Bio : Omnisciente et secrète, la pensine voit tout. Elle sait tout. mais elle ne juge pas. C'est tes souvenirs qu'elle renferme et, par dessus tout, notre histoire.
Après ces longs mois passés dans l’obscurité, G. avait suffisamment attendu. Il avait patienté jusqu’à ce que l’Angleterre soit au paroxysme de sa fragilité, sans plus aucune confiance en ses institutions. Il avait joué de la peur, de la crainte, des tourments de ses citoyens pour les tourner à son avantage. Leurs renforts étaient si fins qu’il lui semblait pouvoir les briser d’un souffle, et ça n'avait pas manqué. Ceux qui hier protégeaient la Grande-Bretagne ne représentaient plus rien d’autre que son déclin abyssale mais, en réalité, la chute de Shacklebolt était survenue bien avant sa mort. Il avait perdu en crédibilité un peu plus chaque jour, marqué par de nouveaux échecs cuisants et, dans un climat aussi instable, le sorcier avait décrété le Ministère prêt à célébrer un nouveau meneur en sa personne. Sa propagande discrète avait grossi les rangs de ses fidèles et il savait compter des sympathisants dans les sphères plus respectables grâce aux articles de l’Éclaireur, un journal dissident devenu aujourd'hui une chronique à part entière de la Gazette du Sorcier. Un magnifique symbole de leur ascension !
Soutenu par une nuée de disciples, il avait enfin attaqué. Les blessés s’étaient accumulés, dans un camp comme dans l’autre, mais nul n’avait abandonné l’affrontement ponctué par l’éboulis des pierres. Ni le bâtiment, ni ses occupants n’avaient été épargnés. Le combat s’était poursuivi jusqu’à ce que le Ministre de la Magie, impuissant, n'en soit extirpé de force et traîné secrètement comme un déchet ne méritant aucune considération, mené dans les méandres d'un Londres sorcier oublié. L’écrasant de sa suprématie, G. l’avait assassiné d’un geste informulé, dissimulant son meurtre au peuple qu’il avait un jour gouverné. Le Ministère serait en travaux, le gouvernement réformé, mais dès le lendemain le leader convoquerait les sorciers Britanniques avant que leur esprit ne s’échauffe. Et nous y étions.
Ce jour-là, la réception était donc donnée dans le hall de l’Opéra en une délicieuse ambiance baroque; une classieuse solution de repli en attendant de régler les derniers détails du bâtiment ministériel en phase de rénovation. Boissons et petits fours étaient disposés sur des tables diverses quand les plus pointilleux s’oubliaient au luxueux bar victorien. La tension était palpable parmi les convives. Tant d'incertitudes et de questions ne pouvaient se murer dans le silence. Ca tombait bien, il était l'heure pour G. de révéler son visage, et d'offrir son discours.
02/11/2006 «
Sorciers, sorcières,
Merci de vous être déplacés. Ces deux derniers jours ont pu être troublants pour vous, croyez bien que j'en conviens, mais nous allons tenter de vous éclairer. Vous n'êtes pas sans savoir que depuis des années, notre belle Grande-Bretagne assiste à son déclin ; la criminalité est en hausse, l’économie en baisse. Notre statut a été souillé et souillé encore et, quoiqu'on en dise, nous voyions tous l’impasse arriver. Il fallait réagir, arrêter de fermer les yeux. Seule une solution s’offrait à nous : réformer ce gouvernement incompétent qui nous précipitait dans sa chute.
Certains ont jugé notre prise de pouvoir brutale, mais avons-nous sacrifié la moindre vie ? Non. Nous n'avons fait que vous démontrer l'évidence. Ce qui est arrivé hier, mes chers compatriotes, n'est que la conséquence de l’incapacité de mon prédécesseur à convenablement vous protéger. Preuve en est la fuite de celui-ci qui n’a pas hésité un instant à abandonner son peuple et son Ministère qui ne possède de grandeur que le nom.
Imaginez ! D’autres, vils et opportunistes, auraient pu profiter de la situation pour asseoir leur dictature. A la place, nous nous avançons pour rendre sa splendeur à notre nation et la gouverner avec justesse. De grands changements vont être opérés et vous en serez les acteurs comme les bénéficiaires. Ce n'est pas moi qui prend la tête du gouvernement, c'est nous, c'est vous ! Le Renouveau est imminent, et chacun de nous, unis, y participera. Chacun aura son rôle à jouer et, personne, je dis bien personne, ne sera laissé pour compte. Faites-moi confiance, faites-vous confiance. Le temps où vous vous sentiez muselés est révolu !
Pour nous réunir dans la perspective d'un espoir nouveau, laissez-moi vous introduire notre parti effectif dès aujourd'hui: la Halte Opprimée Du Ralliement Pour La Défense Des Enchanteurs. Vous êtes tous invités à y adhérer, à feuilleter les brochure à l'entrée, et vous faire votre propre idée. Les fidèles employés du Ministère et de la Gazette sont plus qu’encouragés à compter parmi nos adhérents puisque nous jugeons nécessaire une symbiose parfaite dans notre nation afin que des divergences absurdes ne nous divisent pas encore, comme cela fut le cas trop longtemps.
Je ne vous retiendrai pas plus longtemps. Trinquons à la révolution qui est en marche, mes chers amis ! »
Lou Perkins
Médicomage :: Ste-Mangouste
Photo d'identité :
Bio : La loyauté, c'est aussi d'être fidèle à soi-même.
Avatar : Katie Holmes
Crédit(s) : Lou
Niveau : Débutant
MC staff : admin: Drago M.
S.C.E.A.U : Combattant libre
Son âge : 20 y/o
Baguette : Bois de Saule Pleureur / Cheveu de Vélane
Ce jour-là, tout avait changé. Lou, toujours abasourdie par la nouvelle, s'était rendue à l'évènement à reculons, machinalement, espérant gratter des explications pour démentir les récentes rumeurs qui n'auguraient rien de bon. Etait-ce donc vrai ? Kingsley Shacklebolt avait-il cédé sa place à un mage au passé trouble ? Rien n'avait de sens et son souffle coupé parlait pour elle. La brune avait la sensation d'avoir été propulsée dans une dimension parallèle, de celles qu'on redoute et qu'on n'oserait envisager dans la vraie vie. Pourtant c'était bien la réalité. Sorciers et sorcières se pavanaient dans ce grand hall qui remplaçait, le temps d'une soirée aux paillettes factices, un ministère dévasté. Que se passait-il exactement ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à se débarrasser de ce pressentiment terrible qui bousillait ses entrailles ? Le discours de ce G. lui glaçait le sang. Sous ses pirouettes stylistiques diplomates se cachaient des intentions malsaines et Lou, méfiante de la première heure, ne pouvait les ignorer. Pourtant, le calme qui régnait dans la salle était absolument glaçant, comme une fausse sérénité, comme s'il fallait prospérer dans le déni pour sortir la tête de l'eau. Faire comme si tout allait bien, tel était visiblement le mantra d'une grande partie des convives. Où étaient les manifestants ? Les sceptiques ? Lou, de son côté, était indignée, mais elle se sentait muselée. Elle voulait intervenir, cracher toute sa rage, poser des questions dérangeantes, mais elle pensa, à juste titre, que ce n'était sans doute pas le moment de jouer les héroïnes. A quoi bon se faire remarquer si c'est pour se faire enfermer et se trouver incapable d'agir en toute discrétion par la suite ? Non, il ne valait mieux pas faire la maline, du moins pas pour l'instant, mais elle n'en resterait pas là. Une fois l'info digérée, le peuple se soulèverait et elle avec. Elle s'en fit la promesse.
La médicomage se dirigea vers le buffet, le ventre noué, pour trouver un remontant et, peut-être, un visage amical. En qui pouvait-elle faire réellement confiance dans ces conditions ? Elle se contenterait de rester quinze minutes, histoire de ne pas faire de vague, et partirait la tête haute. En chemin vers l'étalage de liqueurs et autres mets, un serveur muni d'un plateau rempli de coupes de champagne passa devant elle. Elle s'empressa de l'arrêter en cours de route pour lui en subtiliser une.
- Merci, murmura-t-elle par dépit.
Elle s'adossa ensuite à un mur, coupe en main, et jaugea tout ce beau monde avec un mépris trop pénible à masquer. Le problème de Lou, c'est son manque de talent dans l'art de la dissimulation. Tout pouvait se lire sur son visage et, si elle ne faisait pas attention, cela finirait par lui faire défaut. Bien rapidement, elle nota la présence d'un.e sorcier.e à côté d'elle qui semblait s'adonner à la même occupation. Regard pantois et circonspect, la jeune femme vit en cet individu son complice muet de l'instant.
- Vous avez l'air de passer une bonne soirée vous aussi, lâcha-t-elle sans trop en dire, sachant pertinemment que le ton de sa voix parlerait pour elle.