruit retentissant se fait entendre derrière la paroi, à l'intérieur de la voiture. Il ne tient qu'à vous d'aller par devant le danger ou attendre sagement que celui-ci s'éloigne …

Un train dans la nuit

Addie & Mitsu

Le train, c'est vraiment quelque chose de sympa. On s'en rend pas forcément compte au premier abord, parce que quand on pense à une locomotive, c'est pour voyager, aller d'un endroit à un autre. Juste un moyen de locomotion, en fait. Il y a même des personnes qui parviennent à s'ennuyer durant le trajet. Ils n'ont rien compris à la vie et ratent un truc formidable, si vous voulez mon avis.

La plus grande difficulté, c'est de parvenir à monter dans le train et à y rester sans se faire repérer. Parce que, personnellement, j'ai autre chose à faire que de claquer mon salaire dans un pauvre voyage. Alors on se fait discret, comme je sais si bien le faire, et on se démerde pour pas se faire attraper du trajet. Pour le moment, faut dire que je m'en suis plus que bien sortie. J'ai même réussit à me faire payer un verre par une fille dans le wagon-bar - assurément le meilleur wagon du train.

Le truc, c'est que des contrôleurs, y'en a partout. J'ai jamais connu ça. Alors faut faire profil bas et, avec un peu d'alcool dans le sang et des camarades sympathiques, c'est encore plus difficile. C'est pour ça que j'ai finit par déserté l'endroit pour bouger, en me disant que si je restais pas toujours au même endroit, je parviendrais à être en paix, au moins un peu.

Le couloir aussi, c'est un endroit assez sympa. On voit plein de gens passer, on peut leur taper la causette, on croise parfois quelques connaissances étonnées de voir que j'aurais payer un billet de train. Mais quand je vois une casquette émerger à l'autre bout du wagon, y'a mon cerveau qui panique et s'agite, un peu - voire beaucoup - affolé. Je me glisse dans le premier compartiment venu et je renferme la porte derrière moi.

C'est comme si, avec ce simple geste, j'avais déchaîné l'enfer sur Terre. Moi, Adélia Flores, dites Addie, avec ma petite main sur une simple porte. Je me suis retrouvée projeté contre ladite porte, m'écrasant contre elle avec le glamour qui m'est propre. Autour de moi, ça crisse, ça gronde, j'ai presque l'impression d'avoir un orage en live dans le train. Le plancher penche dangereusement, un sac me tombe sur la tête et moi, je finis sonnée, entre la porte et le sol, sans trop savoir où se situe le bas, maintenant.

Une flopée de jurons en portugais s'échappent de mes lèvres pendant que je masse mon crane endolorie, fusillant du regard le sac incriminé. C'est dingue ça, les gens dans l'incapacité de ranger correctement leurs affaires. Et on s'étonne des problèmes qui parcourent le monde pour nous pourrir la vie, après.

Date d'inscription : 22/09/2018

Un train dans la nuit

avec Adélia Flores (et autres)

LLe train filait à vive allure, pourtant la nuit donnait l’impression qu’il demeurait immobile alors que la carte céleste demeurait la même malgré les kilomètres parcourus. La nuit recouvrait tout d’une chape de silence et semblait toujours immobilisait ce qui s’agitait. Les paysages changeaient, pourtant les voyageurs ne les voyaient pas : ils percevaient seulement des ombres vagues et changeantes, des silhouettes de collines et des plaines, le reflet scintillant des astres sur un plan d’eau. Comment ne pas se sentir apaisée dans un tel décor ? Nombreux étaient les passagers endormis, et Mitsuhane les comprenaient fort bien. Pour sa part, elle mourrait d’envie d’ouvrir une fenêtre et de s’élancer dans le ciel en un fugitif et fantomatique battement d’ailes. Au lieu de quoi elle remplissait un petit cahier de lettres romaines à la seule lumière de la petite lampe du wagon, prenant quelques instants de réflexion parfois pour réfléchir avant de poursuivre dans sa lancée. Depuis quelques temps lui trottait en tête l’idée de rédiger un petit livre et, si elle hésitait encore à l’idée de le publier, au moins l’avait-elle commencé par plaisir personnel. Aussi, plongée dans ses réflexions, ne prit-elle pas garde à ceux ou ce qui l’entourait, ni à la porte qui s’entrouvrait pour laisser passer une nouvelle venue.

Une brusque secousse la projeta contre le dossier, laissant s’échapper son stylo. Aux aguets, elle s’accrocha prudemment au rebord de la fenêtre et tenta d’observer ce qui l’entourait alors que toute lumière s’éteignait dans le wagon ; de nouvelles secousses se firent sentir et un vacarme monstrueux s’ensuivit, seulement entrecoupé de mots incompréhensible de ce qui semblait provenir d’une autre voyageuse. Tâchant de trouver un équilibre dans ce wagon à présent en pente, Mitsuhane s’avança prudemment jusqu’à l’endroit où elle estimait que devait se situer la porte. Elle ne prit pas même la peine de chercher sa baguette, sachant pertinemment que celle-ci hors de sa portée ; après s’être fait assommer par un télescope dans l’un d’entre eux, elle aurait pourtant dû se souvenir que les trains anglais étaient dangereux et la garder avec elle. Elle n’aurait plus qu’à se débrouiller sans. Bien décidée à découvrir la source mystérieuse du bruit, elle posa la main sur ce qui lui semblait être la porte, à la recherche de la poignée. Prudemment, elle s’avança à petits pas, longeant la paroi, marchant sur quelque chose de mou… Mou ? Un instant plus tard, un juron dans sa langue natale s’échappant de ses lèvres, elle s’écrasait contre ce qu’elle devina vaguement être une autre personne, à moins qu’il ne s’agisse d’un jouet couinant.
Le faible éclairage lui apprit qu’il y avait bien une sorcière face à elle, laquelle semblait en pleine contemplation du maudit sac sur lequel Mitsuhane venait de trébucher. La laissant là en se demandant vaguement comment elle avait fait pour se retrouver aussi au sol, la jeune femme se releva tant bien que mal pour enfin ouvrir la porte, se remémorant ses quelques connaissances de karaté que lui avait inculqué sa tante. A défaut de baguette, il n’était pas dit qu’elle serait entièrement désarmée.

Codage par Rosalind Fawley

Dernière édition par Mitsuhane Akiyama le Sam 1 Déc 2018 - 17:47, édité 1 fois

Un train dans la nuit

en compagnie des autres voyageurs

Mes yeux se perdaient dans les formes inertes du paysage nocturne. Dans mon compartiment une jeune femme asiatique écrivait consciencieusement dans un petit cahier à la lueur pâle et faiblarde de la lampe du wagon. Tandis que mes pensées divaguaient entre ma chère fille Eleanor, qui me manquait tous les jours un peu plus, et le travail que j'aurais du faire en rentrant mes yeux se fermaient peu a peu, laissant libre à mes pensées. Derrières mes paupières clauses défilaient des images issues des quelques souvenirs heureux que je gardais de mes années de mariage. Je sombrais peu a peu dans les douces et chaudes méandres du sommeil malgré ma position des plus inconfortables.

Une secousse soudaine et très violente me réveilla. Je fut projeté contre la paroi froide du wagon alors que des crissements se faisaient entendre. Les rares lumières s'éteignirent d'un coup, ne laissant que la lointaine lueur des étoiles qui rentrait difficilement par la fenêtre nous éclairer. J'entendis des paroles prononcées dans une langue que je connaissait pas mais aux sonorités clairement latines. Je tentais de me relever mais la douleur lancinante à mon épaule droite et l'angle étrange qu'avait prit le sol me rendaient la tache plutôt difficile. Les gens dans les autres compartiments semblaient commencer à sortir de leur torpeur et à s'agiter. Voyant que la lumière ne revenait, je décidais de chercher ma baguette, appuyé contre le mur. Introuvable. Un éclair me revint soudain : je l'avais laissée dans ma valise. Je secouais ma tête avec dépit, comment est-ce que j'avais pu délaisser ma baguette ainsi ? Une erreur de débutant. Je décidais donc de sortir de mon compartiment pur essayer de comprendre ce qu'il s'était passé même si le sol penché à 20° ne me laissait pas vraiment le bénéfice du doute.

En essayant d'avancer sur le sol incliné je sentis du mouvement ainsi que quelque coups provenant de l'intérieur du compartiment. Ils devaient surement provenir la jeune femme que j'vais aperçu auparavant. Prenant mon courage à deux mains, un vrai gentilhomme se doit de secourir une jeune femme en danger, je demandais à mi-voix :

- Mademoiselle vous allez bien ?
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Un train dans la nuit

Addie & Mitsu & Jonah

Ok, il faisait sombre, tout le monde était désorienté. Mais ce n'était pas une raison pour trébucher sur mon corps et s'écraser sur moi. J'avais pas du muscle de bonhomme, j'étais plus du genre à peiner rien que pour monter mon sac dans les filets du compartiment, alors quand quelqu'un me tombe dessus, je suis plutôt du genre à mourir à petit feu, incapable de respirer parce que ma gorge est coincée sous un bras, ou peut-être une jambe. Enfin bref, une partie du corps.

Heureusement, la personne qui a eu l'impudence de s'étaler sur moi n'est pas trop lourde et c'est à peu près supportable. Peut-être que la fin de ma vie arrivera un peu plus tard, le temps qu'on découvre ce qu'il se passe dans ce train. Ce qui m'arrange bien, ma curiosité est titillée, moi, je veux savoir ce qui se passe !

Mon agresseuse, parce qu'elle est toute en féminité, avec ses longs cheveux de jais et son visage doux, se relève finalement, sans m'adresser un mot, pour tenter de sortir d'ici. Comme nous tous, elle parait un peu désorientée, et je ne lui en veut pas trop de ne pas s'être excusé. Pas trop. Ce qui ne veut pas dire pas du tout.

Un homme fait son apparition auprès de nous, l'air un peu inquiet. Mais ici, tout le monde l'est. On vient d'avoir un accident ! Ou, en tout cas, quelque chose qui s'en rapproche vachement, alors je ne m'étonne guère que tout le monde est l'esprit en vrac. En ce moment, chez moi, c'est un état permanent, en plus.

- Mademoiselle vous allez bien ?

J'aurais bien aimé lui répondre, mais ses paroles ne me sont clairement pas destinées. Comment suis-je censée le prendre ? Pourtant, c'est moi qui suis toujours au sol, pendant que ma compagne semble absorbée dans une longue réflexion. Mais non, jamais aucune considération pour moi. Je me contente d'hausser les épaules, qu'ils se débrouillent donc seuls, et je me remet sur pied par mes propres moyens. Qu'à cela ne tienne, je m'occuperais seule de notre problème.

Je m'approche de la porte avec la ferme intention de l'ouvrir. Mais j'ai beau m'escrimer dessus, elle ne semble pas vouloir céder.

Date d'inscription : 22/09/2018

Un train dans la nuit

avec Adélia Flores, Jonah Brooks et autres

L

a seule lumière qui filtrait dans la voiture du train provenant de la lune et de ses comparses étoiles, Mitsuhane n’avait pas remarqué les deux « sacs » qui jonchaient le sol : l’un en tissu, l’autre humain. Et si le premier fut la raison de sa chute, le deuxième eut le bon goût d’amortir le choc. Pour ce qu’elle voyait – et sentait − de la femme au sol, elle n’était guère épaisse et semblait désagréablement surprise de s’être fait écraser ; ce qui, somme toute, était compréhensible. Mais d’où sortait-elle et que faisait-elle juste devant la porte ? Fluette comme elle était, elle avait dû se faire sérieusement promener par le choc brutal qui avait secoué le train si elle était debout au moment de l’impact.
Préférant néanmoins s’intéresser à la porte plutôt qu’à son coussin mal rembourré du moment, la jeune femme se releva, l’esprit embrouillé par cette succession de chocs. Elle n’aimait absolument pas l’idée de rester bloquée dans cette petite pièce fermée, en compagnie de… de qui, d’ailleurs ? Elle n’avait pas même songé à s’excuser ou à demander son identité à sa compagne improvisée d’aventure, ne songeant qu’à tirer au clair cette situation et s’en sortir rapidement.

- Mademoiselle vous allez bien ?

Cette fois, ce fut une voix masculine qui retentit dans l’espace confiné. Après un bref instant de réflexion, elle se souvint vaguement avoir salué un autre voyageur lorsqu’elle était montée dans le wagon. Etait-ce lui ? Sa silhouette se dessinant à contre-jour dans la faible lumière apportée par la fenêtre, elle estima que oui, sans parvenir à distinguer les traits de son visage.

-Je vais bien, je vous remercie.

Elle n’était pas tout à fait certaine qu’il se soit adressé à elle mais puisqu’elle ne le discernait que vaguement et que l’autre ne lui répondait pas, elle fit comme si c’était le cas. Et, étant donné qu’aucun d’entre eux n’avait procédé au moindre petit lumos, elle ajouta à sa liste de supposition qu’aucun des deux n’avait davantage qu’elle sa baguette à proximité. Debout face à la porte, elle observa d’un œil attentif l’autre sorcière s’escrimer en vain sur la malheureuse poignée du wagon. Bloquée. La clenche était bloquée. Quelle merveilleuse situation que celle-ci… Inspectant attentivement la porte, la jeune femme décida qu’il n’y avait finalement qu’une seule chose à faire :

-L’un de vous aurait-il de quoi briser cette vitre ?

Ladite vitre, qui composait la moitié supérieure du battant qui leur faisait face, ne cèderait probablement pas sous un simple coup de pied ; et quand bien même serait-ce le cas dans la théorie, il était peu envisageable d’imaginer pouvoir le faire alors même que conserver son équilibre en restant debout s’avérait complexe. Mais s’ils avaient à disposition de quoi faire éclater la plaque de verre, alors peut-être pourraient-ils sortir de ce fichu compartiment et découvrir ce qu’il se passait autour d’eux.

Codage par Rosalind Fawley

Un train dans la nuit

en compagnie des autres voyageurs

Ce ne fut qu'après avoir posé ma question que je me rendis compte qu'il y avait une autre personne en compagnie de cette jeune femme. Mais l'autre inconnue, qui semblait avoir une silhouette plutôt féminine, ne répondit pas à ma question posée avec innocence.

Je vais bien, je vous remercie, affirma la première plus par politesse qu'autre chose.

C'est alors que j'entendis les deux femmes s'affairer autour de la porte qui semblait bloquée. Je m'approchais pour voir ce qu'il se passait. Mais plutôt que de donner toute mon énergie dans une tentative désespérée d'ouvrir la port, je décidais de chercher une autre issue. Peine la aussi inutile puisqu'il n'y en avait aucune autre que cette maudite porte.

-L’un de vous aurait-il de quoi briser cette vitre ? demanda soudainement la jeune femme qui lui avait répondu.

Quelle idée géniale ! Voilà quelqu'un qui savait se débrouiller seule. Je réfléchis alors quelques instants avant de réaliser que j'avais exactement de quoi briser cette vitre. Je me dirigeais à tâtons vers mon sac et en sorti un terrible volume de 500 pages.

- J'ai exactement ce qu'il vous faut, annonçais-je fièrement. Tenez et ne vous inquiétez pas, je l'ai fini et il était très mauvais, finis-je en tendant le livre à la jeune femme.

Cela me faisait mal au coeur de devoir abimer un livre mais je préférais sortir de là plutôt que de garder intact un livre que je n'avais même pas aimé.

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Un train dans la nuit

Addie & Mitsu & Jonah

A l'instant, j'ai de fortes envies de meurtres envers une porte. Une simple porte qui a le mauvais gout de refuser de s'ouvrir. Alors que je ne lui demande pas grand chose, juste un petit effort pour me laisser la pousser, pour que je puisse passer et sortir de ce compartiment. C'est quand même pas un gros effort, c'est à moi de faire tout le travail. Et puis, je suis pas un gros tas non plus, elle a même pas besoin de s'ouvrir entièrement si ce n'est que ça.

- L’un de vous aurait-il de quoi briser cette vitre ?

Ah, donc, finalement, la fille qui m'est tombée dessus a bien une langue, même si elle ne s'en sert pas pour s'excuser. Elle a une voix qui va bien avec son joli visage, je sais pas, il y a quelque chose de tout doux, un peu innocent. Parce que, clairement, je vois pas comment elle veut nous briser une vitre créée par des sorciers sans baguette magique. Elle court, elle court, la naïveté...

- J'ai exactement ce qu'il vous faut. Tenez et ne vous inquiétez pas, je l'ai fini et il était très mauvais.

Parce que c'est possible qu'il soit autre chose que mauvais, son livre, peut-être ? De mémoire d'homme, jamais personne n'a trouvé un livre qui puisse me plaire. Alors, à mes yeux, l'objet que cet homme tient à la main relève plus du l'artefact démoniaque que d'une arme utile contre ce grand adversaire qu'est la vitre. Le pire, dans tout ça, c'est que ce bonhomme, il a le courage d'exhiber son bouquin d'un air tout fier.

- C'est pas un livre qui va résoudre notre problème, j'explique en m'approchant de ces deux-là. Les vitres comme celle-ci, faites par des sorciers, ça ne se brise que grâce à la magie. Perso, j'ai pas ma baguette. Et vous ?

A m'entendre, je serais une professionnelle du cassage de vitre. Bon, ok, j'ai eu quelques expériences, mais j'en fais pas non plus mon quotidien, j'ai d'autres chats à fouetter. Mais c'est quand même évident qu'un livre ne servira à rien, là, ça ne m'a jamais été d'aucune utilité, jamais. Je ne vois pas pourquoi cela ferait exception à la règle aujourd'hui. Enfin, si ça les amuse, ils peuvent bien tenter l'expérience.

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Un train dans la nuit

avec Adélia Flores, Jonah Brooks et autres

U

n livre ? Il lui proposait vraiment un livre ? Mais enfin… sacrilège ! avait-elle envie de lui répondre. Qu'il soit bon ou mauvais dépendait pour beaucoup de son lecteur, et quand bien même aurait-il été le pire ouvrage de la Terre, un titre qui lui aurait été accordé par l'ensemble de ses lecteurs sans exception, il n'aurait pas mérité d’être traité de la sorte. D'un autre côté, si ce sacrifice leur permettait de sortir rapidement, elle ne pouvait guère lui reprocher de faire ce sacrifice, quand bien même voir un ouvrage ainsi malmené la navrait.

- C'est pas un livre qui va résoudre notre problème. Les vitres comme celle-ci, faites par des sorciers, ça ne se brise que grâce à la magie. Perso, j'ai pas ma baguette. Et vous ?

Peut-être pourrait-il cependant faire taire cette sorcière bruyante et encombrante, et dont la capacité de réflexion semblait relativement limitée. Néanmoins si elle avait raison, la situation devenait un peu plus problématique.

-Mais bien sûr que j'ai la mienne, mais c’est tellement plus amusant de tenter de sortir sans elle.

Elle lui avait répondu d’un ton égal, néanmoins elle se sentait très clairement exaspérée par tout cela. Comme si leur première pensée, presqu'un réflexe, n'avait pas été de chercher leur précieuse tige de bois. Quelle idée aussi, de renforcer magiquement des fenêtres ; seuls les sorciers pouvaient monter dans le train, et tout sorcier avait dès son apprentissage magique une baguette pour outil principal. Ils étaient bien avancés maintenant, avec un volume épais pour seule aide. A part s’assommer entre eux, mais Mitsuhane n’avait pas de grande affinités avec la violence tant que celle-ci n’était pas expressément nécessaire.

-Et la porte elle-même, est-elle protégée magiquement aussi ?

La sorcière semblait en savoir plus qu’elle et leur compagnon de voyage, mais peut-être pourraient-ils défoncer l’entrée elle-même à défaut de passer par la vitre. Après tout, nombreux étaient ceux qui pensaient au détail — en l’espèce, la vitre — sans voir l’ensemble — l’encadrement —aussi y avait-il des chances pour que celle-ci soit plus fragile.

Codage par Rosalind Fawley

Un train dans la nuit

en compagnie de Mitsuhane et Adélia

Moi qui étais si fier de mon idée, je fus immédiatement rabaissé par la deuxième sorcière présente dans le compartiment.

- C'est pas un livre qui va résoudre notre problème. Les vitres comme celle-ci, faites par des sorciers, ça ne se brise que grâce à la magie. Perso, j'ai pas ma baguette. Et vous ? lâcha celle-ci en voyant le volume que je brandissait.

Elle avait un je ne sais quoi de chatoyant et d'ensoleillé dans sa personne mais était aussi plutôt antipathique et cela m'intimidait. Je m'étais déjà fait assez violence pour oser leur parler et voilà qu'elle me descendait à la première occasion. Je secouais la tête.

-Mais bien sûr que j'ai la mienne, mais c’est tellement plus amusant de tenter de sortir sans elle, répondit sarcastiquement la jeune femme asiatique.

Je ne pus retenir un petit ricanement. Elle avait bien su répondre à la sorcière désagréable. Décidément, je l'aimais de plus en plus.

-Et la porte elle-même, est-elle protégée magiquement aussi ? reprit alors la première femme.

- Il est probable que non, il n'y a aucune nécessité à enchanter une porte, d'autant plus si la vitre l'est. Elle doit simplement être coincée, j'affirmais après un petit temps de réflexion.

Je m'approchais alors de la porte, étant donné que Miss Sympathie s'était déplacée vers moi, et je secouais la poignée. Geste inutile bien sûr puisque tout le monde l'avait déjà fait mais je cherchais à impressionner ces dames en détresse. Je poussais alors un coup la porte mais grimaçais lorsque mon épaule, endolorie par le choc précédent, s'appuya contre le métal de cette dernière.

- Je ne comprends pas comment elle peut être coincée mais quelqu'un viendra peut-être nous aider. Après tout, on est des passagers comme les autres.

Je finis ma phrase avec un sourire qui transpirait l'innocence. Dans le fond je savais que les chances que quelqu'un nous vienne en aide étaient minces mais je n'aimais pas perdre espoir.

- Je m'appelle Jonah Brooks, finis-je par dire aux jeunes femmes.

Je m'étais dit que s'appeler par prénoms aurait été surement beaucoup plus simple.

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Un train dans la nuit

Addie & Mitsu & Jonah

Parfois, j'ai cette envie furieuse de me baillonner moi-même. Parce qu'à chaque fois que j'ouvre la bouche, j'ai l'impression que cela se solde par un jugement de mes camarades, qui ont l'impression que je leur en crache à la gueule. Non, mais, promis, je suis gentille moi, je mords pas, même si je dis beaucoup de conneries, et pas forcément de la meilleure des façons.

- Mais bien sûr que j'ai la mienne, mais c’est tellement plus amusant de tenter de sortir sans elle.

Et après, je me prends une animosité lourde en pleine gueule. Merci, Addie, toi et ton manque de jugeote.

- Et la porte elle-même, est-elle protégée magiquement aussi ?

L'asiatique se tourne vers moi, comme si je peux avoir la réponse à toutes ces questions en matière de casse. C'est bon, me voilà déjà étiqueté comme une délinquante qui a l'habitude de défoncer porte et fenêtre quand l'envie l'en prend. J'hausse les épaules, je crois pas non plus avoir une tête de bélier, avec mon petit corps tout frêle, j'ai bien montré que j'étais incapable de l'ouvrir cette foutue porte.

- Il est probable que non, il n'y a aucune nécessité à enchanter une porte, d'autant plus si la vitre l'est. Elle doit simplement être coincée. Je ne comprends pas comment elle peut être coincée mais quelqu'un viendra peut-être nous aider. Après tout, on est des passagers comme les autres.

Il est mignon. C'est vraiment la seule remarque qui me vient à l'esprit en entendant ce pauvre bonhomme parler. J'en doute fort, qu'on vienne nous chercher. Mon instinct de survie me crie qu'on va tous finir mort de faim ou de soif dans ce train et qu'il faudrait qu'on se bouge le cul plutôt que d'attendre. Sauf que, clairement, on a peu d'options devant nous.

- Je m'appelle Jonah Brooks.

- Adélia Flores. Vous croyez que si on est coincés ici pendant longtemps et que le froid manque de nous tuer, on pourra faire un feu avec votre livre, Jonah ?

Mesdames et messieurs, je vous invite à prendre part à la superbe tentative de sociabilisation de ma petite personne. Je le sens, je vais me faire assommer par ces deux-là à cause de cette simple proposition. Mais bon, moi, je tiens pas à mourir de froid dans ce pays glacial qu'est l'Angleterre.

Date d'inscription : 22/09/2018

Un train dans la nuit

avec Adélia Flores, Jonah Brooks et autres

U

n son léger attira un instant son attention, son regard se posant un bref instant sur le sorcier au livre qui avait semblé amuse de sa réponse. Un parfait anglais, physiquement du moins, avec ses traits réguliers et aristocratiques. Quant à la spécialiste des vitres de train, il lui semblait reconnaitre la collègue d’Amy ; en fait, Mitsuhane était même presque certaine qu’il s’agissait de la célèbre Adelia Flo… Floquelquechose, alias Débiline pour le surnom enfantin dont son amie lui avait si souvent conté les nombreuses qualités. La japonaise avait toujours estimé qu’Amy en rajoutait pour le plaisir de dénigrer sa collègue et que cette dernière ne pouvait pas être aussi stupide qu’elle le disait. A présent, elle avait des doutes sur les capacités mentales effectives de la fameuse Adélia. Mais peut-être n’était-ce qu'une mauvaise impression renforcée par l'impression négative qu'elle en avait grâce à Amy, ou bien la brunette n’était-elle que paniquée par la situation. Cela étant, les deux sorcières pensèrent sans le savoir exactement la même chose en entendant leur compagnon de route : « Il est mignon ». L’innocence d’un enfant. Avait-il seulement pensé que les autres passagers, si autres passagers il y avait effectivement, pouvaient être morts ou tout aussi coincés qu’eux ?

- Adélia Flores. Vous croyez que si on est coincés ici pendant longtemps et que le froid manque de nous tuer, on pourra faire un feu avec votre livre, Jonah ?

Eh bien, elle avait raison. C’était donc la meilleure ennemie d’Amy. Curieuse coïncidence, mais au moins était-elle soulagée de ne pas être accompagnée de son amie pour ce voyage. Elle imagina un instant se trouver coincée avec les deux sorcières en train de se chamailler et elle frissonna d’horreur, se sentant finalement un peu plus satisfaite de la situation actuelle. Comme quoi, tout était relatif…

- Akiyama Mitsuhane. C’était plus fort qu’elle, elle se présentait instinctivement comme le faisaient les asiatiques, le nom d’abord et le prénom ensuite. Au moins pouvaient-ils s’estimer heureux qu’elle se soit à son tour présentée. Et si l’on a faim, me laisserez-vous vous croquer un bras au barbecue, mademoiselle Flores ?

Puisse qu’ils étaient partis dans les propositions absurdes, pourquoi ne pas continuer ? Mais quelque chose lui coupa toute envie de plaisanter. Un quelque chose qui lui fit fixer la porte bloquée et lui glaça l’échine.

- Pitié, dites-moi que l’un d’entre vous voyageait avec un Fléreur ou un animal griffu… murmura-t-elle alors que contre la porte, les grattements qu’elle avait entendu une seconde plus tôt reprenaient avec un peu plus de force contre la porte bloquée.

Codage par Rosalind Fawley

Un train dans la nuit

en compagnie de Mitsuhane et Adélia

Je savais que mes propos étaient stupides mais le regard que m'offrirent les deux femmes me confirma encore plus mon idée.

- Adélia Flores, se présenta alors la première sorcière, dont le nom venait me confirmer les origines chatoyantes. Vous croyez que si on est coincés ici pendant longtemps et que le froid manque de nous tuer, on pourra faire un feu avec votre livre, Jonah ?

Un hoquet de surprise parcourt mon corps. Qui était assez monstrueux pour brûler un livre ? Mais avant même que je puisse ouvrir la bouche, la deuxième femme me coupa.

- Akiyama Mitsuhane, annonça-t-elle à son tour.

J'eus un peu honte parce que je ne savais pas lequel des deux noms qu'elle avait énoncé était son prénom, je ne connaissais rien à l'Asie.

Et si l’on a faim, me laisserez-vous vous croquer un bras au barbecue, mademoiselle Flores ? continua-t-elle.

Décidément, cette jeune femme avait de la répartie. Et cette Adélia ne me paraissait pas une personne saine d'esprit. C'est alors qu'un grattement se fit entende contre la porte, un bruit assez inquiétant pour me faire reculer de quelques pas.

- Pitié, dites-moi que l’un d’entre vous voyageait avec un Fléreur ou un animal griffu… souffla alors Mitsuhane ou Akiyama, je ne savais toujours pas.

Je pris une profonde inspiration, je devais me comporter en homme et proteger ces jeunes demoiselles, non pas me cacher derrière elles.

- Ne vous inquiétez pas mademoiselle Mitsuhane, dis-je alors, en pensant qu'avec un mademoiselle devant les deux noms auraient pu marcher, il doit y avoir une explication logique à ce bruit. Après tout, nous sommes dans un train, ce n'est pas comme si tout pouvait y entrer.

Et comme pour ponctuer mes propos, les choses qui se tenait derrière la porte donna un fort coup contre celle-ci.

- Il faudrait peut-être aller voir ce que c'est à travers la vitre, proposais-je sans pour autant bouger d'un pouce.

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Un train dans la nuit

Addie & Mitsu & Jonah

Faut croire que je suis encore passée pour la teubé de service Tiens, ça change agréablement. C'est dingue quand même, il faudrait que j'arrête de tomber sur des amoureux des livres. Surtout qu'il faut être réaliste, si jamais on doit choisir entre sa vie ou brûler un livre, personne n'hésiterait et on s'activerait pour allumer un joyeux feu.

- Akiyama Mitsuhane. Et si l’on a faim, me laisserez-vous vous croquer un bras au barbecue, mademoiselle Flores ?

- Mais avec plaisir, mademoiselle Akiyama ! Vous le voulez saignant ou à point ?

Je pose un de ses deux noms un peu au pif, en me disant que l'appeler Mitsu c'est plus sympa qu'Aki. Mais pour ce que j'en sais... En attendant, qu'elle essaie donc de manger mon bras. Avec tout ce que je mange, c'est vrai que je dois pas être trop mauvaise.

Et puis vient un bruit étrange, qui me fait tout aussi frissonner que mes camarades de galère.

- Pitié, dites-moi que l’un d’entre vous voyageait avec un Fléreur ou un animal griffu…

En tout cas, pas moi.

- Ne vous inquiétez pas mademoiselle Mitsuhane, il doit y avoir une explication logique à ce bruit. Après tout, nous sommes dans un train, ce n'est pas comme si tout pouvait y entrer.

Il est mignon. Non, vraiment, il a cette innocence bonne enfant qui me donne envie de le serrer dans mes bras pour lui chanter une berceuse. Par contre, il l'appelle mademoiselle Mitsuhane et il doit sûrement être plus compétent que moi sur la question. Mon instinct serait-il mauvais et le prénom de cette femme serait donc Akiyama ?

- Il faudrait peut-être aller voir ce que c'est à travers la vitre.

Pas sûr que ça nous avance à grand chose. Il fait nuit noire dehors, on ne verra rien de nouveau. mais l'expérience est à tenter, après tout, qui ne tente rien n'a rien. On ne prend pas beaucoup de risque à jeter un coup d’œil par la fenêtre.

- Je ne pense pas qu'on verra grand chose, il fait trop sombre, soupirai-je.

Ce qui ne m'empêche pas de m'approcher de ladite fenêtre pour observer notre environnement. Mais rien à faire, la nuit est obscure et impossible de discerner quelque chose.

- Désolée, monsieur Brooks, mais il n'y a rien à voir par ici.

La raideur de son cou, l’étau scindant sa tête d’une étreinte chimérique et lancinante, autant de d’exemples digne d’un lendemain d’abus de Whisky Pur Feu, pourtant Maxence n’avait rien bu.

Il était simplement en train de somnoler lorsqu’il se trouva projeté de l’autre côté de l’autre côté de sa cabine. Il était seul dans ce compartiment pouvant accueillir six passagers répartis sur deux banquettes se faisant face. Le choc fut aussi soudain que violent lorsque son corps propulsé roula sur lui-même avant de percuter la cloison au niveau de la tête et des épaules et de retomber sur l’assise de la banquette et de rouler sur le sol.

Ouvrir ses yeux était une épreuve pour lui autant que bouger ses membres. Il lui fallut un temps pour retrouver suffisamment ses esprits et tenter de se lever en prenant appui sur la banquette et se rendre compte que le sol n’était plus de niveau. L’obscurité était à peine suffisante pour distinguer les vitres intactes et la porte béante de sa cabine. Le silence était tel que l’on pouvait entendre le moindre craquement, la moindre tension sur la tôle cabossée du wagon. Signe de son inquiétude et de son stress, les cheveux noirs de Maxence commençaient à se teinter de cheveux gris lui permettant d’arborer une chevelure presque poivre-et-sel. Sortant de sa cabine en se tenant à l’encadrure de la cabine, Maxence regarda de chaque côté à la recherche du moindre signe de présence et se murmura à lui-même.

« Par Merlin, qu’est ce qui s’est passé… »

Commençant à marcher comme il pouvait le long du couloir, le français entendit comme des murmures, qui se muèrent en véritable paroles en tendant plus avant l’oreille. Cela devait être à quelques mètres de là, à peine. Il commença à se rapprocher lorsqu’il fut rapidement pris de vertiges. Il avait à peine fait une dizaine de pas lorsqu’il trébucha, sa jambe s’était dérobée soudainement lui faisant perdre l’équilibre. L’effet gueule de bois était plus intense qu’il ne le pensait à maintenant qu’il était à genou, il éprouvait toutes les peines du monde à se remettre debout. Il n’avait pas le choix que de s’allonger un instant pour tenter de reprendre ses esprits et ainsi calmer ses sens désorientés.

Non loin de lui, en vérité à porter de son bras, se trouvait un morceau de la rampe de maintient courant tout le long du couloir du wagon. Le choc l’avait fait sauter et fait rompre en plusieurs morceaux. Maxence se saisit d’un morceau pour signaler sa présence. Il n’avait vraiment la force de frapper le barreau contre la cloison alors il se contenta de la frotter comme il pouvait pour attirer l’attention, comme si quelque chose grattait à la porte.

Une violente lancée à la tête le fit stopper… il cessa alors tout mouvement. Trop loin pour que l'on puisse le voir depuis le compartiment.

» Ven 4 Jan 2019 - 15:32

Un train dans la nuit

avec Adélia Flores, Jonah Brooks et autres

M

algré elle, Mitsuhane eut un bref rictus amusé en entendant la réplique de la brunette. Elle appréciait l’humour, preuve d’intelligence, et la répartie de la jeune femme témoignait que finalement, elle n’était sans doute pas un cas totalement désespéré. Mais alors que la japonaise allait renchérir, quelque chose de bien plus préoccupant que la cuisson du bras de la prénommée Adélia se fit entendre. Quelque chose dont, semblait-il, aucun de ses deux compagnons d’infortune n’avait non plus la moindre idée sur ce que cela pouvait être. M. Brooks semblait démesurément optimiste, un peu trop même pour que cela soit rassurant même s’il tentait probablement autant de se rassurer lui-même que de les tranquilliser ; en plus d’être peu crédible, il eut le mauvais goût de l’appeler par son prénom, s’attirant de sa part un regard réprobateur. D’un autre côté, son évident désir de se montrer apaisant était plutôt amusant, d’autant plus que ses propos semblaient très ironiques aux vues de leur situation. Elle laissa donc passer la familiarité, ne pouvant retenir une remarque amusée qui éclaira un instant d’un éclat rieur ses yeux d’ordinaire attentifs et impassibles.

-Si tout peut y entrer, je n’en sais rien, mais que rien ne puisse en sortir, cela me semble assez certain.

N’ayant que faire que les deux sorciers la prennent pour folle à la voir s’amuser de la sorte, Mitsuhane se reconcentra et observa le plafond, les sièges et les murs, à la recherche d’une échappatoire. Rien à première vue qui puisse les aider. Pourtant, la japonaise mourrait d’envie de sortir de cette prison ferroviaire tout de suite. Elle préférait même se trouver face à la cause du bruit entendu un instant plus tôt que de rester là à attendre encore, dans ce wagon immobilisé en pleine nuit les dieux seuls savaient où, en équilibre instable. Elle n’était pas à proprement dire claustrophobe, mais l’enfermement était une chose qui lui était difficilement supportable et elle se sentait commencer à avoir du mal à contrôler ses nerfs d’ordinaire facilement domptés.

- Sur le chemin entre ciel et terre, va aux dieux ou glisse en enfer.

Ce n’était qu’un imperceptible murmure poétique, prononcé en japonais sans même qu’elle n’y prenne garde, une vieille ritournelle d’une époque désormais révolue, une rengaine que chantonnait sa mère lorsqu’elle grimpait sur le toboggan du jardin public, qu’elle venait de se rappeler en notant une fois de plus l’inclinaison du sol. Une bien jolie phrase qui n’avait rien de très réaliste, si ce n’était qu’à cet instant, elle lui permettait d’effectivement garder un pied sur terre.
A petits pas prudents, la jeune femme évita Jonah et Adélia, s’approchant du siège occupé un peu plus tôt pour récupérer à tâton son manteau quitté à sa montée dans le train. Avec un frisson de soulagement, elle s’en enveloppa finalement lorsque sa main effleura le tissu épais, appréciant le vêtement chaud alors que le froid s’insinuait lentement mais sûrement dans le compartiment plongé dans l’obscurité. Finalement, l’idée d’un feu devenait un peu plus alléchante. Elle revint enfin vers les deux autres et proposa dans un soupir, lasse de la situation :

-Puisque c’est quelque chose à l’extérieur qui bloque la porte, peut-être pourrions-nous essayer de nous y prendre à trois ? Sans quoi le bras de sorcière me paraîtra d’autant plus appétissant, à moins qu’une trappe n’apparaisse soudainement au plafond ou dans le plancher.

Codage par Rosalind Fawley

» Dim 6 Jan 2019 - 18:12

Un train dans la nuit

en compagnie de Mitsuhane, Adélia et Maxence

Adélia sembla assez douteuse de ma proposition mais tenta tout de même un coup d'oeil à travers la fenêtre.

- Désolée, monsieur Brooks, mais il n'y a rien à voir par ici, lança-t-elle après avoir observé l'obscurité.

Je soufflais un coup, comme si cette phrase dite sur un ton humoristique était vraiment rassurante, tandis que la jeune femme asiatique, dont le nom m'échappait toujours, semblait plongée dans ses pensées.

- Si tout peut y entrer, je n’en sais rien, mais que rien ne puisse en sortir, cela me semble assez certain, dit-elle pour rebondir sur ma remarque faite quelques minutes avant.

Puis elle se regarda autour avec attention tout en murmurant quelque chose d'imperceptible, seul le mouvement de ses lèvres était visible. Elle chercha à tâtons son manteau et lorsque je m'en rendis compte je sentis un frisson me parcourir. Il ne faisait pas si froid, après tout on était en juin, mais l'idée d'être bloqués dans cet endroit lugubre rendait le contexte on ne peut plus froid.

-Puisque c’est quelque chose à l’extérieur qui bloque la porte, peut-être pourrions-nous essayer de nous y prendre à trois ? proposa-t-elle après son inspection. Sans quoi le bras de sorcière me paraîtra d’autant plus appétissant, à moins qu’une trappe n’apparaisse soudainement au plafond ou dans le plancher.

Je laissais un petit rire m'échapper, rire immédiatement suivi par une paire de joues rouges. Je m'étais rendu compte que c'était déplacé. J'acquiesçais alors pour appuyer ses propos que je trouvais très pertinents.

- Mettons nous-y tout de suite, plus vite on sera sortis, mieux ce sera, lançais-je avec determination.

Et je m'approchais de la porte afin de me mettre en position pour pousser cette maudite issue. Je n'avais jamais été particulièrement fort mais j'espérais vraiment pourvoir sortir de ce wagon.

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» Ven 25 Jan 2019 - 10:36

Maxence ouvrit soudainement les yeux comme s’il sortait d’un cauchemar, en sursaut. Regardant autour de lui, la déception l’envie lorsqu’il se rendit compte qu’il n’avait pas rêvé. Il était toujours allongé par terre dans ce train cabossé. Il avait juste perdu connaissance… Mais si la douleur de son crâne était toujours présente, elle semblait moins intense suffisamment pour qu’il tente de se relever.

Tournant sur lui-même, il prit doucement appuis sur ses bras et ses jambes pour se redresser et assurer son équilibre. Sa tête vacilla un instant le temps de se stabiliser. Il avait toujours cet effet « gueule de bois » mais au moins il arrivait à tenir debout… allait-il pourvoir marcher cependant ? Les premiers furent à nouveau houleux mais la nausée commença à faiblir.

Il entendait toujours les murmures non loin de lui, lui permettant ainsi de se diriger malgré sa marche à tâtons dans l’obscurité du wagon. À l’approche de la source des bruits, Maxence commença à discerner distinctement les propos prononcés. Lorsqu’il commença à pouvoir distinguer les silhouettes à travers les vitres, il s’approcha. Vu les bruits, ceux à l’intérieur cherchaient à forcer la porte qui devait être bloquée.

« Je vais vous aidez ! »

Dit-il alors que la faible lumière ambiante était suffisante pour qu’il distingue le loquet et la clenche de la porte du compartiment, fracturés. Glissant ses doigts sur le mécanisme, il chercha au hasard à trouver un moyen d’ouvrir la porte tandis que les autres continuaient de pousser. Après un moment, Maxence dit alors.

« Je crois que j’ai trouvé ! C’est bon ! »

Il retira avec force un petit cylindre de métal du mécanisme, ce qui permit d’ouvrir aussitôt la porte qui était restée bloquée jusque-là.

« Vous allez bien ? »

» Mer 30 Jan 2019 - 13:57

Un train dans la nuit

avec Adélia Flores, Jonah Brooks et autres

M

. Brooks étant à son tour venu tenter de forcer la porte bloquée, Mitsuhane hocha brièvement la tête pour que leurs poussées s'accordent et commença à forcer. En vain. Elle serra les dents, concentra sa force dans les muscles finement sculptes de ses bras de sportive ; la porte sembla branler légèrement, sans qu'elle ne puisse affirmer qu'ils en étaient la cause, mais surtout une voix humaine résonna soudainement. Avec un léger sursaut, l'attrapeuse relâcha la pression et plissa les yeux, distinguant finalement une haute silhouette au travers de la vitre. Était-ce lui qui, quelques instants plus tôt, avait été la cause des grattements ? Etait-il bien amical ? Il avait annoncé vouloir les aider, mais elle préférait demeurer prudente. La porte, ce maudit battant qui les avait tant ennuyé depuis qu'ils avaient décidés de sortir d'ici, finit par s'ouvrir et la japonaise retint un élan d'affection pour l'inconnu qui avait eu le bon gout de les libérer de cette prison improvisée.

-Mieux que vous, je crois. Vous saignez.

Elle pointa du doigt un côté sombre de sa joue, où un filet de sang séché s’écaillait. Se glissant avec plaisir hors du compartiment en contournant le jeune homme, elle observa avec une certaine fascination le couloir désert du wagon, à peine éclairé par la lune qui cherchait difficilement à imposer sa clarté. Un peu plus loin, un large carré sombre laissait deviner une porte pour une autre cabine. Était-ce de là que venait leur sauveur ? Cela pouvait expliquer les grattements, s'il essayait à son tour d'ouvrir la porte et qu'une fermeture éclair ou quoi que ce fut d'autre frottait contre la paroi. Mais le bruit soudain et retentissant de bien plus tôt, d'où venait-il ? Une fois leur petit groupe isolé auditivement, Mitsuhane ne percevait rien de plus que le silence de la nuit : le vent léger qui se cognait aux cloisons, les craquements de bois et de métal, quelques oiseaux hululant au dehors... Se détendant imperceptiblement, elle reporta son attention vers le nouveau venu :

-Vous êtes aussi pale qu'un fantôme, vous devriez essayer de vous allonger, ou à défaut vous assoir quelque part, avant d'en devenir vraiment un.

Elle n’était pas certaine qu'il ait très envie de retourner dans le wagon vue l'inclinaison du sol, et elle le comprenait parfaitement. Quant à elle, elle hésitait entre poursuivre son exploration et attendre les secours : combien de temps mettraient-ils à arriver ? Que feraient-ils dans la nuit, sans baguette ? Quoi qu'une fois sortie, elle aurait rapidement la possibilité de revêtir son plumage blanc et s’éloigner à la recherche d'un peu d'aide. D'un autre côté, bouger, à quatre qui plus était, n’était-il pas prendre le risque de faire basculer un peu plus leur prison improvisée ?

Codage par Rosalind Fawley

Date d'inscription : 04/10/2017

L'heure de la libération

Le wagon est agité d'une nouvelle secousse. Moins violente que la première, vous pouvez cette fois identifier sa provenance : un coup semble avoir été donné depuis l'extérieur de la porte que vous avez désespérément essayé d'ouvrir. En vous approchant vous entendez des voix, de plus en plus distinctement, sans parvenir à déceler les mots prononcés. Dans le flou, enfermés depuis de longues heures maintenant, vous tentez de deviner leurs intentions sans y parvenir. Certains peuvent essayer de communiquer, d'autres préfèrent les ignorer et se dissimuler d'eux, rien n'y fait et l'épaisseur de la paroi empêche toute communication.

Vous comprenez que ces sorciers s'acharnent pour vous libérer lorsque le verrou céde enfin dans un cliquetis sonore. Leurs baguettes éclairent leurs visages et les alentours tandis qu'ils vous aident à vous extraire du train. Aucun n'est néanmoins capable de vous expliquer la nature de votre accident, ni de ce qui l'a causé ...