✎ 18/02
Il se pourrait que j'ai égaré mon précédent carnet. Impossible de remettre la main dessus, et je l'ai pourtant cherché absolument partout. Et le tour de mon studio est bien vite fait. Je me suis donc résignée et ai acheté un nouveau journal, ne voulant pas noter mes quelques idées sur des feuilles orphelines qui je pourrais de la même manière bien trop facilement perdre.
Voilà que je laisse désormais mon encre dévaler ses pages, l'inaugurant par quelques mots futiles. L'acte même de commencer quoi que ce soit n'est jamais bien aisé, comme je parvins à le démontrer dans ce cas aujourd'hui. J'écris pour ne rien dire, seulement pour noircir la blancheur immaculée de mon bien. Rien d'intéressant, qui ne puisse passionner qui que ce soit, mais qu'importe. Je serais la seule susceptible de me relire, et encore faudrait-il que cela me vienne à l'esprit.
Je conclurai le texte de ce jour ainsi avant que mes divagations ne se fassent trop importantes. Le sommeil m'emporte, et peut-être à demain.
✎ 19/02
M'assaillent assassins,
Ces doutes qui me hantent,
Noirceur de la nuit.
✎ 25/02
Étreintes éternelles d'un instant éphémère
Consolation fugace qui se perd en demain
Sentiment inconstant dans lequel je me terre,
Ce réconfort factice qui s'envole au matin.
✎ 05/03
Et le vice sévère sourit, sournois, susurre dans un murmurer de sombres songes sinistres. Repousse l'envie pour ne pas en souffrir. Assassine le désir et ses désillusions. Renonce aux sentiments stupidement insensés. La passion sanctuaire du souvenir silencieux.
✎ 12/03
Passé qui me poursuit
Enchaîne cette vie
Dans le puits de l'oubli.
✎ 25/04
Malgré les boulevards
Et les ombres fuyantes
Cette obscurité froide
Encense ma pénombre