Mary Serero

Date d'inscription : 09/06/2019

Mariama Naledi Serero / Alisha Boe

« Une ombre dans la foule »

groupe libre
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Uagadou

21 ans ↓
20 mai 1985
sud-africaine
Voyant.e Faculté innée

Non politisé.e

vendeuse à Barjow & Beurk

Ne compte que le présent.

Profil psychologique Parcours scolaire Game Master

Les fondations

Je suis né.e d'un père sud-africain - Tumelo Serero, moldu -, et d'une mère sud-africaine - Christina Nahia, moldue. A l'heure de cet interrogatoire je suis mariée. Ma baguette est en laurier, mesure 30 cm, est particulièrement rigide et contient du crin de centaure. J'ai de précieuses qualités; débrouillarde, affable, ingénieuse. Mais j'ai aussi quelques défauts; égocentrique, caractérielle , sceptique. J'ai horreur de repenser à mon passé et pour rien au monde je ne placerais encore les autres avant moi. Ce qui m'est le plus cher, c'est ma famille, même si nous nous sommes éloignés depuis longtemps jusqu'à ce que je les abandonne définitivement

d'origine étrangère Je réside en Grande-Bretagne depuis janvier 2006. Je suis ici parce que j'ai rejoins un ami en fuyant l'Afrique du Sud.

Ensorcèle-moi de ton Revelio ↷

Je naquis dans un misérable quartier de Soweto, township de la banlieue de Johannesburg. Ma mère avait hurlé de longues heures son agonie, ses cris se répercutant sur la taule qui constituait un semblant de mur. Elle était restée allongé sur le sol de terre battue, perdue entre souffrance et inconscience. Seul un tissu miteux avait rapidement été disposé pour lui permettre un confort minime. Mon père était resté à ses côtés, impuissant et tout aussi inutile, alors que mon frère, Thami, sillonnait le bidonville, cherchant désespérément quelqu'un pour l'aider. Il n'était toujours pas de retour lorsque le minuscule être sanguinolente et braillard que j'étais prit vie. Alors que la femme se releva péniblement, fiévreuse, son amant posa sur une couverture épaisse le nourrisson que j'étais aux côtés de ma jumelle, Themba.

Notre destin fut scellé dès ce jour. Nous vivions dans la pauvreté excessive, n'ayant aucunes ressource. Mon père et ma mère volaient, mendiaient, et je dû m'y résoudre lorsqu'ils me le demandèrent. Nous étions trop pour de maigres moyens. J'eus encore une jeune sœur, Zanele, à l'âge de quatre ans qui vint compléter notre famille misérable. Les adultes nous élevaient distraitement et nous sommes tous devenus très indépendants dès notre plus jeune âge. Nous n'étions pas particulièrement proches les uns des autres dans notre fratrie, aucun lien mystique ne m'unissait à Themba. Je passais plus de temps avec Thami et mes nombreux amis que quiconque d'autre.

Mon père nous quitta alors que je n'avais que dix ans sans se préoccuper de ce que nous deviendrions. Une femme blanche, comme l'était ma mère, et ses quatre enfants métisses dans un milieu comme celui-ci se trouvaient dans une situation plus précaire encore qu'alors mais nous n'avions aucune alternative. Notre condition changea en 1996 lorsqu'un incendie ravagea une partie de nos quartiers et avec eux notre taudis. Nous emménageâmes dans une installation à peine plus grande que la notre aux côtés des Zuma qui se composaient de Kabeli, nouveau copain de ma mère et dealer notable, et de ses deux enfants, Rahma et Zukisa. Ce fut cette même année que l'existence de Ouagadou me parvint, s'insinuant en moi comme une évidence peu avant la rentrée. Cette révélation me parut si improbable que je ne l'acceptais pas immédiatement, luttant contre le fait qu'elle s'encre en mon esprit. Je n'avais pas de temps à accorder à de telles absurdités et n'avais jamais montré signe de la moindre étincelle de magie. À croire que mon corps couvait et taisait mon don.

Au matin du premier septembre je m'éveillais en sursaut, bien plus tôt qu'à l'accoutume. Sans en être consciente je saisissais la petite pierre qui m'était apparue à la suite de mon rêve étrange. D'une seconde à l'autre le décor qui m'entourait changea en une mélasse de couleurs et sensations. Je vomis tripes et boyaux dès mon arrivée à l'école. Là-bas, on me prit en charge, et mon quotidien changea radicalement. Je connus un confort qui m'avait toujours été inaccessible, mangeais à ma faim, étudiais dans un milieu sain. Ce dernier point d'ailleurs me posa quelques soucis : j'arrivais sans aucune éducation, ne sachant ni lire ni écrire et à peine compter. J'eus du mal à rattraper mon retard mais y parvins grâce à la patience de mes professeurs. Mes progrès en magie ne se firent pas peu importants non plus.

À mon premier retour à Soweto, le contraste me frappa dans toute sa violence. Les rires enfantins avaient été remplacés par les lamentations que les murs de taule ne savaient taire. Les regards sereins par la misère qui peuplait le bidonville. Les livres d'études et parchemins divers par les seringues usagés qui jonchaient le sol de chez moi. Ma mère n'était plus qu'une loque humaine que la drogue menait, inhibant son esprit pour le remplacer.

On ne s'était pas inquiété de ma disparition. Zanele m'avait cru morte, Themba en fuite, et j'avais brièvement prévenu Thami sans trop lui expliquer la raison de mon départ. Il avait d'ailleurs changé en deux mois, plus grave et agressif, ombre de notre beau-père qu'il suivait désormais dans ses activités. Je ne tenta pas de le dissuader. Il était trop tard, et ça n'était pas alarmant chez nous de sombrer dans un tel trafique.

J'alternais selon mes humeurs et les années les périodes où je m'oubliais dans les cours, en suivant bien plus que de raison, et celles où je m'y rendais au contraire à peine, trop préoccupée par le sort de mes proches. Ces mondes me tiraillaient et j'avais l'impression de ne plus être qu'une. Deux personnes s'affrontaient en mon corps et leurs intérêts divergeaient. Ni ma famille, ni le large groupe d'amis auquel je m'étais intégrée à l'école ne surent me retenir complètement.

À partir de ma sixième année, tout empira. Je fis un soir d'été une crise dans un sommeil comateux, me perdant dans un songe aux scènes confuses alternant passé, présent et futur. Quelques fois j'avais déjà connu des épisodes comme celui-ci mais aucun d'aussi puissant. De plus, ce fut la première fois que je me rappelais de mon rêve en m'éveillant. Thami était à mes côtés et m'expliqua - ne le réalisant lui-même pas - que j'avais usé de magie alors que j'étais inconsciente. Il était la seule personne en laquelle j'avais véritablement confiance (s'il y avait dû en avoir une) et je lui contais tout, preuve à l'appui. Sans peur ni difficulté il me crut et vit en moi ce que je n'avais jamais imaginé. Une arme.

Son milieu sombre n'évoluait pas sans violence et j'en devins l'assurance. Tout ce qu'il vivait me heurta et je put en constater toute l'horreur, y participer même. J'effaçais ma personne et mes ressentis pour me livrer aux missions qu'il me donnait. Je détruisais toute ma morale au profit de ce qui me semblait être la sécurité de mon frère. La rentrée de septembre fut une délivrance. Je pus m'éloigner de l’atmosphère étouffante de Soweto pour m'atteler à la poursuite de mes études sans parvenir à effacer mes actes dont le souvenir me poursuivait. De mes amis il n'y en avait aucun dont j'étais véritablement proche et il ne surent percevoir mon trouble. Seul un sorcier s'inquiéta de mon état et si je ne lui livra pas tous mes maux, je put grâce à lui me sentir mieux en partageant mes angoisses. Comme il m'écouta et m'épaula, je lui prêta une certaine confiance ce qui fortifia notre lien. Ce ne fut pas ce qui m'empêcha de reprendre ces activités dès que la nécessité s'en fit sentir. Les arguments de Thami étaient toujours convaincants, mais avait-il seulement besoin de me les présenter.

Cette spirale dans laquelle je me perdais allait en s'engrossant, plus prenante encore lorsque j'eu finis mes études. J'accourais dès que mon frère me le demandait pour me salir les mains de ses besognes toutes plus odieuses les unes que les autres. Plusieurs années durant j'obéis sans oser imposer ma propre volonté, trop impliquée pour m'extraire de ses affaires. Un soir cependant ma culpabilité se fit trop importante et je me noyais dans son immensité. Le dégoût que j'éprouvais pour ma propre personne me sidéra et il me sembla nécessaire de fuir pour y survivre. Thami était devenu dur et brutal, abrupt, et je craignais sa réaction si je m'étais rebellée. J'étais évidemment plus puissante que lui mais jamais je n'aurais pu le blesser. Alors, sans prévenir personne, sans aucun adieux, je m'évanouissais pour un autre monde.

Je débarquais en Angleterre en janvier 2006 pour m'installer chez la seule personne à m'avoir apporté le soutien qui m'avait permit de ne pas sombrer. Occidentalisant mon nom, je le raccourcis pour m'éloigner d'autant plus de l'Afrique. L'air de Grande-Bretagne m'offrit de respirer à nouveau. Pour ne pas risquer l'expulsion il me proposa après quelques semaines que nous nous marions, son homosexualité ne lui permettant de toutes manières pas d'épouser l'homme avec lequel il ferait sa vie. J'acceptais, soulagée de la sécurité que cette union m'apportais, et y séjournais un temps mais ressentis rapidement le besoin de m'affranchir. Ce fut à Londres que je partis trouver mon indépendance. Faute de mieux et ayant de maigres ressources, je devins vendeuse à Barjow & Beurk après avoir papillonné entre différents jobs du même acabit et acquit les bases nécessaires développées avec l'expérience. Si une flamme vivace ne me ranima pas, le poids de mon existence ne m'acculait plus pour me détruire. Ne pourrait-on même pas dire que je puisse m'y sentir heureuse ?

Affiliations

Non concernée

Bulletins

:: C.R.O.C.O :: Diplômé.e

• Auto-métamorphose → P
• Divination → E
• Alchimie → E
• Cursus chamanique → O
• Incantation physique → O
• Astronomie → E
• Botanique médicinale → E

• Créatures magiques → D
• Numérologie → A

:: L.I.O.N :: Diplômé.e

• Divination → D
• Alchimie → O
• Cursus chamanique → O
• Incantation physique → E
• Astronomie → A
• Botanique médicinale → A

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Dernière édition par Mary Serero le Lun 17 Mai 2021 - 15:55, édité 1 fois

Date d'inscription : 26/12/2017