▲▼ Même les grands lecteurs sortent de leur tanière quand il s'agit de Quidditch
Elza avait adopté un chiot dès la fin de la guerre, lorsqu'elle s'était retrouvée seule avec tous ses souvenirs, dans cette immense maison qui avait accueillit les rires de sa fille, où elle avait pu grandir pendant les quelques années qu'avaient compté sa vie. En faisant de la place à l'animal dans sa demeure, elle avait presque oublié qu'il demanderait de l'attention, qu'il faudrait s'en occuper, à l'image d'un enfant.
Mandragore lui avait sûrement permis de ne pas perdre pied malgré la solitude qui était la sienne. Il la forçait à sortir, presque chaque jour ils couraient dans la campagne environnante, côte à côte. Chaque repas qu'il réclamait lui avait rappelé à elle-même de se sustenter. Ses jeux avaient toujours eut le don de lui arracher des sourires. Si un chien ne pourrait jamais remplacer un enfant de son propre sang, c'était tout ce qu'il restait à Elza.
Il était rare qu'elle l'emmène à Londres. Transplaner avec un chien n'était pas forcément chose aisée, alors elle avait préféré utiliser le Magicobus, transport tout aussi déplorable à son avis. Mais cela avait eu l'air d'amuser Mandragore, sans que l'Auror ne parvienne à comprendre pourquoi. Il fallait être fou pour apprécier de se faire ballotter dans tous les sens. Mais après tout, il restait un chien. Impossible de deviner ce qu'il se passait dans son esprit canin.
Elle fut heureuse descendre enfin du bus, l'estomac quelque peu retourné. Alors que l'engin des enfers repartaient dans un bruit assourdissant, elle se baissa pour flatter le haut de la tête de Mandragore, qui n'avait plus rien du chiot qu'elle avait adopté.
Lorsqu'elle s'engagea dans le Chemin de Traverse, il ne la lâcha pas d'une semelle, reniflant autour de lui d'un air curieux. S'ils sortaient souvent autour de sa maison, en campagne, il n'avait eut que peu d'occasion de découvrir la ville. Aujourd'hui, elle était venue flâner sans but précis, profitant de son temps libres pour admirer les vitrines resplendissantes de la rue.
Son attention fut finalement attirée par la boutique de Quidditch. Grande fan de ce sport, même si elle ne l'avait découvert qu'à son entrée à Poudlard et qu'elle avait abandonné la pratique à sa sortie d'étude, elle aimait toujours admirer les joueurs en vol et s'intéresser au dernier balai vedette. Elle entra donc d'un pas décidé dans la boutique, sans trop s'occuper de savoir si Mandragore avait le droit de la suivre ou non. De toute façon, elle ne le laisserait pas dehors. Elle se fraya un chemin parmi les quelques clients, flâna entre les rayons en observant les nouveautés.
Emploi : Attrapeuse de l'équipe des Pies de Montrose
Job illégal : Aucun
Ecole : Mahoutokoro
Diplômes : O.U.R.S + D.R.A.G.O.N
Matière préférée : Vol sur balai
Matière détestée : Astronomie
Inventaire : Aucun bien listé
Pseudo IRL : Mystère !
Date d'inscription : 22/09/2018
Parchemins : 345
Statut HRPG : Absent
Activité RPG : Régulière
Nouveaux RPG : Acceptés
Alter ego(s) : Trystan Kane
Médailles :
Job x Education ...
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☰Inventaire
» Ven 2 Nov 2018 - 17:40
L
a seule chose qui pouvait faire sortir Mitsuhane en ville, et ce de son plein gré – mieux, avec enthousiasme – c’était bien le Quidditch. Son seul véritable amour, le réconfort de ses jours sombres et la raison de ses sourires, auquel elle était fidèle depuis qu’elle avait posé les doigts sur un vif d’or pour la première fois de sa vie, bien des années auparavant. Son ami le plus fidèle aussi ; car le sport, contrairement aux personnes, peut accompagner chaque déplacement, suivre malgré les longues distances. De façon plus large, le simple fait d’enfourcher un balai était pour elle un trésor des plus précieux auquel rien ne pourrait jamais la faire renoncer. Sans doute était-ce pour cela que le seul magasin dont elle connaissait parfaitement l’emplacement sur le Chemin de Traverse était la boutique consacrée à son Quidditch bien-aimé. Ce jour-là encore, elle avait décidé de venir voir les derniers arrivages. Les yeux pétillants devant les nombreux balais qui s’offraient à elle, l’attrapeuse se laissa ainsi emporter dans sa contemplation, perdue dans un monde où chacune de ces petites merveilles l’emportait dans un ciel clair et pur. Il lui suffisait de fermer les yeux, une main, légère comme une feuille d’automne qui dansait le vent, se promenant sur les divers balais, pour que son imagination s’emballe. Des cieux divers, des paysages mouvants, qui naissaient dans son esprit pour s’éteindre aussi vite qu’un rêve délaissé. Son propre balai, qui n’avait que quelques mois, n’avait pas nécessairement besoin d’être changé, mais elle aimait à se tenir au courant de toute nouveauté dans le domaine. Les infimes différences techniques, la longueur du manche ou sa forme, la nature du bois ou sa densité, la souplesse de sa queue… comme chaque individu avait ses traits de caractère physiques et caractériels propres à lui, qui en faisait un être unique, un balai ne ressemblait jamais exactement à un autre. Il fallait le sentir, le comprendre. Il ne devait pas être un outil ou une extension de soi : il devait faire partie intégrante du sorcier, se fondre en lui pour que celui-ci soit pleinement capable de laisser s’exprimer ses capacités en vol. Peut-être cela pouvait-il sembler trop aux yeux des néophytes ou de simples amateurs, mais la jeune femme s’en moquait. La seule chose qui lui importait était sa satisfaction personnelle et qu’importait si ses lubies attiraient sur elle quelques regards curieux ou moqueurs.
Se détournant d’un somptueux Nimbus 2005, rutilant avec son bois lustré et la courbe élégante de son manche, Mitsuhane glissa en direction des équipements, sans se préoccuper du reste de la clientèle. S’arrêtant un instant devant les différentes balles, elle haussa un sourcil dubitatif en observant un cognard vert pomme qui s’agitait sa malle, prudemment sanglé. Penchée en avant, elle prit quelques instants pour l’observer avec une curiosité évidente. Vue sa couleur criarde parfaitement vomitive, elle comprenait totalement sa fureur et adressa une petite prière pour ne jamais croiser son chemin en match. Colère d’autant plus compréhensible que des gouttes lui tombaient allégrement dessus, roulant joyeusement sur sa surface lisse. Et pas que sur lui… Tournant la tête, la jeune femme se trouva nez à nez avec un museau qui s’agitait devant elle, surplombant une langue rose qui laissait s’échapper avec un manque de grâce évidemment – mais beaucoup d’entrain – un filet de salive sur le sol. Réprimant de justesse un sursaut, elle se redressa prudemment avant de tendre la main pour lui caresser le haut de la tête. Pour lui, elle s’autorisa un sourire doux alors qu’elle lui murmurait dans sa langue natale :
-Et bien alors, que fais-tu là ? Tu veux tenter le Quidditch aussi ? *
Se redressant, elle chercha des yeux le ou la client/e qui l’accompagnait, se demandant combien de temps elle pourrait retenir le joli canidé avant que celui-ci ne s’intéresse à quelques marchandises joliment rondes et amusantes. Qui donc pouvait avoir l’étrange idée d’amener un chien dans un magasin empli de toutes sortes de balles, donc certaines bougeaient d’elles-mêmes ?
Dans un soubresaut j'écrase lourdement la paume de ma main contre le boîtier du réveille-matin. J'assène un ultime coup à celui-ci afin de m'assurer qu'il est bien éteint. J'humecte mes lèvres, la bouche pâteuse. Des restes de ce qui semble être de la bile jaunasse mâtinée à ma barbe me laissent présager que j'ai passé – une fois de plus – la soirée à écluser les dernières réserves du Chaudron Baveur. Je frictionne mon visage pour faciliter mon émergence du monde des rêves. Tout en me redressant, encore vêtu des habits de la veille, je me dirige vers la fenêtre avoisinant mon lit aux allures de souk. D'un mouvement de l'index, je soulève légèrement l'épais rideau qui me préserve des faisceaux impétueux de la mi-journée. Un soupir s'échappe de mes lèvres scellées tandis que mon regard se hasarde sur les quelques passants de l'Allée des Embrumes. Je devrais peut-être m'aérer la tête, sur cette pensée j'emboîte le pas vers le lavabo rongé par le temps de mon miteux studio. Un brin de toilette ne permettra pas de camoufler les effluves d'alcool imbibant mes vêtements, pas grave. Je m'oriente vers la porte d'entrée et m'empare de ma baguette que je plonge dans un pan de ma veste.
Tandis que je dévale les escaliers du troisième étage à grandes enjambées, j'attise l'ire d'une vieille voisine qui ne se prive pas de m'arroser d'injures lorsque je passe le pas de sa porte. Bonne journée à vous aussi. Finalement je plonge mes doigts dans la jungle de mes cheveux pour avoir l'air à peu près présentable, pousse la porte et me retrouve nez-à-nez avec un sorcier borgne que je manque de heurter. Son œil vitreux m'englobe en long et en large, il grommelle. En jetant à mon tour un œil sur la rue adjacente, je décide de m'enfoncer dans la foule opaque du Chemin de Traverse. Je zigzague entre sorciers et sorcières, un sourire se dessine sur mes lèvres asséchées par l'alcool. Ma gamine aussi n'allait pas tarder à faire sa rentrée. Soudain une idée me vient à l'esprit, pourquoi ne pas lui faire la surprise d'un objet qui lui servirait pour son prochain séjour à Poudlard ? Mais quoi. Ça, je n'en ai pas la moindre idée. Des animaux, elle en a déjà toute une myriade et … L'enseigne d'une boutique accroche mon regard. Je m'en approche. Tous les gamins de son âge raffolent du Quidditch. Un balai pourrait faire l'affaire. Sans gêne, je double justement un gosse qui se pressait de pousser la porte d'un tintement de clochette.
Ce genre de lieux étaient toujours pleins à craquer, d'autant plus lorsque la rentrée était proche. Je me meus comme un serpent entre les clients, mon regard vagabonde sur chaque article. Je n'y connais rien. Je sens quelque chose me fouetter la jambe, pose mon regard sur l'origine de ce contact dont je me serais bien passé. Un chien. Berk. Il bave de surcroît, heureusement qu- … Ma chaussure était déjà recouverte de gouttelettes de bave. Juste en face du canidé, une jeune fille à la chevelure interminable dont la couleur me rappelait les plumes d'un corbeau baragouinait des paroles qui me paraissent incompréhensibles. Si bien que à mon tour, je la darde du regard du haut de mon mètre quatre-vingt-un. Je me demande à présent ce qu'elle met sur son visage pour avoir une peau aussi lisse. Il serait temps que je prenne un peu soin de moi. Ah oui, le balai. Je tourne sur moi-même telle une toupie.
« Il me faut un balai ... C'est pour ma fille. » Dis-je à basse voix.
Est-ce que quelqu'un prendrait la peine de m'écouter ?
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L'absence de pratique du Quidditch n'impliquait pas l'abstinence de la fréquentation de la boutique. Elza se plaisait donc à observer autour d'elle les différents articles proposés. Elle sourit en trouvant une réplique de Vif d'Or en caoutchouc. Voilà qui plairait à Mandragore et lui donnerait peut-être le goût à ce sport merveilleux.
C'est en voulant lui montrer l'objet qu'elle se rendit compte de la disparition de son chien et Elza paniqua immédiatement. Impossible de le trouver, d’apercevoir le moindre poil. Son cœur se serra. Il n’était pas le genre à faire des bêtises, à la mettre dans des situations gênantes. Il s’était toujours tenu sage. Mais elle ne pu s’empêcher de s’inquiéter.
- Mandragore ? appela-t-elle.
Elle se glissa dans un autre rayon, observant autour d’elle à la recherche du chien. Il y avait du monde dans la boutique, se frayer un chemin parmi la foule n’était pas des plus faciles. Elle continua sa quête à coups de «Pardon», «Excusez-moi», «Je suis désolée», la tête tournant dans la folie du magasin aujourd’hui. Un grognement lui échappa, un soupir de désespoir, mais elle ne désespéra pas pour autant.
Un éclair de fourrure attira son attention. Le chien, tranquillement installé près d’une jeune femme, la regardait amoureusement, la langue pendante et la salive dégrouillant de sa gueule. Il allait en mettre partout ce con. Un énième soupir échappa à Elza tandis qu’elle luttait pour rejoindre Mandragore.
- Mince, pardon, désolée...
Et de nouvelles excuses murmurées après avoir bousculé un homme. En relevant la tête, elle reconnut un collègue du Ministère. Elle aurait dû s’en douter, rien qu’à l’odeur qui se dégageait de lui. Arwel Vesselovski était connu pour sa légère addiction à la bouteille. Mais il n’était pas un mauvais bougre pour autant. Tant qu’il était à jeun. Elle n’avait pas forcément envie de le croiser lors d’une de ses beuveries, elle doutait qu’il resterait sympathique à ses yeux.
- Mr Vesselovski, le salua-t-elle avec un mince sourire.
Elle s’en fut tout aussi vite pour s’accroupir près de son chien. Avec un sourire beaucoup plus large que celui adressé à l’Oubliator, elle attrapa la tête de Mandragore entre ses mains et lui frotta énergiquement les joues avant de le serrer contre sa poitrine.
- Méchant chien, t’es vraiment pas sympa, je me suis inquiétée de ne plus te voir, mon grand.
Elza embrassa son museau avant de relever la tête vers la jeune femme accroupie près de Mandragore. Elle lui adressa un autre sourire, mais cette fois-ci, un peu penaud.
- J’espère qu’il ne vous a pas embêté, je suis désolée, je n’ai plus fait attention à lui et...
Ok, très mauvaise excuse.
- Je vous promets qu’il est gentil, il ne veut pas de mal.
Explication encore plus minable, si c’était possible. Elza aurait voulu s’enterrer six pieds sous terre, ou peut être même sept. Ça semblait plus prudent. Elle était irresponsable. Mandragore était un chien adorable, mais il restait un animal que les gens ne connaissaient pas. Elle n’avait aucune envie d’effrayer un client ou de provoquer un scandale.
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☰Inventaire
» Sam 3 Nov 2018 - 17:54
L
e museau noir luisait doucement à la lumière naturelle qui filtrait difficilement entre les rayonnages encombrés, ressemblant étrangement à ces petites balles de caoutchouc dont les moldus usaient parfois pour amuser leurs canidés. Quelle étrange ironie que cette comparaison. La fourrure soyeuse et soigneusement entretenue témoignait d’un humain attentionné à son égard, et lorsque ses doigts fins se glissèrent entre les poils blancs et noirs, Mitsuhane sembla trouver autant de plaisir à leur douceur que le chien à la caresse. Lui parlant à voix basse, elle chercha autour du cou du border collie un petit médaillon qui indiquerait son nom ou l’adresse où il demeurait habituellement ; mais l’espiègle profita de la main tendue pour y glisser son museau, en quête de davantage de caresses et tournant vers elle ses grands yeux sombres et implorants. Tendre petite créature, qui ne savait que trop comment s’y prendre. Face à cette frimousse innocente, la jeune femme céda avec un sourire attendri, lui caressant les oreilles avant de partir en exploration visuelle des alentours. Son horizon fut cependant trop vite bloqué pour partie par une paire de de chaussures souillées se présentant devant elle, et elle releva la tête, espérant un instant avoir retrouvé son humain. Mais l’homme à qui les pieds appartenaient se contenta de marmonner dans sa barbe en tournant sur lui-même, paraissant aussi perdu qu’un enfant cherchant sa mère. Un examen rapide lui apprit qu’il semblait aussi peu connaitre l’hygiène que le sport dont la boutique vendait les accessoires, pour autant il semblait parfaitement savoir pourquoi il était ici. Du peu qu’elle percevait, la demoiselle estima qu’il se parlait à lui-même au sujet d’un balai mais, dans un magasin de Quidditch, ce n’était guère surprenant. Elle aurait été plus inquiète de l’entendre parler bouée de plage, encore qu’il était fort possible qu’il en existe en ces lieux aux couleurs d’une des grandes équipes sportives. Bah, rien de tout cela ne la concernait, dès lors qu’il n’avait pas de lien avec le chien et elle reprit ses recherches. Celles-ci s’écourtèrent cependant plus rapidement qu’elle ne l’avait imaginé quand une femme, aux cheveux blonds mi-longs et aux yeux de topazes étincelantes s’arrêta devant elle, posant une main tout autant possessive qu’affectueuse sur le chien. Se redressant, Mitsuhane la vit disputer gentiment le border collie qui ne sembla pas faire grand cas des reproches, occupé à agiter la queue en se collant aux jambes de la nouvelle-venue. Il avait donc retrouvé son humaine, tout allait pour le mieux. S’apprêtant à se détourner, l’attrapeuse reporta cependant son attention sur la femme en l’entendant s’excuser.
-Non, ce n’est rien, il désirait juste quelques caresses.
De toute évidence mal à l’aise devant la situation, la blonde ne semblait guère tranquille, s’agitant et cherchant comment pacifier une situation qui était pourtant déjà calme. Peut-être avait-elle déjà eu à faire face à quelques récriminations face à l’entrain affectueux du jeune chien, lequel n’était pourtant qu’amour canin. Levant une main apaisante, la jeune femme l’arrêta dans son flot de paroles.
-Ne vous en faites pas, il n’a rien fait, vraiment. Il doit juste avoir envie de s’amuser, il a l’air encore jeune.
Tout allait pour le mieux, elle allait pouvoir reprendre sa petite exploration de la boutique. Du moins le pensait-elle, jusqu’à ce qu’un client un peu pressé, se glissant entre elles avec quelques excuses, ne glisse dans la salive gluante déposée quelques secondes plus tôt par la brave bête et ne s’écrase malencontreusement à terre. Entrainant avec lui, dans un déluge de bras et de jambes mélangées, Mitsuhane, la blonde et tous ceux à qui celles-ci tentèrent de se raccrocher.
Jamais je n’aurais dû mettre les pieds ici. Et en parlant de pieds, mes chaussures étaient à présent souillées par de la bave de chien. Sale cabot ! À la manière du canidé, d’ailleurs, je m’ébrouais pour ôter toute trace de cet incident. J’avais l’air fin à me dandiner de la sorte, juché sur une jambe. C’était peu dire… Voilà que Rowle pointait le bout de son nez. Un nez très mignon soi-dit en passant alors que mes yeux scrutaient chaque recoins de son minois. Je ne l’avais jamais vue sous cet angle. C’est vrai qu’au Ministère nous n’échangeons que de brèves banalités autour de la machine à café. Machinalement je passe une main calleuse dans la jungle de mes cheveux tandis qu’elle me salue d’un simple sourire. Elle se souvient de mon nom. Par contre, moi, je ne me souviens plus de son prénom. Peu importe. À mon tour je me fends d’un sourire qui s’évanouit aussitôt. J’humecte mes lèvres asséchées par l’alcool et utilise mon index et mon pouce comme d’une pince afin d’ôter cette peau morte qui me gêne.
« Miss Rowle. » Me surprends-je à dire.
Mon haleine en disait long sur mon état. Mes vêtements tachetés aussi. J’avais passé la veille à descendre les stocks du Chaudron Baveur. Devrais-je avoir honte ? De toute manière son attention était déjà toute portée sur la machine à bave et la poupée de cire au jargon qui m’échappait encore. Peu importe. Il n’est pas question de bouger là. Il faut que je me procure un balai à tout prix. Enfin dans la mesure du possible tout de même. J’ai un loyer à payer. Un sourire se dessine sur mes lèvres scellées à la simple pensée d’Ally. Mon petit Boursouf était sur le point de faire sa rentrée à Poudlard. J’écrase une larme émue du dos de mon index. J’ai à peine le temps de me retourner que mes pieds se prennent dans ceux de la jeune fille aux cheveux d’ébène et chute lourdement sur cette dernière. Rowle est aussi à terre. Encore ce maudit chien et sa bave à la mords-moi-le-nœud. L’aile du magasin ressemblait à une patinoire. On devait bien être quatre à vouloir se tirer de là mais à chaque fois que je tentais de me redresser, la bave me rattrapait et je glissais une fois de plus contre la pauvre enfant.
« Je suis navré. Ce n’est pas de mon ressort. La bave du chien. »
Les mots se succèdent à une telle vitesse que ma bouche a du mal à suivre la cadence. Finalement je parviens à m’extirper de ce « filet du diable ».
▲▼ Du Balai Les paroles de la jeune femme rassurèrent Elza. Elle avait cette voix douce, ce timbre agréable qui invitait à la paix et au calme, chassait tout conflit avec un seul regard. Pas étonnant que Mandragore se soit trouvée une amie de cette trempe, elle semblait bien incapable de résister à l'appel des yeux implorants de les chienne, de son museau humide et de ses demandes incessantes de caresses. L'Auror n'avait jamais douté des capacités de son animal à se faire aimer de tout être qui passait à sa portée.
- Elle a huit ans, mais je crains de ne jamais pouvoir l'assagir. sourit Elza. Mais mieux vaut une chienne heureuse que malheureuse, alors, qu'elle profite et s'amuse donc tant qu'elle le peut.
Tant qu'elle le peut, elle. Car sa maîtresse doutait d'avoir de nouveaux des occasions de sourire franchement à la vie.
- Et puis, elle sait s'y faire, cette coquine, pas vrai Mandragore ? Personne ne...
Elza n'eut pas le temps de finir sa phrase et l'abrégea lorsqu'un poids lui tomba dessus, l’entraînant au sol. Près d'elle Mandragore jappa, amusée par la situation, pensant à un jeu, tourna autour d'eux, la lange pendante alors que sa maîtresse se faisait écraser au sol par deux corps plus ou moins lourds. Si l'asiatique était tout frêle, il en était tout autre de son collègue de travail, à la carcasse bien plus épaisse.
Et, en plus, il osait rejeter la faute sur sa chienne, qui les observait de ses yeux doux et innocents. A son avis, il aurait mieux fait de ne pas boire autant, s'il ne voulait pas tomber de manière aussi lamentable. Mais Elza tut sa pensée, ayant ouïe dire que l'Oubliator ne vivait pas très bien sa vie personnelle. Enfin, ce n'était pas une raison pour autant. Elle aussi avait tout perdu, mais ne se réfugiait pas dans des beuveries sans fin - et sans fond - pour autant.
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☰Inventaire
» Dim 9 Déc 2018 - 17:39
H
uit ans, c'était là un âge déjà avancé pour un chien, du moins le pensait-elle. En réalité, elle savait fort bien que les espérances de vie dépendaient pour beaucoup de la race de l'animal en plus - mais c'était là la même chose pour les humains - de leurs prédispositions particulières à certaines maladies qu'auraient pu léguer les géniteurs. Mitsuhane avait donc, elle s'en rendit compte, bien sous-estimé la capacité d'amusement et de bonne humeur de la dénommée Mandragore, la rajeunissant du seul fait de son énergie débordante. Avec son museau fin frétillant de contentement, ses grands yeux étincelant de toute sa bonne humeur, sa queue remuante laissant transparaitre sa vigueur, la chienne avait effectivement l’air heureuse. La joueuse eut par ailleurs l’occasion, quelques secondes plus tard, d’observer la bonne condition physique et mentale de l’animal tandis que celle-ci courrait joyeusement autour d’eux ; néanmoins, et parce qu’elle était complètement écrasée par un géant puant, elle n’y prit pas garde et se contenta d’essayer de sauver ses côtes, lesquelles tentaient de supporter difficilement le poids de l’homme qui lui tombait dessus à répétition. Elle s’était déjà brisé plusieurs membres, foulé des chevilles ou poignets, déboité l’épaule, le tout essentiellement au Quidditch, et ne tenait pas spécialement à réitérer ses exploits. Elle gardait par ailleurs un souvenir particulièrement mauvais de ses passages à l’infirmerie, que ce fut celle de l’école ou de son club d’entrainement japonais, lorsqu’elle était coincée dans un petit lit à devoir réingurgiter les potions immondes bien qu’heureusement efficaces. Les dents serrées pour contenir sa colère autant que pour supporter le contact de l’étranger – elle avait horreur de telles proximités, encore plus lorsqu’il s’agissait d’inconnus ; en ajoutant l’odeur pestilentielle qu’il dégageait, elle se sentait profondément irritée – Mitsuhane prit son mal en patience et tenta vainement d’aider l’inconnu à se relever, passant outre sa répulsion. N’y avait-il donc pas moyen de passer une journée paisible ? Enfin, il se redressa péniblement tandis que dans un même temps, la blonde au chien en faisant de même avec bien plus de grâce et de souplesse. Avisant la main tendue, Mitsuhane la prit de bonne grâce.
-Merci.
Il lui semblait que ses poumons s’étaient fait piétiner par un éruptif et les emplir d’air de nouveau en était presque douloureux. Tentant à son tour de rediscipliner ses vêtements, la joueuse des Pies frissonna en songeant qu’elle aurait apprécié prendre une nouvelle douche. Elle n’eut cependant pas le temps de s’attarder davantage sur cette envie qu’un vendeur s’approchait, vérifiant avec inquiétude qu’il n’y avait rien de cassé et s’enquérant avec moins d’empressement de leur état corporel.
-Si vous n’avez rien d'autre à faire ici, puis je vous demander de sortir ? Il y a du matériel fragile ici.
Est-ce qu’il les mettait vraiment dehors ? Il n’allait pas faire fortune, à se montrer si peu conciliant. N’avait-il jamais vu personne chuter dans son entourage ? Mettait-il dehors toute personne ayant eu la malchance de croiser la route d’un chien baveur dans un magasin au sol déjà trop lisse ?
-Mais bien entendu. Indiquez-moi votre concurrent le plus proche et je me ferai un plaisir d’aller y faire mes achats avant mon prochain match.
Ce n’était pas que de la provocation. Certes, l’endroit était le plus accessible, le seul que Mitsuhane ait aperçu dans la rue et dont sa capitaine avait eu l’amabilité de lui communiquer l’adresse ; inutilement, d’ailleurs, puisque l’enseigne était bien assez facilement repérable. Mais elle ne doutait pas qu’il y ait dans la rue d’autres boutiques tout aussi capables de répondre à ses attentes.
-Oh, c’est vous madame, excusez-moi. Dites-moi si vous recherchez quelque chose en particulier.
Et il s’éclipsa sans un mot pour encaisser un client. Bien qu’elle ne fût pas en Angleterre depuis longtemps, Mitsuhane était passée plusieurs fois dans la boutique, assez au moins pour que les quelques vendeurs du lieu la reconnaissent. Elle les soupçonnait également de se tenir très au fait des changements dans les équipes anglaises, afin de pouvoir repérer ceux qui pourraient devenir des acheteurs réguliers. Sentant un contact froid contre sa main, la jeune femme baissa les yeux pour voir la chienne quémander des caresses, passant d’un client à un autre et se frottant contre sa maitresse. Visiblement, la friponne ne ressentait pas la moindre culpabilité d’avoir ainsi été l’une des sources de leurs ennuis.