« I'm only honest when it rains
If I time it right, the thunder breaks
When I open my mouth »
Patronus : Cygne
Epouvantard : Inconnu
Emploi : Serveuse au Chaudron Baveur
Ecole : Poudlard
Matière préférée : Astronomie
Matière détestée : Potions
Inventaire : Aucun bien listé
Pseudo IRL : La pastèque volante
Date d'inscription : 28/04/2018
Parchemins : 198
Activité RPG : Régulière
Nouveaux RPG : Limités
Médailles :
Job x Education ...
Liens x rpg ...
Infos joueur ...
☰Inventaire
» Jeu 27 Sep 2018 - 22:37
Impero Game
La vie est étrange
Mon quotidien n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus riche en matière de surprise, et je vous assure que ça m'est tout à fait idéal. Je suis le genre de personne que l'on croise dans la rue et sur laquelle on ne se retourne pas. Le genre de personne qu'on peut trouver partout. Le genre de personne sur laquelle on pose les yeux par accident et qu'on oublie juste après. Ce genre de personne, qui traverse la rue les yeux baissés car pressée d'aller on ne sait où et qui ressemble plus à quelque chose de mort qu'à un être réellement vivant. Je sais qu'il existe des gens qui cherchent la lumière, l'attention, ou qui aiment être complimentés. Ce n'est pas mon cas. Je trouve ma routine rassurante et je peux affirmer sans aucune hésitation que je serais perdue sans elle.
Enfin, tout ça pour dire que ce qui arrive de plus fou dans ma vie, c'est quand ma colocataire se met en tête de sauver un écureuil avec une patte cassé et de l'appeler Hector. Ma vie n'est pas désagréable, elle est simplement peu surprenante et je suis sûre que je suis pas la seule dans ce cas. Alors je vous demanderai de ne pas tout de suite vous désintéresser de cet article et de prendre quelques minutes pour lire cette curieuse histoire. Peut-être qu'elle saura vous donner ce que nos routines nous offrent si peu, de l'imprévu et un peu de vraie magie. Celle qui fait sourire et pétiller les yeux, pas celle qui fait briller nos baguettes. Ou à défaut de vous faire sourire, peut-être réveillera-t-elle quelques souvenirs, des émotions. Il est bon de se rappeler, peu importe quoi.
Et si ce n'est pas le cas, et bien vous aurez au moins lu une petite histoire. Ça fait du bien aussi, de lire de petites histoires.
Quand j'étais enfant, j'étais plutôt une sale gamine. Le genre de petite fille qui nous fait grincer des dents quand on la voit passer en espérant que jamais, notre lardon ne devienne comme ça. Pas spécialement turbulente, mais incroyablement arrogante. Vous vous rappelez de cette gamine qui vous regardait de haut lorsque vous tombiez de la balançoire ? C'était moi. Et celle qui faisait de la danse classique, de la peinture sur soie, de l'équitation, du chant ainsi qu'un peu de boxe occasionnellement ? Moi aussi. J'étais donc une gamine imbuvable, dont ses parents étaient très fiers et qui recevait tous les jours une myriade de compliments. Dur d'imaginer que je suis devenue comme la fille décrite plus haut hein ? Je sais.
Donc, j'étais une petite peste. Et pourtant, ça a brusquement changé quand j'ai rencontré une jeune femme qui était exactement le contraire du moi d'aujourd'hui. Enfin, je ne suis pas subitement devenue la plus humble des petites filles, disons simplement que j'ai cessé de crier sur tous les toits que j'étais la meilleure. Cette femme, elle était libre. C'est la première chose que j'ai envie de dire à son sujet. Je ne la voyais pas régulièrement, mais je la croisais parfois au parc où m'emmenaient mes parents. Et là, vous vous demandez sûrement ce qu'une adulte saine d'esprit et ne possédant pas d'enfants fait dans un parc qui leur est justement dédié. Une minute, j'y viens. Ne soyez pas aussi impatients, je vous ai dit d'arrêter de courir un moment.
Oui donc arrête de regarder ta montre. T'es chiant.
Je lui avais parlé une fois, alors qu'elle était assise sur un banc et que j'avais perdu ma mère. Pour un enfant, perdre sa mère, même si c'est l'affaire de quelques minutes, c'est un véritable cauchemar. J'étais en larmes, toute tremblante et très clairement terrifiée. Alors, je ne sais pas, peut-être que j'espérais trouver un peu d'aide auprès de cette inconnue, elle était jolie bien que très cernée. Elle avait toujours l'air très fatiguée. En tout cas, elle restait jolie et les gens beaux attirent malheureusement bien plus vite la sympathie d'autrui que ceux qui ne le sont pas. Et puis moi, j'avais neuf ans, j'étais perdue et déjà atrocement superficielle pour mon âge. Alors je n'ai rien trouvé de mieux qu'elle. Nous avons longuement discuté ce jour-là. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas vu ma mère mais que je pouvais rester avec elle le temps que je la retrouve. Une charmante proposition que j'avais accepté. J'ai alors passé une heure, peut-être deux à l'écouter parler de ses voyages, moi qui connaissait si peu le monde. L'Australie, l'Afrique... son prochain voyage serait l'Espagne. Je lui avais alors demandé de me rendre visite aussi souvent que possible. Après nous nous sommes revues, deux fois, peut-être trois. Mes parents n'approuvaient pas vraiment, ce qui n'était pas étonnant. Il s'agissait tout de même d'une adulte qui papotait avec une petite fille. Elle n'était pas la première, mais ça restait tout de même louche. Et pourtant, j'avais confiance en elle, sans trop savoir pourquoi. Elle savait me remettre à ma place et ne me traitait pas comme une petite princesse. Et en plus elle me faisait voyager. C'était une très bonne amie.
Et puis je suis partie pour Poudlard et je n'ai jamais revu mon inconnue. Dommage non ? Surtout que je pensais souvent à elle au détour d'un couloir ou lorsque je m'ennuyais un peu trop en cours de potions. Quelle plaie ce cours franchement. Mon esprit vagabondait souvent près d'elle, je l'imaginais escalader l'Everest ou visiter une grande ville au Brésil. Elle était une sorte de modèle, un rêve que je poursuivais et que j'aurais aimé atteindre. Une aventurière. Pourtant les années sont passées, la guerre aussi, j'ai fini par oublier ce rêve de gamine et cette inconnue au même coup. Je n'avais pas trop le choix, les rêves s'effacent souvent en grandissant jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.
Ah oui, je dois vous dire ça aussi. Je suis serveuse dans un pub, je ne donnerai aucun nom mais nous sommes de loin ceux qui font la meilleure Bièraubeurre. Et en plus on est ouvert sept jours sur sept, n'est-ce pas merveilleux ?
Aujourd'hui était un jour comme les autres, où le rêve n'a pas sa place dans mon quotidien d'adulte. Vous savez, métro, boulot, dodo... ce genre de trucs. J'avais eu une dure journée avec beaucoup de clients à servir et la plupart n'étaient pas des plus agréables. En plus j'ai une collègue, dont je ne citerai pas le nom non plus, qui ne fait strictement rien. Elle arrive en retard et passe son temps à lire. Et elle touche quand même son salaire en plus de ça. Je me demande pourquoi moi je fais l'effort de travailler...
Enfin, tout ça pour dire que j'étais exténuée et par conséquent pas très avenante. Mais pourtant il y avait ce monsieur au fond de la pièce, qui devait être un tout petit peu plus âgé que moi, et qui sirotait sa boisson tristement. Je n'aime pas beaucoup que les gens soient tristes sur mon lieu de travail. C'est un lieu très joyeux vous savez, plein de vie. Quand quelqu'un y est triste, cela se voit tout de suite. Ça fait tâche si vous voulez mon avis.
Et si vous ne le voulez pas, c'est pareil. C'est ma pige, je fais ce que je veux. Et maintenant que vous avez lu tout ça vous êtes bien obligés de continuer.
Alors je l'ai rejoint, lui ai demandé ce qu'il n'allait pas, et je l'ai écouté. C'est ce que je fais de mieux je pense, une sorte de super pouvoir. Pas très utile certes mais un super pouvoir quand même.
Il m'a parlé de sa mère, qui venait de mourir aujourd'hui. Une née-Moldu, droguée. Il me l'a décrit longuement, m'a parlé de cette sorcière qui venait ici entre deux cures de désintoxication. Elle aimait beaucoup les enfants, mais ne s'occupait pas de lui. Les rares fois où elle était venue le voir, elle lui racontait des histoires pour justifier ses absences. Des voyages. C'est à ce moment là que j'ai compris. J'ai été surprise, peut-être un peu déçue. C'est toujours dur de voir que nos rêves d'enfants sont uniquement réels dans nos têtes d'enfants. Que ça fonctionne quand on a dix ans, moins quand on en a vingt. Aujourd'hui, j'aurais remarqué les marques sur ses bras, et je ne l'aurais pas cru lorsqu'elle aurait prétexté s'être fait mordre par un cobra. J'ignore s'il vaut mieux être naïf et continuer à rêver ou bien critique sans être doué d'une once d'imagination.
Elle m'a légué un tableau. Tout le reste est allé à son fils. Il ignorait comment trouver "la blondinette du parc" du testament. Je lui ai expliqué que c'était moi, et il m'a cru. La toile n'a aucune valeur marchande, elle a été peinte par mon aventurière durant ses derniers moments de vie et n'a même pas été encadrée. Rien qu'une toile, un paysage clair, parfois sombre, parfois embrumé, aux tons froids et chauds. Un paysage où se mélange volcan et champs de blé, raz-de-marée et lac paisible. Intitulée la vie est étrange.
Je l'ai accroché dans ma chambre. Je suis d'accord avec elle.
C'est vrai qu'elle est étrange la vie, mais tellement belle aussi.
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