Les talons de Gemma frappaient les pierres inégales qui constituaient le chemin linéaire menant jusqu'à la demeure de son père à travers le jardin chaotique du domaine. La nature peu disciplinée de celui-ci formait un tableau de verdure libérée, structuré encore par quelques tailles effectuées des années plus tôt. À l'époque déjà Sordidam négligeait son entretien. L’apparence extérieur du manoir lui importait peu, seul comptait que celui-ci soit représentatif de sa richesse et qu'il puisse y traiter avec ses associés. Le paraître au détriment de l'être.
Elle ouvrit l'imposante porte de bois massif bien plus haute et large qu'elle donnant sur le vestibule, pièce à elle-même suffisamment grande pour accueillir un petit salon. Aménagée d'un mobilier onéreux, décoration assortie, elle annonçait dès l'entrée de quelle nature était le lieu. Nombreux se trouvaient impressionnés devant une telle démonstration de sa fortune, mais ce n'était pas le cas de la Landre. Il s'agissait de la demeure de son enfance et elle la traversa sans un regard. Aucune affection pour ces murs, ces planchers ou les souvenirs qu'ils renfermaient.
Elle parvint à l'immense bureau de l'italien dans lequel elle avait entreposé le grimoire. Celui-ci l'intriguait. Ne sachant en quoi résidait son intérêt, elle avait préféré ne pas le souiller de tentative infructueuses pour le découvrir. Le Velikov dont elle attendant la venue serait probablement plus apte à l'aiguiller. Il n'empêchait qu'elle avait prit quelques mesures de sécurité afin d'être certaine qu'il ne s'enfuit pas avec l'ouvrage.
L'homme qu'elle ne connaissait pas ne lui inspirait aucune confiance. Elle était de nature méfiante, sachant que n'importe qui pouvait la trahir, et ce cas ne faisait pas exception. Si sa morale était assez légère pour qu'il se permettre de braver la loi il pouvait tout aussi bien décider d'essayer de la voler, voir la tuer si les circonstances s'y prêtaient, afin de récupérer ce qu'il considérait comme son bien. Ses mots avaient été assez révélateurs pour le trahir : s'il était prêt à marchander pour acquérir la relique, il se pensait en être le légitime possesseur. Qu'il ait dit ceci ou le contraire, peu importait. Il n'avait su le lui cacher. Sa politesse pompeuse ne l'avait pas aveuglée. Elle l'attendait donc avec intérêt, désireuse de découvrir qui se cachait derrière la plume habile de cet héritier.
"Voilà ton verre... et tu as du courrier." lâcha Elton, le barman des Trois Chandelles, en déposant devant Dante un verre de whisky Pur Feu et un petit rouleau de parchemin scellé. Sans lever les yeux, l'expert ès sortilèges et enchantements aspira une bouffée de fumée de son cigare, la souffla, attrapa le verre qu'il vida d'un trait, puis déposa un gallion sur le comptoir avant de prélever le rouleau du bout des doigts.
Elton resta un moment en face de lui, scrutant le visage impassible de son étrange client, fronçant les sourcils en se mâchouillant le coin de la lèvre. Le barman était un homme replet au visage ingrat, un nez de fouine, le menton fuyant et des cheveux gras et éparses plaqués sur son crâne dans l'espoir vain de cacher une calvitie naissante. A côté de lui, Velikov, grande et mince silhouette installée les jambes croisées sur son tabouret, un cigare au coin de la bouche et portant un de ses éternels vestons en tweed sombre, semblait au sommet de l'élégance.
Les Trois Chandelles était l'un des rares établissements pour sorciers de Cardiff, et peu réputé, si ce n'était pour sa discrétion. Le rez-de-chaussée et les deux étages étaient pour les moldus : un petit bar qui ne payait pas de mine et des chambres vieillottes avec un rapport qualité/prix laissant à désirer. Les deux sous-sols étaient réservés à la clientèle magique, qui y accédait par une porte cachée dans la cave du bâtiment voisin.
Elton se racla bruyamment la gorge, s'attirant enfin un regard à la fois agacé et interrogateur de Dante.
"Oui ?"
"C'est encore pour une de tes petites affaires ?" roucoula le barman. "Tu sais que je prend des risques à te servir de boîte postale... en cas de contrôle du Ministère je suis bon pour une amende bien salée... Du coup ça me semblerait tout à fait normal de te facturer ce service... disons d'un gallion par message ?"
Dante avait des yeux très grands, assez ronds, et d'ordinaire toujours très mobiles contrairement au reste de son visage, mais ils se fixèrent cependant sur ceux d'Elton, ce qui mit ce dernier aussitôt mal à l'aise. L'expert leva lentement sa main, retira le cigare de sa bouche et souffla un nuage de fumée qui fit tousser le barman.
"Oui j'imagine que ça serait normal... Tout comme ce serait normal, je suppose, que je parle à tes rares clients moldus, là-haut, du petit dispositif d'enregistrement vidéo que tu as planqué dans chacune des salle-de-bain du premier étage pour espionner la clientèle féminine... Ne me regarde pas comme ça, Elton, mon vieux... je sais ce que c'est qu'une caméra miniature." Un sourire mince étira les lèvres de Dante pour ponctuer les derniers mots de sa réponse.
Elton rougit violemment, ramassa le gallion sur le comptoir et s'en alla en grommelant un vague "oublie ce que j'ai dit" d'un air boudeur.
Dante reporta son attention sur le message. "Miss Landre... je sens que vous n'allez pas me faciliter les choses..." songea-t-il sombrement. Il avait espéré que la jeune femme accepte de se débarrasser du grimoire sans trop faire d'histoire en échange d'une petite somme, comme l'auraient fait beaucoup d'héritiers de vieilles familles de sorciers, inconscients la plupart du temps des trésors que recelaient leurs vieilles demeures ancestrales et trop pressés de s'en débarrasser contre quelques pièces sonnantes et trébuchantes. Non, celle-là lui autorisait seulement, pour le moment, à venir étudier l'objet à son domicile, et quant à le lui céder, ils verraient cela plus tard... Après avoir pleinement pris conscience de la valeur magique du grimoire, évidemment, pour pouvoir en gonfler le prix de revente.
Dante aspira une nouvelle bouffée sur son cigare avant de recracher un nuage de fumée opaque d'un air légèrement irrité. Etudier l'artefact, après tout, c'était sa motivation principale, mais il n'oubliait pas son second objectif qui était de reconstituer sa collection familiale. Et le "Canticum Septentrionalis" du Frère Adalbert de Cork était une pièce d'importance. Depuis qu'il en avait retrouvé la trace et qu'il avait envoyé son message à la fille de Sordidam Landre, il avait passé des nuits entières à regrouper toutes les informations qu'il avait pu trouver au sujet du grimoire, et son impatience n'avait fait que grandir depuis. Aussi, se rendre à Londres pour l'étudier et revenir sans était difficilement acceptable pour lui. "Peut-être que je pourrais amoindrir sa valeur aux yeux de cette femme ? Lui faire croire qu'il n'a qu'une valeur sentimentale et familiale ?" Pensa-t-il. "Non idiot... tu en as déjà trop dit dans ton message et elle n'a pas l'air stupide, même si cela tu le jugeras sur place. Et tu sais très bien qu'une fois l'objet sous tes yeux tu seras incapable de simuler tout manque d'intérêt... "
Il soupira, écrasa le reste de son cigare dans un cendrier et rangea le petit parchemin dans sa poche. "Et bien j'imagine qu'il n'y a qu'une chose à faire" conclut-il dans sa tête en quittant le bar.
Trois jours plus tard, une corneille se posa sur la branche d'un saule face à l'entrée du vieux manoir de Sordidam Landre. Bien qu'à moins d'une heure de Londres, l'endroit était isolé dans un petit coin de nature. La corneille leva sa tête noire et ses yeux comme des perles de jais scrutèrent les alentours. La bâtisse imposante semblait bel et bien inhabitée depuis des années, mais une des fenêtres était éclairée. L'oiseau quitta sa branche pour se poser près du portail. Quelques secondes plus tard, Dante se redressa, s'épousseta, grommela quelques injures à l'encontre de l'averse qu'il avait essuyé au dessus d'Oxford, et après avoir vérifié l'heure sur sa montre à gousset, s'avança dans l'allée. Il était habitué aux nobles demeures familiales, et le luxe le laissait de marbre, toutefois la vue de ce jardin à l'abandon, ses statues recouvertes de lierre, ses buissons rendus à l'état sauvage, avait quelque chose de poétique. Arrivé devant les grandes portes, il vérifia la présence de sa baguette dans la manche de son long manteau de laine, ainsi que celle d'une petite boite en bois dans sa poche intérieure. Il sortit de nouveau sa montre à gousset de la poche de son veston et la fixa du regard, une main posée sur le lourd heurtoir de la porte. Il avait rendez-vous à 19h, il était 18h59. Il attendit ainsi, immobile, que l'aiguille des secondes termine sa révolution avant de frapper trois coups qu'il entendit résonner à l'intérieur de la bâtisse.
Gemma Landre
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On toqua, et ce par trois fois, depuis la porte d'entrée. Gemma qui avait commencé à trier quelques documents en attendant l'arrivée de l'inconnu cessa afin de lui ouvrir. Elle s'impatientait, sans raison valable puisqu’il était parfaitement à l'heure. Cette ponctualité l'agaça. Sans être capable de l'exprimer elle y voyait une prétention pompeuse. Cachant l’énervement qui commençait déjà à poindre, elle ouvrit en gardant une expression relativement neutre.
L'apparence de l'homme qu'elle découvrit sur son pallier ne la surprit pas. Il était tout ce à quoi elle avait pu s'attendre. Un air suffisamment grave, plutôt grand et fin, elle était habituée aux personnes comme lui avec lesquelles sont père avait pu avoir à faire et qui n'avait jamais été trop dissemblables. Ce constat la fit sourire et peu importe si son attitude lui paraissait étrange.
" - Mister Velikov. Entrez donc.
Elle ne l'en pria pas puisqu'elle ne s'abaissait à s'exprimer de la sorte avec personne. Les mots avaient un sens et elle restait parcimonieuse quant à leurs utilisations. Sa fierté excessive l'empêchait d'user de certains d'entre eux. Elle ne s'excusait pas, même pas pour interpeller autrui ou demander à ce qu'on libère le passage. Déjà qu'elle ne s'y résignait pas lorsqu'elle était en tort. Son obstination la poussait à ne jamais déroger à cette règle et les rares fois où elle se l'était permis, elle l'avait amèrement regretté.
- Suivez-moi.
Cordial sans basculer dans l'affabilité, elle le mena jusqu'au bureau dans lequel elle s'était tenue un peu plus tôt afin de lui présentait le grimoire. Elle ne tenait pas à s'essayer à lui faire la conversation, ils n'étaient pas là pour ça. Ce qu'elle voulait c'était en savoir plus. La lettre avait éveillé son éternelle curiosité qu'elle tenait à satisfaire. Attendre était suffisamment pénible pour ne pas en rajouter en retardant l'instant.
- Le voici. Je ne m'opposerais pas à ce que vous l'étudiez, comme je vous l'ai déjà dit, mais j'aimerais tout de même avant tout que vous m'expliquiez comment vous voudriez procéder. "
L'objet était sans aucun doute précieux et renfermait de nombreux secrets. Il pouvait se révéler fragile, dangereux, ou que savait-elle d'autres. Mieux valait-il évaluer les conséquences de ses actions avant de laisser qui que ce soit agir.
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☰Inventaire
» Dim 30 Déc 2018 - 12:00
La porte s'ouvrit sur un visage que Dante se rappela avoir déjà vu lors de ses séjours dans l'allée des Embrumes. Mais point de rue étroite encombrée de monde, ni de gargote emplies de sorciers à la mine louche et aux regards soupçonneux. Ici la demoiselle était sur son domaine. Dante se composa le masque qu'il adoptait toujours face à des clients de sa sorte, issus des nobles et anciennes familles de sangs purs : un visage impassible orné d'un sourire courtois très léger, à peine perceptible, juste ce qu'il fallait pour cacher le mépris qu'il pouvait ressentir sur ces personnes si souvent imbues d'elles-même pour une simple question d'hérédité. Il s'apprêtait à se présenter quand elle prit l'initiative de la parole.
" - Mister Velikov. Entrez donc.
Le ton ne le surprit pas. Tout juste courtois, sans formule d’accueil ou de politesse, comme si elle s'adressait à l'un de ses domestiques. Au moins lui ouvrait-elle la porte elle-même au lieu de se faire remplacer par un majordome, mais il était évident, considérant l'état du manoir, que nul domestique ne travaillait plus en ces lieux depuis des lustres.
"- Miss Landre. Merci de me recevoir." Répondit-il simplement avec une légère inclination du buste, calquant son attitude sur celle de son interlocutrice, avant de franchir le pas de la porte.
- Suivez-moi." dit-elle toujours sur ce même ton.
Il lui emboîta donc le pas à l'intérieur du manoir. Les yeux de Dante explorèrent avec curiosité ce nouveau décors. Les lieux auraient eu besoin d'un bon rafraîchissement. Ils passèrent devant des pièces plongées dans l'obscurité, dans lesquelles des meubles recouverts de draps blancs évoquaient une armée de fantômes issue des décennies, voir des siècles passés. Dante songea un instant au Manoir des Velikov à Prague, dont il ne restait que des ruines. Si son grand-père ne l'avait pas fait s'écrouler sur le bataillon d'aurors qui l'assaillait, plus de soixante ans plus tôt, sans doute aurait-il ressemblé aujourd'hui lui aussi à cette coquille vide et lugubre chargée de souvenirs d'un passé glorieux.
La Signora Landre l'emmena jusqu'à une pièce qui devait être un bureau ou une bibliothèque privée, à en juger par les nombreuses chandelles, les rangées de livres et les étagères croulant sous les objets exotiques qui en recouvraient les murs. Un feu flambait paisiblement dans l'âtre, apportant à la pièce une chaleur bienvenue. Mais tout cela, Dante ne le vît qu'à peine. Depuis l'instant où il avait pénétré le bureau, ses yeux et toute son attention s'étaient immédiatement fixés sur le grimoire qui trônait sur la table centrale.
Aussi beau que ce à quoi je m'attendais. Songea-t-il. Il resta là, figé comme une statue, contemplant avec des yeux agrandis par l'excitation et l'émerveillement l'ouvrage issu du fond des âges, dont la couverture recouverte de cuir était d'un rouge profond si vif qu'elle semblait saigner. L'orbe d'ambre sertie dans les ferrures de bronze reflétait les flammes de la cheminée, semblait en absorber l'éclat. Non pas seulement l'absorber, mais le multiplier...
Sur la tranche du grimoire se découpait son titre en lettres d'or gravées dans le cuir : Canticum Septentrionalis
La voix de son hôte le tira brutalement de sa rêverie fascinée. Une vague fugace d'hostilité traversa Dante, qu'il contînt en se mordillant légèrement la lèvre. De quel droit cette femme osait-elle prétendre avoir de quelconques prérogatives sur cette merveille ? Le grimoire avait passé les sept-cent dernières années parmi les nombreux trésors cachés sous le manoir Velikov, protégé génération après génération par ses ancêtres ! Et cette femme, fille d'un voleur et d'un usurpateur, osait lui dire à lui, le dernier des Velikov, qu'elle ne "s'opposait pas à ce qu'il l'étudie" et exigeait en plus qu'il lui rende des comptes ?
Les doigts de sa main droite se crispèrent brièvement, puis se détendirent. Aussi rapidement qu'il était apparu, son accès de colère venait de le quitter, remplacé par la soif avide de connaissance et le désir irrépressible de découvrir les secrets de l'artefact, qu'il était d'ailleurs toujours incapable de lâcher des yeux. Avait-il seulement cillé une fois depuis qu'il était rentré dans la pièce ?
Quand il parla, sa voix était de nouveau calme et maîtrisée, enfin presque, car il lui était impossible de dissimuler une petite note de fébrilité, trahissant son excitation intellectuelle.
"Malheureusement les notes de mes ancêtres que j'ai pu retrouver sont incomplètes, je ne connais donc pas les enchantements dont il fait l'objet. Mais j'en connais l'histoire et je pense deviner à peu près comment il fonctionne, et quels peuvent être ses effets ô combien délicieusement pernicieux !"
Un petit gloussement excité lui échappa.
"Je voudrais découvrir comment son auteur a procédé pour l'ensorceler. Je vais faire quelques tests. Oh rien qui risque de l'endommager, je vous rassure. Pour rien au monde je ne voudrais abîmer ne serait-ce qu'un seul des trésors de ma famille. Mais quand bien même le voudrais-je, je soupçonne que ce grimoire possède en lui-même les défenses nécessaires pour résister à toute agression. Regardez-le, on dirait qu'il a été créé hier alors qu'il a plus de mille ans... Permettez ? "
Il tira sa baguette de sa manche et s'avança vers la table. Il la posa près du grimoire, puis plongea sa main dans son manteau et en sortît la petite boîte en bois qu'il transportait. Quelques petits plumes noires issues de sa récente transformation tombèrent de ses poches alors qu'il posait la boite au sol et l'ouvrait. Elle ne faisait pas plus de 10 cm de large sur 20 de long, et peut être 3 cm de profondeur. A l'intérieur se trouvait une simple petite poignée en métal. Il tira dessus et de la petite boîte sortit une colonne de bois haute d'un bon 1m50, ornée sur tout ses côtés et toute sa hauteur de petites poignées semblables. C'était en quelque sorte son laboratoire transportable, chaque poignée tirant des tiroirs et des étagères cachées, chargés de tout son nécessaire.
Dante ôta son manteau qu'il posa négligemment sur un fauteuil à proximité, puis se tourna vers son hôte avec dans le regard un éclat fébrile et joyeux, celui d'un enfant s'apprêtant à déballer son cadeau de noël. Il entrecroisa ses doigts devant sa poitrine et fit bruyamment craquer ses articulations.
"Puis-je procéder ?"
Gemma Landre
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Aucun des gestes du Velikov n'échappèrent à Gemma. Elle percevait bien sa maîtrise feinte, dissimulant un besoin dévorant de se précipiter sur l'ouvrage pour en déceler tous les aspects encore inexplorés. Qu'il prenne le temps de lui répondre releva du miracle, si on exceptait le fait qu'elle ne lui ait pas donné d'autre alternative.
" - Malheureusement les notes de mes ancêtres que j'ai pu retrouver sont incomplètes, je ne connais donc pas les enchantements dont il fait l'objet. Mais j'en connais l'histoire et je pense deviner à peu près comment il fonctionne, et quels peuvent être ses effets ô combien délicieusement pernicieux ! Je voudrais découvrir comment son auteur a procédé pour l'ensorceler. Je vais faire quelques tests. Oh rien qui risque de l'endommager, je vous rassure. Pour rien au monde je ne voudrais abîmer ne serait-ce qu'un seul des trésors de ma famille. Mais quand bien même le voudrais-je, je soupçonne que ce grimoire possède en lui-même les défenses nécessaires pour résister à toute agression. Regardez-le, on dirait qu'il a été créé hier alors qu'il a plus de mille ans... Permettez ?
Il lui sembla fou, fou de curiosité, fou d'excitation, qu'en savait-elle. Le fait était que ni son attitude, ni sa voix, ni son ton n'étaient rassurants. Si elle avait été de ceux qui s'effrayaient de peu elle aurait sans nul doute quitté la maison. Ce n'était heureusement pas son cas. Elle voulait de toutes manières absolument surveiller le grimoire, et pourquoi pas observer sa manière de travailler. D'autant plus qu'elle aussi tenait à connaître chacun de ses secrets.
Tout son étrange attirail exposé, une fois qu'il fut mis à son aise, il s’adressa à nouveau à elle. Voulait-il paraître poli envers son hôte, à lui demander son avis de la sorte ? Elle ne comprenait pas pourquoi il réclamait son autorisation alors qu'elle le lui avait déjà donné plus tôt.
- Puis-je procéder ?
- Bien sûr, allez-y. "
S'il espérait qu'elle s'en aille et le laisse seul, qu'il ravale cette idée. S'installant confortablement dans le fauteuil qui se trouvait derrière le bureau, elle ne détacha pas son regard de ses agissements.
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☰Inventaire
» Lun 7 Jan 2019 - 13:44
"- Bien sûr, allez-y. "
Dante s'activa aussitôt, tirant plusieurs tiroirs et étagères à l'extérieur de son étrange meuble de bois, bien plus grands que ce qu'il aurait normalement pu contenir. Sur l'étagère la plus haute se trouvait un poste radio très ancien qui semblait tout droit sorti des années 40. Sur une des plus basses trônait une vieille machine à écrire. D'un tiroir latéral il sortit une paire de lunettes de soleil à verres rond teintés de bleu. On pouvait lire "I LOVE LONDON" en tout petit sur une des branches. Il la glissa dans la poche de poitrine de son veston. Il sortit également une paire de fins gants blancs qu'il enfila. Enfin paré, il s'approcha religieusement de la table où trônait le livre et le considéra un moment en silence. Puis il s'empara de sa baguette et la pointa tout d'abord vers la radio, qui s'alluma pour laisser Freddie Mercury entonner son "Radio Ga Ga". Il avait toujours apprécié le rock'n'roll moldu et avait eu un véritable coup de foudre dès la première fois qu'il avait entendu du Queen. Depuis il ne travaillait jamais sans la voix de Freddie Mercury en fond sonore.
Il laissa passer les premières mesures avant de baisser légèrement le volume d'une rotation de sa baguette. Puis il la pointa vers la machine à écrire qui émit un léger "clac" en réponse. Il regarda sa montre, se racla la gorge et commença à parler.
"Rapport du 7 Juin 2006, 19h13. Artefact de la Collection Velikov."
Aussitôt la machine à écrire se mit en marche, retranscrivant ses paroles sur une feuille, les touches s'enclenchant toutes seules avec de petits claquements discrets, comme frappées par des doigts invisibles.
"L'étude d'aujourd'hui se porte sur le Canticum Septentrionalis du Frère Adalbert de Cork. D'après ce qu'il reste des notes d'archives retrouvées au Manoir Velikov, cet objet est entré dans la famille en 1321, et a été étudié à l'époque par mon ancêtre Miraï Velikov. Malheureusement l'essentiel de ses notes a été perdu, mais les parties concernant l'histoire des origines de l'artefact ont pu être conservées."
Dante s'arrêta, ses doigts pianotant sur la table, en rythme avec la musique de Queen, de part et d'autre du grimoire. Il lança un coup d’œil à la jeune femme par dessus son épaule.
"La connaissez-vous d'ailleurs son histoire ? Votre père vous en a-t-il déjà parlé ? Personnellement je l'aime beaucoup."dit-il avec un petit sourire fébrile.
La jeune femme semblait déterminée à surveiller les moindres de ses faits et gestes. Dante n'avait aucune idée du temps que lui prendrai l'étude, mais il estimait qu'il en aurait sans doute pour plusieurs heures, jusque tard dans la nuit. Aurait-elle la patience de rester là sans bouger à le toiser aussi longtemps ?
Gemma Landre
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Gemma, confortablement installée, observa son invité s'affairer. Ses oreilles agressée par la musique bas de gamme qui emplissait la pièce, sa patience mise à mal par l’exubérance de l'expert, elle tentait de tolérer sa présence sans parvenir à ne plus s'en agacer. "Rapport du 7 Juin 2006, 19h13. Artefact de la Collection Velikov.", émit-il, et elle retint un raclement de gorge qui lui rappellerait que le grimoire lui appartenait. C'était inutile, il pouvait s'illusionner autant qu'il voulait, ça ne le rendrait pas légitime propriétaire de l'objet. La réalité de ce fait le rattraperait aussi tôt qu'il le faudrait.
" - L'étude d'aujourd'hui se porte sur le Canticum Septentrionalis du Frère Adalbert de Cork, poursuivit-il. D'après ce qu'il reste des notes d'archives retrouvées au Manoir Velikov, cet objet est entré dans la famille en 1321, et a été étudié à l'époque par mon ancêtre Miraï Velikov. Malheureusement l'essentiel de ses notes a été perdu, mais les parties concernant l'histoire des origines de l'artefact ont pu être conservées.
Elle ne l'écoutait que distraitement. L'histoire qu'il contait ne l’intéressait pas. Ce qu'elle voulait connaître, c'était ses effets, ses secrets, ses dangers, pas sa généalogie qui était lassante de désintérêt. Aussi bien il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu'il s'était adressé à elle.
- ]La connaissez-vous d'ailleurs son histoire ? Votre père vous en a-t-il déjà parlé ? Personnellement je l'aime beaucoup.
La Landre ricana. S'il avait connut un temps soit peu sa vie, il aurait rit avec elle du ridicule de sa question.
- Il ne me parlait pas beaucoup, et je ne savais rien de ses activités. C'était à peine si nous nous noyions, alors …. "
C'était sans regret qu'elle énonçait cette simple vérité. Elle avait dû tout apprendre et découvrir seule alors que son père criminel croupissait à Azkaban. Son incarcération avait signé la libération de sa fille. Ne disait-on pas chez les moldus que le malheur des uns faisait le bonheur des autres ?
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☰Inventaire
» Sam 30 Mar 2019 - 2:49
- "Il ne me parlait pas beaucoup, et je ne savais rien de ses activités. C'était à peine si nous nous voyions, alors …. "
Dante eu un bref hochement de tête et n'insista pas. Il n'était pas très étonné de cette réponse : il avait côtoyé - et côtoyait encore - beaucoup de sorciers adeptes des arts obscurs, et peu d'entre eux pouvaient se targuer d'être de bons parents.
Il retourna donc à son office, prenant le parti de se concentrer sur le grimoire sans guère s'adresser plus que nécessaire à son hôte. La Signora ne semblait pas d'humeur à se laisser aller à un brin de causette et il était inutile de prendre le risque de l'agacer davantage. Sentant toujours peser sur son dos le regard méfiant de la jeune femme, il leva sa baguette au dessus du grimoire et murmura plusieurs formules de protection afin qu'aucun piège éventuel ne lui explose à la figure. Puis il entreprît de poursuivre son introduction sur l'histoire du grimoire, que la machine à écrire rédigeait au fur et à mesure.
"Le Canticum Septentrionalis aurait été rédigé vers la fin du XIème siècle en Islande par un moine Irlandais appelé Adalbert de Cork. Il s'agissait en fait d'un présent destiné à Luthred, un puissant baron Saxon, pour le féliciter d'avoir participé activement à la christianisation des derniers vikings encore présents sur le sol anglais, et qui persistaient à vouer un culte aux anciennes divinités Nordiques. Luthred avait pour cela utilisé des méthodes plutôt radicales : à coup de bûchers, de massacres et de tortures essentiellement. Plusieurs témoignages racontent que Luthred considéra aussitôt ce grimoire comme étant son trésor le plus précieux, bien qu'il racontât dans ses pages des mythes et des légendes païennes. Il ne le quittait jamais et chaque jour il s'abîmait pendant des heures interminables dans la lecture de ses lignes et la contemplation de ses enluminures."
Il s'arrêta un instant, passant la pointe de sa langue sur ses lèvres en fixant le grimoire d'un air songeur, puis repris :
"Luthred tomba gravement malade, et aucun médecin ne sût déterminer la cause de son mal. Son sommeil était troublé par des cauchemars terribles dans lesquels il se voyait brûler vif, et à son réveil les souffrances et les sensations de brûlures persistaient pendant des heures. Des fièvres de plus en plus fortes le prenaient, le faisant délirer. Au bout d'un moment, la sensation de brûlure était permanente et ne se limitait plus à son sommeil. Si bien qu'il finit un beau jour par sauter en hurlant dans les douves de son château, espérant sans doute ainsi éteindre ces flammes imaginaires qui le dévoraient, et s'y noya. Cependant, même dans les pires instants de sa maladie, il gardait toujours à proximité le Canticum Septentrionalis, et semblait tirer un maigre mais réel réconfort dans la contemplation de ses pages. A sa mort, le grimoire alla à son fils aîné, qui lui voua une adoration égale et souffrit du même mal que son père après quelques mois. On soupçonna que le Grimoire était ensorcelé et on tenta de le brûler. En vain. Les flammes des prêtres et des exorcistes n'avaient aucun effet sur lui. On alla jusqu'à traverser la mer pour rechercher son auteur dans le monastère Islandais où il avait été rédigé, mais le frère Adalbert était mort plusieurs années auparavant. On exhuma son corps, et on eût la surprise de retrouver dans sa tombe une amulette dédiée au dieu Nordique Odin. Tout semble indiquer que cet Adalbert était en vérité un imposteur, un sorcier païen qui s'était fait passer pour un moine et avait voulu, par son grimoire ensorcelé, venger les exactions commises par le baron Luthred. Le Grimoire lui-même finit par disparaître, dérobé semblait-il par l'un des prêtres qui était chargé de le détruire. Il refît quelques apparitions pendant les siècles qui suivirent, en France, en Terre Sainte, puis à Constantinople, où il fut découvert par mon ancêtre."
Dante s'arrêta, la gorge sèche d'avoir raconté ce long récit. Ses doigts gantés caressèrent amoureusement la couverture et l'orbe d'ambre avant d'ouvrir le grimoire. Il tourna lentement plusieurs pages, ses yeux se régalant au passage des enluminures et illustrations aux couleurs incroyablement riches et vives. Partout, des animaux, des monstres, des héros et des créatures mythiques offraient des centaines de détails minuscules et fascinants, s'enroulant autour des lettres d'une écriture manuscrite à l'élégance inégalée, sinon par les plus talentueux moines copistes de cette époque reculée pour qui l'élaboration de ces ouvrages représentait le seul et unique but de leurs vies.
Il sursauta en réalisant à quel point il se perdait dans cette contemplation. Il pensait s'y être laissé aller seulement quelques secondes mais un coup d’œil à sa montre lui apprit que plusieurs longues minutes s'étaient déjà écoulées.
"Fascinant..." murmura-t-il. "Je serais prêt à parier que ces pages ont été envoûtées pour exercer sur le lecteur un attrait proche de l'obsession hypnotique. "
Il se hâta alors vers son nécessaire et en retira une petite fiole contenant une sorte de poudre violette. Il s'agissait en réalité de cristaux d'améthyste broyés et ensorcelés afin de réagir à la présence de certains sortilèges et d'aider à les identifier. Dante avait eu cette idée après avoir regardé un documentaire scientifique sur cet appareil que les moldus appelaient une "télévision", et l'avait adapté à la recherche magique. Tout en énonçant sa procédure à voix haute pour que la machine à écrire ensorcelée la prenne en note, il la déboucha et en versa une infime quantité au centre de l'une des pages du grimoire.
Au bout de quelques minutes, les minuscules cristaux se mirent à frémir, puis à léviter à quelques centimètres au dessus du parchemin. Ils tournoyèrent lentement, brillants à la lueur des bougies. De violette, leur couleur passa au bleu clair, puis au vert émeraude.
"C'est bien cela" souffla Dante avec un sourire. "Cela confirme la présence d'un, voire de plusieurs sortilèges d'attraction et de séduction. Ils devaient servir d'appât... afin d'hameçonner la proie du grimoire, et faire en sorte qu'elle s'enfonce délibérément dans le piège. Cela veut dire qu'il y à autre chose... un sort ou un dispositif magique qui provoquait ces cauchemars et ces fièvres délirantes..."
Gemma Landre
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Gemma écouta négligemment le récit de son invité, peu intéressée. L'historique du grimoire était loin de la passionner et elle y portait si peu d’intérêt qu'elle ne retint aucun des mots qu'il prononçait dès lors que ceux-ci s'évanouissaient. Peu importait entre les mains de quel illustre sorcier il était passé, seul ce qui demeurait aujourd’hui était à considérer. Elle négligea donc le conte théâtrale de Dante en s'attardant à peine à l'attention gestuelle étrange qu'il apportait au bien. Le mystère entourant la raison pour laquelle il tenait tant à l'étudier ne s'ancrait que plus.
" - Fascinant … Je serais prêt à parier que ces pages ont été envoûtées pour exercer sur le lecteur un attrait proche de l'obsession hypnotique.
Ces phrases prononcées à voix plus basses furent celles sur lesquelles la Landre s’attarda. Si tel était le cas, n'aurait-elle pas du être happée elle aussi par leur contemplation en les survolant ? Peut-être que celui qui s'était présenté comme un spécialiste (l'aubergiste enclavait ce terme entre d'épais guillemets) se trompait, ou alors c'était elle qui était au-dessus de ce genre d'enchantements. Son esprit forcé par le temps était peu manipulable et elle aimait à penser qu'elle s'immunisait.
Les analyses commencèrent et là encore elle ne les observa que d'un œil. Les renforts qui gardaient le secret dont elle voulait s'emparer ne devait être notables que dans leur chute. Un lever de rideau plus ou moins mémorabe.
- C'est bien cela. Cela confirme la présence d'un, voire de plusieurs sortilèges d'attraction et de séduction. Ils devaient servir d'appât... afin d'hameçonner la proie du grimoire, et faire en sorte qu'elle s'enfonce délibérément dans le piège. Cela veut dire qu'il y à autre chose... un sort ou un dispositif magique qui provoquait ces cauchemars et ces fièvres délirantes...
Il était temps pour la jeune femme d'intervenir. Si des sorts persistaient, et qu'elle n'était pas intouchable à leurs effets supposés, elle devait l'en informer plutôt que le laisser s'enfoncer dans des théories fondées sur un postulat dissonant. Les résultats qu'il obtiendrait les concernaient autant l'un que l'autre et mieux valait-il qu'ils ne soient pas faussés.
- Au risque de vous détromper – et éventuellement vous décevoir – ce dispositif s'il existe n'a qu'une efficacité moindre ou partielle. Pour tout avouer j'ai parcouru quelques paragraphes et n'ai senti aucun des effets que vous décrivez. "
Elle n'avait que faire de lui compliquer la tâche ou qu'il ne veuille pas être interrompu, pas plus du fait qu'il abhorre qu'on lui impose ses suggestions ou qu'une tierce personne se place entre lui et l'objet qu'il étudiait. La sorcière ne savait si elle le dérangeait ou non et à vrai dire, ça ne l'amuserait que plus dans ce cas.
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» Dim 16 Juin 2019 - 11:21
-" Au risque de vous détromper – et éventuellement vous décevoir – ce dispositif s'il existe n'a qu'une efficacité moindre ou partielle. Pour tout avouer j'ai parcouru quelques paragraphes et n'ai senti aucun des effets que vous décrivez. "
Penché sur le grimoire, Dante leva les yeux au ciel. L'ego surdimensionné et le dédain permanent de certains sorciers de sang pur, se croyant supérieurs à tout et à tout le monde, le blasait. Mais cette pensée fut chassée, aussi vite qu'elle était apparue, par les calculs et conjectures de son esprit scientifique et il se mit à réfléchir à toute vitesse à ce que la jeune femme venait de dire. Lentement, il se redressa, considérant le grimoire posé devant lui. Après une légère hésitation, il ôta ses lunettes de protection.
Il resta un long moment, immobile, à fixer le vieux parchemin enluminé. La musique s'arrêta, l'appareil était ensorcelé pour baisser son volume ou s'éteindre totalement quand Dante se plongeait dans ses pensées pour ne pas le déconcentrer.
Il sursauta soudainement et pointa sa baguette sur l'objet de ses réflexions. Il murmura plusieurs formules pendant quelques minutes. Un halo lumineux commença à apparaître, illuminant les pages qui se reflétaient maintenant dans les yeux brillants de Dante. Après une dernière formule murmurée du bout des lèvres, le halo diminua d'intensité. Les enluminures semblèrent s'estomper légèrement, tandis qu'en transparence se dessinait tout un réseau de symboles, qui semblaient se tracer d'eux même avec une encre luminescente.
Un sourire étira les lèvres de Dante.
"Des runes... Tout un système runique... Futhark germanique, scandinave, même anglo-saxon, le tout entremêlé... Je n'ai jamais vu un ensemble aussi complexe, aussi bien conçu... " Il tournait les pages en parlant, et sur chacune d'elle courait ce même entrelacs runique. Il revînt à la première page du grimoire et étudia attentivement chaque rune en les suivant du bout du doigt, ses lèvres bougeant alors qu'il les lisait silencieusement.
Enfin il se redressa et se tourna vers la jeune femme avec un air satisfait. Il fit quelques pas, rassemblant ses pensées, tournant négligemment sa baguette entre ses doigts.
"Les enchantements sont bel et bien actifs, et aussi puissants aujourd'hui qu'à l'époque où le grimoire a été conçu. Il y a plusieurs raisons, cela dit, qui expliquent pourquoi ils sont si peu effectifs sur nous, sorciers du XXIeme siècle. Nous ne sommes tout simplement pas la cible que l'auteur visait. Le mage qui a rédigé cet ouvrage voulait sa revanche sur les autorités moldues de l'époque. Il n'aurait sans doute pas voulu qu'un autre sorcier souffre des malédictions lancées par cet artefact. C'est un piège conçu pour les moldus. L'autre raison est que le sortilège de séduction joue sur un système de valeurs aujourd'hui éculé. A l'époque de sa conception, cet objet représentait un trésor inestimable pour lequel des rois et des cardinaux auraient dépensé leur fortune. Pour nous, il ne s'agit que d'un vieux grimoire. Exceptionnellement bien conservé et doté d'un grand intérêt pour qui étudie l'Histoire des objets magiques, certes, mais néanmoins davantage une élégante curiosité antique qu'un véritable trésors pour lequel nous sacrifierions tout."
Il reporta son attention sur le grimoire. Le sort révélant la présence des runes commençait déjà à s'estomper, leur lueur s'atténuait alors que les illustrations monastiques reprenaient vie, leurs couleurs chatoyant à nouveau comme si elles venaient d'être peintes.
"Mais ce réseau runique... C'est vraiment très impressionnant. Les moldus d'aujourd'hui compareraient ça à... comment l'appellent-ils déjà ? Un code informatique. Chaque rune en appelle une autre, intensifie son effet, lui applique des paramètres complexes... C'est un véritable bijou de magie scandinave." Son esprit se perdit dans les possibilités magiques que représenterait le déchiffrage de ces runes. Avec les bons arrangements, il serait tout à fait possible de remettre à jour cet enchevêtrement de symboles, d'en actualiser les effets, de les amplifier.
"Très bien, je pense en avoir terminé avec cette première étude." Il planta son regard dans celui de la jeune femme.
"Que désirez-vous en échange de ce grimoire, Miss Landre ?"
Il ne voyait pas d'utilité à tourner autour du pot davantage, la jeune femme ne semblait pas du genre à se laisser avoir par un long discours alambiqué débouchant sur une tentative de négocier un prix dérisoire. Autant jouer cartes sur table.
Gemma Landre
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Le Velikov poursuivit ses analyses que Gemma nota en son esprit pour ses propres recherches – ce qui était fait n'était plus à faire, et si elle vérifierait rapidement ses dires il imposait une certaine confiance en ses méthodes. Pour autant ses explications étaient nébuleuses et pas franchement convaincantes. Il se contredisait mais elle supposa que c'était plus pour conserver une certaines stature qu'en se rattachant à la véracité de ses mots. Qu'importe, si elle ne mentait pas comme lui elle savait aussi manipuler leur réalité s'il s'agissait de maintenir sa fierté.
" - Très bien, je pense en avoir terminé avec cette première étude.
Et le voilà qui se détournait vers elle.
- Que désirez-vous en échange de ce grimoire, Miss Landre ?
La sorcière ricana. Les voilà donc rendus au véritable motif de sa visite, l'espoir infondé d'entrer en possession d'un bien qu'elle refuserait de lui léguer. Les gallions s'amassaient dans ses tiroirs sans qu'elle n'ait besoin d'en acquérir plus, sa richesse étant déjà supérieure à la majorité des hommes de Grande-Bretagne et du monde entier. Cependant, elle nota que l'homme considérait ce détail puisqu'il n'avait pas demandé combien mais quoi.
- Comment pourrais-je vous répondre sans savoir ce que vous avez à me proposer ?
Sa réponse, bien que pleine de bon sens, était vague, ce qu'elle n'ignora pas. Elle avait été plus une précision pour recentrer le propos qu'une proposition fondée. Aussi bien elle poursuivit en se levant pour s'approcher.
- Ce grimoire est de grande valeur – ce qu vous n'ignorez pas, vous m'en avez vous-même fait la démonstration. L'offre doit être à sa mesure si vous voulez me voir un jour m'en séparer.
Continuant à avancer elle laissa un sourire entendu prendre place sur son visage.
- Peu importe le prix que vous me ferez je n'accepterais pas votre monnaie, elle ne m'intéresse pas, mais ça aussi je pense que vous vous en doutez. Je ne désire en contre-partie qu'un objet qui soit au moins aussi précieux et issu de magie noire.
Regardant un instant par le verre épais de sa fenêtre son domaine qui s'étendait, elle ajouta :
- C'est probablement inutile de vous le préciser, mais par acquis de conscience je préfère vous prévenir que je m'y connais assez pour que vous ne puissiez pas me présenter une de vos babioles comme étant une merveille rare. Le temps que nous gagnerons en ne marchandant pas pour des accords stupides sera considérable. "
Pour tout avouer la situation l'amusait assez puisqu'elle en était maîtresse mais elle détestait tout de même qu'on la prenne pour une idiote, ce qui pourrait vite l'agacer. Et Gemma était insupportable dès qu'elle était irritée, et pire, vexée.
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» Dim 7 Juil 2019 - 21:06
- Peu importe le prix que vous me ferez je n'accepterais pas votre monnaie, elle ne m'intéresse pas, mais ça aussi je pense que vous vous en doutez. Je ne désire en contre-partie qu'un objet qui soit au moins aussi précieux et issu de magie noire. C'est probablement inutile de vous le préciser, mais par acquis de conscience je préfère vous prévenir que je m'y connais assez pour que vous ne puissiez pas me présenter une de vos babioles comme étant une merveille rare. Le temps que nous gagnerons en ne marchandant pas pour des accords stupides sera considérable. "
On y était donc. Dante s'assit sur le bord de la table et joignît ses doigts devant lui, fixant la jeune femme d'un air pensif. Trop maligne pour être roulée, elle n'avait pas besoin de le préciser. Et en même temps il avait l'étrange sensation qu'il aurait à gagner en traitant avec elle de manière honnête... du moins aussi honnête que ce genre d'échange pouvait le permettre.
Il entreprît mentalement un inventaire d'objets en sa possession pouvant peut être faire l'affaire. Il en avait accumulé beaucoup au cours des dernières années.
"Un objet issu de magie noire peut avoir bien des utilités, et la plupart n'ont d'autre but que de nuire à autrui.... Ce grimoire est typiquement une arme anti-moldu... Auriez-vous des intentions belliqueuses contre nos amis non magiques ?"
Il sourit, ne s'attendant bien sûr pas à une réponse.
"J'ai un choix assez étendu d'objets dont la puissance et la valeur égalent celle de cet artefact... Voyons voir... Je peux vous proposer un calice d'argent capable de maudire toute personne y buvant, lui promettant une mort certaine dans la lunaison à venir... Plus sournois qu'un simple poison, car la mort parait accidentelle... Je peux aussi vous proposer un prototype très intéressant de lithomagie : deux petites pierres - que l'on peut sertir dans un pendentif ou une bague, par exemple. Donnez l'une d'elles à votre cible et gardez l'autre sur vous. Vous aurez accès à ses rêves et aurez, avec un peu de pratique, le pouvoir de les manipuler à votre guise, sans qu'il s'en aperçoive, à moins qu'il soit particulièrement doué pour l'occlumancie. Je travaille d'ailleurs à en faire une variante permettant d'accéder aux pensées et souvenirs, mais c'est un travail en cours et je ne suis pas encore parvenu au résultat souhaité... Il s'agit là de créer de toute pièce un substitut au don de légilimancie, si injustement réparti parmi les sorciers. Comme vous vous en doutez, ça ne se fait pas en une nuit."
Il jaugea l'expression de la jeune femme à son énoncé, il sentait bien qu'elle serait très difficile à satisfaire mais il en avait pourtant l'envie. Ce genre de client pouvait se montrer une relation tout à fait intéressante pour les affaires.
"Peut-être sinon auriez-vous une requête précise à me soumettre... je verrai alors si j'ai quelque chose en stock qui pourrait vous convenir. Je peux aussi pratiquer moi-même l'enchantement désiré, dans la mesure de mes moyens, pour vous fournir une pièce totalement personnalisée."
Il attendait la réponse de la jeune femme, espérant pouvoir parvenir à un accord qui les satisferait tous les deux. Il était pressé de pouvoir étudier plus avant la magie runique exceptionnelle contenue dans ce grimoire.
Gemma Landre
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" - Un objet issu de magie noire peut avoir bien des utilités, et la plupart n'ont d'autre but que de nuire à autrui.... Ce grimoire est typiquement une arme anti-moldu... Auriez-vous des intentions belliqueuses contre nos amis non magiques ?
Si lui sourit à sa blague de mauvais goût, elle resta impassible, attendant qu’il en vienne au fait.
-J'ai un choix assez étendu d'objets dont la puissance et la valeur égalent celle de cet artefact... Voyons voir... Je peux vous proposer un calice d'argent capable de maudire toute personne y buvant, lui promettant une mort certaine dans la lunaison à venir... Plus sournois qu'un simple poison, car la mort parait accidentelle... Je peux aussi vous proposer un prototype très intéressant de lithomagie : deux petites pierres - que l'on peut sertir dans un pendentif ou une bague, par exemple. Donnez l'une d'elles à votre cible et gardez l'autre sur vous. Vous aurez accès à ses rêves et aurez, avec un peu de pratique, le pouvoir de les manipuler à votre guise, sans qu'il s'en aperçoive, à moins qu'il soit particulièrement doué pour l'occlumancie. Je travaille d'ailleurs à en faire une variante permettant d'accéder aux pensées et souvenirs, mais c'est un travail en cours et je ne suis pas encore parvenu au résultat souhaité... Il s'agit là de créer de toute pièce un substitut au don de légilimancie, si injustement réparti parmi les sorciers. Comme vous vous en doutez, ça ne se fait pas en une nuit.
Ne sachant si elle devait rire de ses propositions ou s’en affliger, Gemma le laissa poursuivre sans prendre la peine de l’interrompre. Il s’enfonçait dans un non-sens absurde mais elle sentait qu’il voulait essayer d’apporter encore du fondement à sa fable.
-Peut-être sinon auriez-vous une requête précise à me soumettre... je verrai alors si j'ai quelque chose en stock qui pourrait vous convenir. Je peux aussi pratiquer moi-même l'enchantement désiré, dans la mesure de mes moyens, pour vous fournir une pièce totalement personnalisée.
Finalement elle ricana. C’était décidément trop ridicule pour qu’elle garde encore son sérieux ou ne réagisse pas à l’affront qu’il lui faisait. Elle se sentit méprisée et tint à rétablir la véracité de la situation.
-Je crois que nous ne nous sommes pas compris. Je n’ai aucunement besoin de vos services. Si je veux jeter un sort, qu’il s’agisse d’un enchantement, d’un maléfice ou quoi que ce soit d’autres, je saurais me débrouiller seule. De même pour les effets que vous décrivez des objets que vous possédez.
Relevant le visage pour l’observer bien de face elle essaya d’être le plus claire possible pour qu’il cesse de se méprendre.
- Si vous continuez à vous comporter avec moi comme si j’étais l’une de vos cliente et non comme votre égal, vous n’obtiendrez jamais le grimoire. N’oubliez pas que vous avez besoin de moi et non le contraire. Considérez vous à ma place et peut-être que vous trouveriez un marché qui pourrait nous intéresser tous deux.
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» Sam 27 Juil 2019 - 10:53
-Je crois que nous ne nous sommes pas compris. Je n’ai aucunement besoin de vos services. Si je veux jeter un sort, qu’il s’agisse d’un enchantement, d’un maléfice ou quoi que ce soit d’autres, je saurais me débrouiller seule. De même pour les effets que vous décrivez des objets que vous possédez. Si vous continuez à vous comporter avec moi comme si j’étais l’une de vos cliente et non comme votre égal, vous n’obtiendrez jamais le grimoire. N’oubliez pas que vous avez besoin de moi et non le contraire. Considérez vous à ma place et peut-être que vous trouveriez un marché qui pourrait nous intéresser tous deux.
Le sourire de Dante s’effaça petit à petit, de même que toute trace d'amabilité qui aurait pu encore flotter sur son visage à ce stade de la conversation. S'il avait cru déceler une forme d'intérêt et d'intelligence chez la jeune femme, tout cela s'estompait désormais derrière son attitude franchement hautaine et méprisante à son égard. Finalement, comme la plupart des jeunes sorciers issus de l'aristocratie de la société magique, elle semblait pétrie d'une opinion d'elle même tellement haute qu'il était étonnant que le plafond ne s'effondre pas là où elle passait. Une prétention n'ayant d'égal que son mépris pour toutes les personnes l'entourant. Il était désormais évident qu'elle ne voyait en lui qu'un charlatan, un guignol. Et si Dante avait de nombreux défauts, certains même énormes et qu'il reconnaissait plus ou moins lui-même, il était bien une chose qu'il n'était pas : un charlatan. Il n'avait pas passé sa vie entière à voyager et à se plonger dans les études les plus poussées, sacrifiant sa vie familiale et toute notion de confort dans le seul but d'approfondir ses connaissances et son expertise en matière d'enchantements et de malédictions au delà de toute notion de sécurité, de morale et d'éthique, pour se faire ainsi traiter comme un imposteur par cette petite aristocrate qui du haut de ses vingt et quelques années prétendait en savoir plus que lui.
Réaliser elle-même les enchantements qu'il venait de décrire ? Il en aurait éclaté de rire s'il avait pu. Le plus simple d'entre eux aurait pris des mois pour un expert, sans parler des risques en cas de malfaçon. Son incapacité à reconnaître la valeur de ce qu'il venait de proposer en disait long. Elle prétendait avoir autant voire plus de connaissance que lui ? Son indifférence ostentatoire alors qu'il étudiait les propriétés du grimoire, et son dédain à l'énoncé de ses observations montraient bien que l'étude des propriétés magiques l'ennuyait. Comme la plupart des gens, elle ne devait sans doute s'intéresser qu'aux effets et à l'utilité pratique des artefacts de ce genre, et non à la complexité avec laquelle la magie s'articulait sous une forme ou une autre pour arriver à ce résultat. Elle désirait qu'il la traite comme son égale ? Au vu de l'opinion qu'elle semblait avoir d'elle même il aurait fallut une échelle à Dante pour atteindre ce niveau. Elle n'avait rien montré depuis l'arrivée de l'expert que du dédain et un sentiment de supériorité nauséabond, sans prouver d'aucune manière la réalité des capacités qu'elle prétendait crânement avoir. Si elle voulait être considérée autrement que comme une banale cliente ou une gamine capricieuse, prétentieuse et gâtée, qu'elle commence donc par ne pas se comporter comme telle. Tout cela ne faisait que rappeler à Dante à quel point il détestait les gens.
Il se retourna, contempla longuement le grimoire, et commença méthodiquement et soigneusement à ranger son matériel. Il avait besoin de cela pour ne pas éclater et garder le contrôle. Des gestes mécaniques, précis, froids. Il fut un temps où il aurait laissé libre cours à sa colère, aurait attrapé l'objet de ses désirs et balancé le premier sortilège venu à la face de son hôte. Mais il savait très bien que cela n'aurait rien apporté de bon. Il avait appris à reconnaître avec le temps que si peu de gens égalaient son savoir en matière d'enchantement, la magie de combat n'était absolument pas son fort, et pour peu que la demoiselle se montre un tantinet douée en la matière, ce qu'il était impossible de déterminer présentement, il se retrouverait stupéfié - ou pire - et en route pour Azkaban en moins de temps qu'il n'en faudrait pour dire Whisky-de-Feu.
"Mademoiselle Landre," commença-t-il quand il fut certain de maîtriser totalement le ton de sa voix, articulant chaque mot avec soin, "pardonnez-moi si mes propositions vous ont offensées de quelques manière que ce soit. Malheureusement je ne suis pas pratiquant de légilimancie, aussi je ne peux deviner ce que vous avez en tête si vous ne l'exprimez pas clairement. Mon travail ici est terminé, et je ne voudrais pas vous imposer ma présence plus que nécessaire si elle vous est désagréable. Sachez cependant que mon offre tiens toujours et que je serais ravi d'étudier votre prix ou toute proposition que vous auriez à me faire une fois que vous l'aurez formulé. Je puis vous assurer que vous n'auriez pas à regretter le service ou l'artefact, quel qu'il soit, que vous pourriez me demander en échange de cet objet. Vous savez comment me joindre."
Cela lui déchirait le cœur de partir sans le grimoire, et il savait au fond de lui que cette pensée l’obséderai pour les jours et nuits à venir. Il y avait tant à découvrir en décortiquant ce réseau runique. Tellement de possibilités et d'applications qu'il ne pouvait, pour le moment, que miroiter dans les recoins les plus fous de son esprit. Tant pi, il trouverait un autre moyen de l'acquérir si la jeune femme s'obstinait à se montrer si obtuse. Il lui en coûtait de simplement en détacher son regard, quand il boucla finalement tout son matériel dans sa petite boite d'origine et qu'il se tourna vers elle pour récupérer son manteau.
Gemma Landre
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Le silence fut long. Gemma l'avait-elle froissé pour qu'une telle froideur s'abbate sur son visage, elle ne le sut pas mais pouvait sans trop prendre de risque de se tromper le supposer. Elle était consciente d'être souvent méprisante, parfois insultante, et d'autres dédaigneuses, mais jamais n'était-elle explicitement incorrecte. Et, à cette heure, elle ne comprenait pas la vexation de son invité. Il ne lui avait pas semblé être désagréable. Froide et sur la réserve certes, mais pas plus qu'à son habitude. Tout ce qu'elle avait tenté de lui faire comprendre était qu'elle n'avait pas et n'aurait jamais besoin de ses services, que s'il voulait trouver une contre-partie susceptible de l'intéresser, il ne devait chercher rien d'autre qu'un objet qu'il aurait lui-même voulu acquérir. Avait-il eut du mal à la comprendre ou n'acceptait-il pas l'idée qu'une gamine n'ayant pas encore trente ans soit aussi douée que lui, elle l'ignorait, mais jugea plus son attitude puérile d'abandon qu'ingénieuse de subtilité.
" - Mademoiselle Landre, pardonnez-moi si mes propositions vous ont offensées de quelques manière que ce soit. Malheureusement je ne suis pas pratiquant de légilimancie, aussi je ne peux deviner ce que vous avez en tête si vous ne l'exprimez pas clairement. Mon travail ici est terminé, et je ne voudrais pas vous imposer ma présence plus que nécessaire si elle vous est désagréable. Sachez cependant que mon offre tiens toujours et que je serais ravi d'étudier votre prix ou toute proposition que vous auriez à me faire une fois que vous l'aurez formulé. Je puis vous assurer que vous n'auriez pas à regretter le service ou l'artefact, quel qu'il soit, que vous pourriez me demander en échange de cet objet. Vous savez comment me joindre.
Son matériel avait été rangé avant, pendant, juste après, qu'il se soit exprimé. Ses mots avaient confirmé à Gemma qu'il n'en avait pas bien compris un seul des siens. Elle retint un soupir, moins affectée qu'il ne l'était sans vouloir arborer avec trop de fierté son détachement, et reprit avec calme :
- Ne vous tourmentez pas, répondit la sorcière avec sarcasme, il m'en faut un peu plus pour m'offenser. Libre à vous de partir, je ne vous retiens pas, mais sachez que les chances pour que je vous recontacte sont bien minces. Le artefacts et parchemins ne me servent pas d'un point de vue pratique, je ne reviendrais pas vers vous par intérêt d'utilisation.
Elle espérait être plus clair – au moins pour lui – étant incapable d'adapter mieux son discours. La seule autre solution qu'il lui restait était de s'adresser à lui comme d'autres l'auraient fait à un enfant, mais même pour les nourrissons elle abhorrait les voix que les adultes empruntaient. Qu'on traite un bébé comme s'il était abruti et il ne grandirait qu'en s'ancrant dans la stupidité.
- Alors si ce grimoire est si précieux pour vous, comme le laisse deviner votre visite, je vous déconseille d'attendre que je vous le propose pour essayer de me convaincre de vous le céder. "
Il était prévenu. Hors de question qu'elle lui court après alors qu'elle n'en avait foutrement rien à faire. Et elle n'avait aucune envie qu'on s'imagine qu'elle était de ceux-là.