Cette soirée ne s'arrangeait pas en avançant. Drago était venu un peu par ennui à ce feu de camp. Sans volonté, plus motivé par l'idée d'échapper à ses quatre murs miteux que par la présence des vacanciers mal lavés. Il y avait trouvé une Héra d'humeur morose. En la questionnant, il avait compris que celle-ci n'était pas satisfaite de sa vie, du rôle qu'elle y jouait parce qu'on la limitait, et plus particulièrement dans son activité de journaliste à la Gazette, dans une organisation corrompue qui la bridait. Par malheur, il avait souligné son manque d'ambition lorsqu'elle avait baissé les yeux à l'annonce d'une solution qui lui semblait toute désignée. Celle de prendre les choses en mains. Quitter ce boulot pour ouvrir sa propre Gazette, une Gazette où sa plume et celles d'autres journalistes censurés seraient libres. Elle avait émis plusieurs oppositions contradictoires avec sa morosité : l'argent - qui pouvait se trouver - et la fatalité. Elle était tombée à la Gazette un peu par hasard et préférait s'en contenter, même si ça la rendait malade. Impossible de ne pas s'en rendre compte tant elle ne s'en était pas cachée.
- Je ne te comprends pas.
Voilà tout ce que l'achimiste ambitieux avait pu dire d'offensant. La jeune femme, courroucée, s'était levée pour s'en aller sèchement, comme elle ne l'avait jamais fait auparavant, le laissant pantois.
Drago, pourtant très susceptible, n'était pas énervé. Il avait simplement basculé dans une incompréhension totale. Peut-être avait-il mis le doigt sur une corde sensible ? Toute façon, avec elle, il avait eu l'impression d'induire du malaise à plusieurs reprises depuis le début du séjour, et pour une fois ce n'était pas volontaire. Comme à la plage, en forçant trop sur la noyade. Ca avait comme coupé leur élan enfantin, à jouer bêtement dans leur bassin. Drago maîtrisait mal ses gestes et ses paroles dans certaines situations, et il ne saisissait pas les réactions qui en découlaient, comme celle d'Héra un peu plus tôt. Désireux de chasser ces pensées stériles, il s'était concentré sur les autres participants de la soirée, dans l'espoir d'y trouver un visage amical. Il y avait Calista à éviter, dans un coin, mais manifestement elle était déjà occupée à parler à un grand brun. Tant mieux. Plus loin, le blond reconnut des clients. Des gérants d'une boutique de Flagley-le-Haut à qui il avait vendu quelques unes de ses marchandises. S'il pouvait faire un peu de business, ce n'était pas plus mal... Il jeta son dévolu sur ce duo qui lui accorda de belles politesses, le congratulant de son talent qui faisait bien tourner leur apothicairerie. Et comme Drago n'était jamais contre un peu de flatterie, cette entrevue le mit dans de bonnes dispositions. Arriva le moment où, se retrouvant seul, sans Pansy, Théodore, ou une réelle compagnie festive, il décida de prendre congé.
D'abord, il passerait par chez lui pour s'emparer de sa petite flasque de son meilleur whisky pur feu. Leur biéraubeurre était bien sympathique, mais non. Ensuite, il irait probablement faire un tour du côté du bungalow de Pansy, pour lui dire de se dépêcher de choisir la bonne tenue parce qu'il en avait marre de tourner en rond, et que si ça devait se passer comme ça il rentrerait directement dans sa cabane pour cracmol boîteux. Ou pas.
En chemin, la démarche fière et les mains dans les poches, il tomba sur une brune mélancolique qui semblait ruminer ses tourments en faisant les cent pas. Il la reconnut sans peine. Il pouffa, s'arrêtant à moitié pour lui livrer une remarque sarcastique sans grande méchanceté.
- T'as raison, c'est plus sympa ici. Le palmier a l'air bavard.
Une fois sa pique lancée, il était prêt à tracer sa route.
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Héra Greengrass
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☰Inventaire
» Dim 15 Avr 2018 - 5:20
Jour 3 -
Après avoir quitté Drago, Héra n'avait su que faire. Son premier réflexe avait été de se rendre à son bungalow pour se mettre plus à l'aise, et éventuellement dormir. Cela lui prit plus de temps que prévu comme elle s'était préparée avant de sortir, précaution inutile mais qu'elle avait tenue à apporter à sa personne. Elle avait mit de l'ordre dans ses cheveux, un peu plus de noir sur ses yeux qu'à l'accoutume. Un léger rouge à lèvre aussi que l'on pouvait à peine percevoir. C'était plus pour elle que tout autre personne, comme si elle avait espéré que cela la motive et améliore son humeur (ça n'avait pas fonctionné).
Elle s'était donc démaquillée et dévêtue pour privilégier une tenue plus confortable, un tee-shirt tellement long et large qu'il dissimulait le short qu'elle portait en dessous. Qu'importe, elle était seule. Il n'y aurait que les murs et ses draps pour constater de son accoutrement.
En éteignant la lumière, elle avait vite réalisé qu'elle ne dormirait pas cette nuit-ci non plus. Sa soirée la hantait. Elle avait été injuste, son ami n'avait pas mérité ses remarques désobligeantes. Pourquoi avait-elle réagit si vivement ? Il n'avait pas été incorrect ou insultant et c'était elle qui s'était emportée pour rien. Seulement elle. Pourquoi, d'ailleurs ? Il n'y avait pas eu la moindre raison de s'énerver. C'était stupide. Elle était stupide.
Constatant que persister à essayer de trouver le sommeil ne servirait à rien, elle se releva pour aller faire un tour. Peut-être que cela lui serait bénéfique de s'aérer un peu l'esprit. Ça ne pourrait en tous les cas pas lui faire grand mal. Il n'y avait même aucun risque.
Alors qu'elle déambulait, elle réfléchissait à ce qu'elle avait fait un peu plus tôt. Elle aurait voulu se retenir, pourtant elle s'était laissée partir, sans faire un geste pour s'excuser. Sans avoir une pensée censée pour se contenir. C'était trop compliqué pour elle de ne pas jouer à faire n'importe quoi, visiblement. Alors elle s'évadait d'elle-même et des autres pour se perdre en ses actions incohérentes. Le Malefoy en avait fait les frais même si c'était injuste. Elle voulait réparer ce qu'elle avait pu amocher sans oser y retourner.
" - T'as raison, c'est plus sympa ici. Le palmier a l'air bavard.
En entendant cette vois qu'elle ne connaissait que trop bien, elle se tourna vers celui à laquelle elle appartenait pour lui offrir un sourire sincère.
- Ce n'est pas pour autant qu'il a une conversation aussi intéressante que la tienne."
Peut-être que les excuses plus directes viendraient plus tard, mais elle commençait en lui offrant cette petite flatterie prononcée sur le ton de la plaisanterie. Elle ne voulait pas qu'il y ai le moindre malaise entre eux ou qu'il puisse être en colère contre elle. C'était une possibilité qu'elle avait vraiment du mal à accepter. Et elle lui devait plus, plus qu'une simple phrase qu'elle avait de plus prononcée comme s'il s'agissait d'une blague. Inspirant pour avoir la force de se lancer, elle continua.
- Je suis désolée pour mon comportement de toute à l'heure, t'as pas mérité que je m'emporte comme ça. C'est juste que c'est ... compliqué. Ça t'es retombé dessus. "
Ce n'est pas pour autant qu'il a une conversation aussi intéressante que la tienne, répondit-elle, plus équilibrée qu'auparavant.
Cette flatterie déguisée en taquinerie le fit pouffer. Alors elle était calmée ? Ce n'était pas lui qui allait lui reprocher sa susceptibilité, mais tout de même, elle l'avait un peu froissé.
- Je suis désolée pour mon comportement de toute à l'heure, reprit-elle, t'as pas mérité que je m'emporte comme ça. C'est juste que c'est ... compliqué. Ça t'es retombé dessus.
Peut-être était-ce à cause de la douceur de la nuit, ou des insectes chanteurs qui conféraient à cette atmosphère un dépaysement pas déplaisant, mais Drago se montra clément et apprécia la démarche qu'il aurait été bien incapable d'imiter dans la situation inverse. Et au clair de lune, les yeux d'Héra scintillaient encore plus. Leur lueur était moins fermée. C'était peut-être ça, aussi.
- J'ai une mauvaise influence sur toi, Greengrass, avoua-t-il en livrant un petit sourire en coin.
Il ne rajouta rien, préférant savourer ce silence qui, il fallait bien le reconnaître, était appréciable. Loin de la foule et de ses piaillements incessants. Il vint s'asseoir sur le rebord longeant une rangée de plantes vertes, passa une main dans ses cheveux, extériorisant en un soupir sa lassitude qu'il se devait de masquer un minimum en public, malgré ses maigres efforts. Il ne faisait pas la tronche. Il soufflait intimement, simplement. Une pause.
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Héra Greengrass
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☰Inventaire
» Dim 15 Avr 2018 - 22:15
Jour 3 -
La jeune femme fut soulagée de constater qu'il ne lui en voulait pas. Il paraissait même étrangement serein. Ses excuses avaient dû être convaincantes, ou peut-être qu'il n'avait même pas été vexé. Après tout elle n'avait rien dit de terrible. Ça ne l'aurait pas empêchée de mal percevoir son comportement si elle avait été à sa place. Partir ainsi, alors qu'il s'était montré compréhensif ... Ça n'avait décidément pas été correct et elle jugeait que se montrer désolée n'avait pas été de trop.
" - J'ai une mauvaise influence sur toi, Greengrass, se contenta-t-il de lui répondre en s'installant contre un rebord qui se trouvait près d'eux. Sa désinvolture lui permit d'être totalement rassurée.
Elle vint le rejoindre tout en affichant un sourire presque semblable au sien. La température commençait à se rafraîchir mais restait tout de même agréable. L'atmosphère était reposante et propice à ce qu'ils discutent le plus calmement possible pour tuer toutes les tensions qui auraient pu s’installer entre eux.
- Ah oui, tu trouves ? J'en suis pas certaine.
C'était sur le ton de la plaisanterie qu'elle avait répliqué, mais ses mots sonnaient presque douloureusement vrai. Aussi étrange cela pouvait-il paraître le fréquenter ne réveillait que du bon en elle. Elle voulait provoquer les meilleures facettes de la personnalité du garçon et ça ne faisait qu’exacerber les siennes.
Il y avait également un autre aspect de leur relation qu'elle appréciait particulièrement, même si elle ne s'en rendait pas compte. De toute sa vie, tous ceux auxquels elle s'était attachée ou sur lesquels elle avait voulue se reposer l'avaient abandonnée à un moment ou à un autre. Ce phénomène avait atteint son paroxysme au décès de son père, après la guerre. Bien qu'il l'ai reniée dès son abandon du camps des Mangemorts ça avait fini de la détruire. Depuis elle refusait d'accorder sa confiance ou se livrer à qui que ce soit. C'est d'ailleurs ce qui avait tué son couple avec William. Elle n'avait pas supporté son comportement alors qu'il avait seulement essayé de l'aider en la confrontant à son passé. Héra ne s'était pas sentie prête, pas avec lui, à surmonter tous ses tourments.
Avec le blond elle avait tout de suite ressenti cette aisance, l'impression qu'elle pouvait tout lui raconter. Qu'elle le devait presque. Elle restait méfiante à cause de certains non-dits, mais ça ne changeait rien. C'était comme si elle ne pouvait rien lui cacher, ou rien de ce dont elle était consciente du moins. Elle n'était pas prête à tout déballer sans concession mais tenait tout de même à lui faire part de ce sentiment.
Se tournant vers lui, elle le contempla un instant. Les rayons lumineux de la lune caressaient son profil. Son nez, ses pommettes, la courbe de ses lèvres. Elle trouva en ce visage de quoi laisser échapper quelques mots.
- Tu sais ... Je saurais pas l'expliquer, mais j'ai l'impression que je peux te faire confiance. C'est rare. "
Un silence. Ses phrases s'étaient effacées tandis qu'elle les prononçait et elle était incapable de dire si elle les regrettait ou pas.
Ah oui, tu trouves ? J'en suis pas certaine, répondit-elle après l'avoir rejoint.
Curieux. Drago avait une haute estime de lui-même mais il n'était pas complètement à côté de la plaque pour autant. Il connaissait ses humeurs renfrognées - même s'ils les trouvaient parfaitement justifiées -, et il savait qu'Héra débordait d'enthousiasme, souvent pour son plus grand malheur d'ailleurs. Mais alors, comment pouvait-il avoir une bonne influence sur ses émotions ? C'était étrange d'avancer ça, même sur le ton de la blague. Il n'y croyait qu'à moitié.
- Tu sais ... dit-elle alors qu'il se focalisait de nouveau sur ses traits. Je saurais pas l'expliquer, mais j'ai l'impression que je peux te faire confiance. C'est rare.
Réflexe Malefoyen, Drago esquissait son sourire chineur mais ses sourcils arqués le trahissaient. Elle le laissait sans voix. Peu de gens lui avaient offert ces mots. Trop peu. Il s'en était rarement montré digne, aussi... Il respecta quelques précieuses secondes le religieux silence qu'elle avait instauré, puis le brisa sur sa lancée.
- Tu peux, mais tu ne me dis pas tout, s'amusa-t-il.
Jamais il n'avait abordé le sujet mais quelque chose le titillait à son sujet. Il savait qu'Héra avait fait partie d'un camp qui n'était pas le sien - puisqu'au fond il n'appartenait à aucun. Il savait aussi qu'Héra, malgré son nom, n'avait pas les codes des sang-purs dignes de ce nom.
Comment s'en doutait-il ? Après tout, c'était une Greengrass... Seulement voilà. C'était étonnant de devoir apprendre la valse à une bonne petite de la haute qui avait dépassé la vingtaine, et il lui avait justement appris quelques pas au bal du nouvel an. C'était étrange que la brune se terre dans un studio de l'allée des Embrumes. Curieux qu'elle possède cette élégance propre aux siens mais n'en comprenne pas les coutumes. C'est à peine s'il se rappelait d'elle à Poudlard parce que, à sa connaissance, elle ne traînait même pas dans leur bande. Encore un fait étonnant pour une sang-pure... Même Nott, qui prenait ses distances, faisait parler de lui dans les mondanités. Héra, il ne l'y avait jamais vue. Jamais.
Tout cela n'avait pas échappé à l'oeil averti du blond, et il s'était bien gardé de le dire. Jamais elle n'avait mis le doigt dessus, lui non plus. Peut-être pensait-elle que Drago s'en méfierait, ou peut-être qu'il s'agissait d'autre chose ? Il avait gardé certains a priori, mais il était moins con. Il avait mûri. Peut-être que la brune refusait simplement de l'avancer, qu'elle n'était pas totalement à l'aise pour l'exprimer, mais il savait que son histoire était différente. Greengrass ou pas, tout ce qu'il savait c'est qu'elle avait été Mangemort, vaguement, cinq minutes, et qu'elle avait basculé dans le camp opposé. Tout le reste était nébuleux.
- T'es secrète, je ne sais pas vraiment qui tu es, enquilla-t-il en soutenant son regard noisette.
Ce n'était pas un reproche, lui aussi pouvait l'être mais ça lui était moins accessible, faute de médiatisation. Là, il émettait simplement un constat, et il était doux.
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Héra Greengrass
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☰Inventaire
» Lun 16 Avr 2018 - 0:41
Jour 3 -
Drago laissa le silence planer un instant, comme pour permettre à ses mots de s'encrer dans le temps.
" - Tu peux, mais tu ne me dis pas tout.
La jeune femme n'avait pas réalisé qu'elle avait besoin d'être rassurée avant qu'il lui affirme que la confiance qu'elle lui accordait n'était pas injustifiée. Elle sentit un poids se soustraire de sa poitrine, l'allégeant considérablement. Si cette conviction s'était imposée en elle comme une évidence, ce n'était pas pour autant qu'elle n'avait jamais doutée de sa légitimité. Après tout, il avait un passif suffisamment trouble et des propos parfois trop incohérents pour qu'elle réussisse à en faire totalement abstraction ...
La seconde partie de sa phrase la fit néanmoins froncer les sourcils. Qu'aurait-elle pu dire ? Elle ne lui cachait rien, ou du moins rien qu'il de ce qu'il avait à savoir. Certes, peut-être qu'ils n'avaient pas le même avis sur qu'elle devait ou non lui révéler, mais elle n'avait pas l'impression de dissimuler quoi que ce soit.
- T'es secrète, je ne sais pas vraiment qui tu es, poursuivit-il pour l'aiguiller.
Elle hocha vaguement la tête, comprenant où il voulait en venir. Ce n'était pas faux, elle ne parlait pas forcément d'elle ou de sujets pouvants être trop importants et la concernait de trop près. L'idée de lui exposer quoi que ce soit la mettait mal à l'aise et elle tenta de repousser sa gêne avec une énième plaisanterie.
- Tu veux que je te fasse ma biographie ?
Reprenant son sérieux, elle conserva un léger sourire tout en l'observant, plantant ses yeux dans les siens sans s'en détacher de tout son discours. Son ton était rationnel, clair. Elle ne débordait pas de sentiment, de mélancolie ou de nostalgie.
- Soit, allons-y. Avec mes parents, on a toujours vécus en dehors de tout ce qui nous entourait. On habitait à la campagne et si eux se rendaient aux mondanités quand c'était nécessaire, je les accompagnais rarement. Peut-être qu'on s'est déjà croisés, mais ça a dû être si peu … Je sais pas pourquoi ils ont fait ce choix. Ça devait sûrement être ma mère, elle-même préférait se tenir éloignée de tout ça. Elle m'a jamais expliqué. Elle n'a pas eu le temps. Je devais avoir quatre ou cinq ans quand elle est morte. Ça a beaucoup touché mon père parce qu'il l'aimait. C'est rare dans les familles comme les nôtres, et pourtant c'était le cas. On est restés que tous les deux. C'est lui qui m'a élevée mais j'avais plus d'autonomie qu'avant, donc plus de liberté de penser. Au début je me détachais pas de ce en quoi lui croyait, mais ça a changé à Poudlard.
J'ai été répartie à Serdaigle et j'ai commencé ma nouvelle vie là-bas, si on peut dire ça comme ça. Si on exclut Pansy c'est là que je me suis fait mes premiers amis et que j'ai vraiment commencé à accepter les nés-moldus. J'avais rien ni personne pour me le reprocher, alors ... Bonne élève, je m'y plaisais. Et il y a eu la guerre. J'ai suivi mon père, j'ai pas osé protester quand il a voulu que je rejoigne Voldemort. J'y suis restée qu'un mois, mais ... Enfin je me suis enfuie.
Elle rationalisait cette période et n'était pas prête à parler de ce qu'elle avait ressenti durant celle-ci. C'était impensable pour elle de s'y confronter alors elle éludait.
- Mon père savait. Il m'a prévenue que si je partais il ne m'en empêcherait pas mais que je ne serais plus rien pour lui. Ça ne m'a pas empêché de m'en aller. J'ai rejoins l'Ordre parce que c'est ce en quoi je croyais. En tous cas j'en avais l’impression. Notre camp a vaincu et j'ai appris le lendemain de la bataille de Poudlard que mon père y avait été abattu.
Sa gorge se noua même si elle tentait de combattre l'émotion. C'était dur, mais elle devait se reprendre. Être impassible.
- J'avais quoi, à peine dix-sept ans et plus personne. Ça me semblait impensable de reprendre mes études après ça, et je savais ni où aller ni que faire. J'ai rejoins Londres et j'ai cherché du travaille, enchaîné les petits boulots pour éviter d'avoir à dormir dehors. C'était compliqué de s'en sortir alors que j'étais totalement seule et sans ressources mais je suis contente d'avoir réussi. J'ai trouvé ce job à la Gazette et ça m'a permis de prendre mon studio. Aucun événement notable depuis il me semble. "
Elle voulait clore au plus vite ce sujet pour l'éloigner. Lui demander ce qu'il en était pour lui mais elle ne savait comment tourner sa question sans paraître curieuse. Alors elle ne rajouta rien, le fixant avec des pupilles qu'elle voulait légères mais qui ne parvenaient qu'à être graves.
Le blond ne sourcilla pas. Puisqu'on en venait à évoquer le sujet, autant y aller...
- Soit, allons-y, répondit-elle comme pour répondre à sa pensée. Avec mes parents, on a toujours vécus en dehors de tout ce qui nous entourait. On habitait à la campagne et si eux se rendaient aux mondanités quand c'était nécessaire, je les accompagnais rarement. Peut-être qu'on s'est déjà croisés, mais ça a dû être si peu …
Effectivement, peu... Drago était attentif, quelque peu surpris par ce déballage soudain. Il ne s'attendait pas à obtenir gain de cause si facilement, elle qui s'était montrée si mystérieuse jusque là. Sans doute voulait-elle lui prouver qu'il était digne d'entendre son récit ? Bien entendu il ne l'entendit pas de cette oreille, mais il était à l'écoute, hochant la tête à mesure qu'elle débitait son histoire.
- ...Je sais pas pourquoi ils ont fait ce choix. Ça devait sûrement être ma mère, elle-même préférait se tenir éloignée de tout ça. Elle m'a jamais expliqué. Elle n'a pas eu le temps. Je devais avoir quatre ou cinq ans quand elle est morte...
Drago se sentit honteux. Comment pouvait-il l'ignorer ? Il ne connaissait pas Héra depuis des années mais sa place était importante. Elle s'était imposée dans sa vie sans effort, alors qu'elle était son opposé, à quelques détails près. La preuve que non... Elle avait enduré des épreuves douloureuses elle aussi, des épreuves qu'elle parvenait à masquer derrière un sourire factice. Comment faisait-elle ?
- ...Ça a beaucoup touché mon père parce qu'il l'aimait. C'est rare dans les familles comme les nôtres, et pourtant c'était le cas. On est restés que tous les deux. C'est lui qui m'a élevée mais j'avais plus d'autonomie qu'avant, donc plus de liberté de penser. Au début je me détachais pas de ce en quoi lui croyait, mais ça a changé à Poudlard.
J'ai été répartie à Serdaigle et j'ai commencé ma nouvelle vie là-bas, si on peut dire ça comme ça. Si on exclut Pansy c'est là que je me suis fait mes premiers amis et que j'ai vraiment commencé à accepter les nés-moldus. J'avais rien ni personne pour me le reprocher, alors ... Bonne élève, je m'y plaisais...
Pansy ? Comment ça, Pansy ? Jamais il ne les avait vues ensemble à Poudlard... En même temps, les Greengrass et les Parkinson étaient liés, comme ils l'étaient tous. Drago serait donc passé à côté d'Héra sans la remarquer, et pas Pansy, pour des histoires de famille peut-être ? Comment se faisait-il qu'il n'en savait rien ? Il avait toujours pensé que les deux s'étaient connues ailleurs, autour de leur activité de journaliste par exemple. Malgré son étonnement, il écouta la suite sans l'interrompre. Tout indélicat qu'il était, il savait que ça aurait été faire preuve d'impolitesse que de relever ce seul détail.
- ...Et il y a eu la guerre. J'ai suivi mon père, j'ai pas osé protester quand il a voulu que je rejoigne Voldemort. J'y suis restée qu'un mois, mais ... Enfin je me suis enfuie.
Sa mâchoire se contracta à l'évocation de cette période qu'il ne pouvait se résoudre à décortiquer. C'était un traumatisme qu'il voulait garder en lui comme un poison, et même si Héra faisait l'étalage de tous ses démons, il ne pouvait l'imiter. S'il s'y risquait, peut-être qu'elle ne pourrait plus le regarder dans les yeux.
- Mon père savait. Il m'a prévenue que si je partais il ne m'en empêcherait pas mais que je ne serais plus rien pour lui. Ça ne m'a pas empêché de m'en aller. J'ai rejoins l'Ordre parce que c'est ce en quoi je croyais. En tous cas j'en avais l’impression. Notre camp a vaincu et j'ai appris le lendemain de la bataille de Poudlard que mon père y avait été abattu.
Le père aussi... Héra était orpheline, donc. Il ne nota même pas l'allusion à l'Ordre, à Potter, et tout ce qui le renvoyait à cette époque. Il ne piochait que ce qui l'intéressait, intégrant le reste comme un contexte qu'elle aussi avait subi. D'une autre manière, certes, mais à ses dépends. Héra était une victime de la guerre, et Drago gardait toujours du respect pour ces gens-là. Même Granger, sauf qu'il ne le criait pas sur tous les toits et qu'elle l'insupportait toujours pour ce qu'elle était. Mais elle n'avait certainement pas mérité tout ce qu'elle avait enduré au manoir, quand lui-même était complice... Il déglutit à cette pensée, se reconcentrant sur les aveux de son amie qu'il appréhendait sous un jour presque nouveau.
- J'avais quoi, à peine dix-sept ans et plus personne. Ça me semblait impensable de reprendre mes études après ça, et je savais ni où aller ni que faire. J'ai rejoins Londres et j'ai cherché du travaille, enchaîné les petits boulots pour éviter d'avoir à dormir dehors. C'était compliqué de s'en sortir alors que j'étais totalement seule et sans ressources mais je suis contente d'avoir réussi. J'ai trouvé ce job à la Gazette et ça m'a permis de prendre mon studio. Aucun événement notable depuis il me semble.
Et la boucle était bouclée. On en revenait à la Gazette qui la censurait mais dont elle se contentait sous couvert de salaire mensuel et de confort illusoire. Bien. Ca faisait beaucoup à emmagasiner d'un coup mais au moins, il savait qui elle était. Il n'avait eu qu'à le demander, en fait... Et elle avait un parcours pas si rose que ça, la Greengrass. Elle était écorchée. Il l'ignorait. Il ignorait tellement de choses... Mais c'était étrange, comme la sensation qu'elle n'était plus une simple connaissance. Avant cela, il lui attribuait une certaine importance, mais c'était délicat de trouver un terme approprié pour définir leur relation qui était partie d'une interview ratée. Héra était plus qu'une connaissance, mais elle lui échappait en certains aspects. Mais au fait, pourquoi pensait-il à ça ?
Elle le regardait étrangement, avec une légèreté peu appropriée pour une telle conversation. Drago hésita longuement puis, encouragé par le regard insistant de cette fille, se lança.
- Comment tu fais ? l'interrogea-t-il sans la quitter des yeux. Comment tu fais pour sourire tout le temps, je comprends pas.
Lui n'y parvenait pas. Il n'allait pas faire un discours sur sa vie, ses actes manqués et autres banalités que tant de gens attendaient de lui et qui ne feraient qu'ennuyer la brune, mais il s'interrogeait toutefois. Drago n'avait jamais été souriant, mais Héra avait constamment l'air heureuse. Comment pouvait-on être heureux après tout ça ? Ou comment parvenait-on à faire semblant ? Le simple fait de s'y intéresser était beaucoup, beaucoup trop révélateur. Signe qu'il lui accordait une confiance rare.
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Héra Greengrass
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☰Inventaire
» Lun 16 Avr 2018 - 3:09
Jour 3 -
Le jeune homme indécis ne semblait savoir que dire. Elle lui laissa le temps d'analyser toutes les informations qu'elle venait de lui déballer, la liste des grandes étapes de son existence qu'elle avait énoncées comme s'il ne s'agissait que de quelques banalités. Sur un ton neutre. Ce n'était rien et il n'était pas utile de s'en formaliser.
" - Comment tu fais ? Comment tu fais pour sourire tout le temps, je comprends pas.
Ce fut à la Greengrass de chercher ses mots. Elle n'avait pas la réponse, ne la voulait pas non plus. C'était ce genre de vérité qu'elle préférait ignorer et faire taire. Celles qui faisaient mal et ouvraient douloureusement les yeux. Celles qu'elle s'appliquait à fuir. Celles qui risquaient de finir de la détruire.
Que pouvait-elle lui en dire ? Que tenter d'apporter de la joie à tous, les aider à se reconstruire, lui permettait de négliger ses propres malheurs et l'empêchait de s'apitoyer ? Qu'elle voulait nier tout ce qu'elle avait vécu et l'oublier ? Qu'en se comportant comme si elle n'avait pas existé, elle espérait que sa tragédie s'efface ? Tant de réalités qu'elle sa cachait et ne pourrait donc lui partager. Mentir était devenue une habitude pour elle alors qu'elle se croyait honnête. Son propre esprit en finissait dupé.
Elle lui avait dit avoir confiance et était pourtant incapable de lui offrir une explication sur son attitude. Son silence devenait trop long, anormal. Encore elle tenait ses yeux avec les siens, essayant de transmettre à ses pupilles d'acier le dilemme intérieur qu'elle rencontrait et à quel point c'était difficile pour elle d'avoir une telle conversation.
" - Je ne sais pas, murmura-t-elle.
Seul constat qu'elle pouvait lui offrir. Avait-elle seulement mieux ? Il méritait plus, plus de sincérité de sa part. Mentir sciemment n'était pas dans ses habitudes, mais ça allait au-delà de ça. Elle voulait se livrer entièrement à lui, en intégralité. Tout ce dont elle avait connaissance sur elle mais aussi toute cette partir plus obscure qu'elle s’évertuait à éloigner de sa conscience. Qu'elle ne puisse habiter ses pensées. Qu'elle n'ait pas à réaliser qu'elle existait.
- Ça doit être ma manière de ne pas m'effondrer. "
Elle avait poursuivis, toujours sur le même ton, toujours désespérément accroché à ses prunelles comme si elles pouvaient la sauver d'elle-même. Peut-être que leur seul présence l'y aidait. Pourtant, elle ressentit le besoin de s'en détourner. Il n'était pas le seul à avoir quelques interrogations.
- Et toi ? Comment tu fais pour le supporter ? Ce qu'il s'est passé, ce que tu as fait ?
Ainsi, elle lui confiait indirectement qu'elle-même n'y parvenait pas. Sourire, c'était justement pour s'y aider, mais c'était vain.
- Comment tu fais pour [i]te[//i] supporter ? Ne pas voir qu'un tueur quand tu croises ton reflet, seulement le corps de cet assassin, ce bourreau qui a fait tant souffrir ?
C'était plus à sa propre personne qu'à lui qu'elle s'adressait, mas il n'empêchait qu'elle utilisait la deuxième personne et que ses mots étaient durs. Tranchants.
- Avoir vu toutes ces personnes souffrir, les avoir torturé de ta propre main sans avoir la force de refuser de s’exécuter ... "
Si elle avait été consciente de ce dont elle l'accusait, elle se s'en serait giflée. C'était horrible et il ne le méritait pas. Mais c'était trop tard.
Je ne sais pas, murmura-t-elle, incapable de lui fournir une explication rationnelle qu'il devina un peu.
- Ça doit être ma manière de ne pas m'effondrer.
Voilà.
- Et toi ? Comment tu fais pour le supporter ? Ce qu'il s'est passé, ce que tu as fait ?
Drago qui, jusqu'à présent, n'avait pas fui son regard pétillant, le détourna vivement. C'était une remarque inattendue... Ce que tu as fait. Lui qui venait d'écouter la jeune femme parler de son passé, qui avait embrassé ses tourments, trouva cette réflexion très indélicate et se laissa déglutir en fixant le vide. Le simple fait d'écouter Héra l'avait rendu vulnérable et sensible à la pique. C'était sa faute. Il tenta de se fermer, comme s'il s'était trop ouvert. Ce que tu as fait. C'était donc ce qu'elle pensait ? Il commençait à bouillonner. Il n'était pas préparé à ça.
- Comment tu fais pour te supporter ? rajouta-t-elle. Ne pas voir qu'un tueur quand tu croises ton reflet, seulement le corps de cet assassin, ce bourreau qui a fait tant souffrir ?
Drago ne parvenait pas à arborer son masque d'impassibilité qui le caractérisait tant, il l'avait ôté trop longtemps. Il s'attarda de nouveau sur la maladroite dans un regard d'incompréhension teinté de colère. Que cherchait-elle ? A le faire exploser ? N'avait-elle pas saisi qu'il ne voulait pas en parler ? Que lui n'était pas du genre à faire dans le sentiment ? Que tout ça, c'était trop ? Pourquoi insistait-elle ?
- Avoir vu toutes ces personnes souffrir, les avoir torturé de ta propre main sans avoir la force de refuser de s’exécuter ...
C'était trop. Héra l'avait cuisiné, rendu doux comme un agneau et voilà qu'elle le crucifiait sur l'autel. Il se leva d'un bond, ne se sentant pas de partager sa place avec quelqu'un qui lui portait si peu de considération et le renvoyait à tout ce qu'il voulait réfuter.
- Tu te fous de moi Greengrass ? C'est quoi ton problème ?!
Il avait presque hurlé, sans se mesurer. Les paroles de la journaliste l'avaient rendu dingue. Elle avait touché un point trop sensible qu'il fallait laisser cicatriser en paix. L'accabler n'était pas la solution. Et non, Drago ne pouvait pas répondre à ces questions en prenant du recul parce que ça le touchait encore de beaucoup trop près. Elle le confrontait trop aux spectres qu'il fuyait, dont il entendait encore les cris, la nuit, dont il voyait la couleur du sang très nettement. Tout était là, latent. Et c'était Héra qui le lui balançait à la figure.
- Qu'est-ce que tu fous là si tu me prends pour un assassin ?! Pourquoi t'es tout le temps dans le coin ? Pourquoi tu persistes à vouloir me faire sourire quand je te dis que je suis pas un mec qui sourit ?!! Pourquoi tu persistes Héra ?! T'es tout le temps là ! Pourquoi tu me fous pas la paix si c'est comme ça que tu me vois ? T'es maso, c'est ça ?!!
Contrairement à ses accès de rage habituels, Drago n'était pas glacial et assassin. Il était touché et en colère précisément parce que ces accusations fondées venaient d'elle. Et il en tremblait presque...
Voilà ce qui arrivait quand il ne se protégeait plus. Il ne se maîtrisait plus.
by DM
Héra Greengrass
Serveur :: Ch. Baveur Admin'
A l'honneur : Miss Mystique mai 2021
Photo d'identité :
Bio : Espace pour insérer une courte bio de ton sorcier ou toute information qu'il te semblerait judicieux de préciser.
Avatar : Adélaïde Kane
Niveau : Confirmé
Son âge : 25 ans
Baguette : Bois d'aubépine - coeur de plume d'oiseau-tonnerre
Alter ego(s) : Evan Jones - Gemma Landre - Mary Serero
Médailles :
Job x Education ...
Liens x rpg ...
Infos joueur ...
☰Inventaire
» Lun 16 Avr 2018 - 4:21
Jour 3 -
Elle pu voir le visage de Drago s'assombrir et ses traits se durcirent. Immédiatement, elle comprit qu'elle avait fait une erreur, que ses mots étaient lourds et qu'ils faisaient mal. Pourtant elle n'avait pas voulu le toucher de la sorte, pas voulu qu'il souffre, et surtout pas à cause d'elle. Ça ne faisait que quelques secondes qu'ils s'étaient envolées de sa bouche mais elle regrettait déjà d'avoir été si sotte. Il fallait absolument qu'il comprenne. Avant même qu'elle n'ai le temps de dire quoi que ce soit, il l'assaillait.
" - Tu te fous de moi Greengrass ? C'est quoi ton problème ?!
Elle était incapable de lui répondre, immobile devant une telle vivacité, une telle hargne. La sorcière ne voulait pas entendre ce qu'il continuait à lui reprocher mais était bien obligée de le supporter.
- Qu'est-ce que tu fous là si tu me prends pour un assassin ?! Pourquoi t'es tout le temps dans le coin ? Pourquoi tu persistes à vouloir me faire sourire quand je te dis que je suis pas un mec qui sourit ?!! Pourquoi tu persistes Héra ?! T'es tout le temps là ! Pourquoi tu me fous pas la paix si c'est comme ça que tu me vois ? T'es maso, c'est ça ?!!
Ce qu'elle avait été stupide ! Elle était la première à tenter d'échapper à ce lourd passé, et voilà qu'elle l'y confrontait de la manière la plus abjecte qui soit, en l'exposant à tout ce qu'il avait fait de plus répréhensible. À toute l'horreur qu'il avait provoqué. C'était injuste et elle ne s'en était même pas rendue compte, trop idiote pour y penser un instant. Elle se haïssait.
Elle ne se formalisa même pas de ce que lui avait pu lui reprocher, insinué qu’elle pouvait être trop collante ou ce genre de commentaires. Ce n'était pas à elle de s'insurger. Ce n'était pas important. Tout ce qui l'était, c'était qu'il comprenne qu'elle avait seulement fait preuve d'une grande bêtise.
- Attend, se reprit-elle quand elle put s'exprimer a milieu du flot de paroles qu'elle tentait d'ignorer, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je sais qui tu es, et ce n'est pas ce portait obscure que je viens de dépeindre.
Elle posa une main sur son avant-bras comme pour le retenir, qu'il ne s'enfuie pas et peu importe s'il n'en avait pas l'intention. La seconde monta jusqu'à son visage pour replacer l'une de ses mèches blondes qu'elle voulu écarter de ses yeux mais qui se replaça dès qu'elle se retira. Ses doigts fins vinrent se placer contre l'une de ses joues de manières à ce qu'elle puisse orienter son visage dans sa direction.
- S'il te plaît, chuchota-t-elle, ne soit pas en colère. "
On pouvait percevoir dans sa voix à quel point elle était désolé, qu'il ne s'agissait là que de maladresse et qu'elle s'excusait de toute son âme. Malgré sa rage elle ne s'éloignait pas et osait l'approcher. Elle n'avait pas peur et aurait été prête à n'importe quoi pour qu'il puisse voir en elle ce qu'elle pensait vraiment.
Attend, se rattrapa la brune, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je sais qui tu es, et ce n'est pas ce portait obscure que je viens de dépeindre.
Il la fixait, sourcils froncés, les yeux ronds comme des billes et emplis d'éclairs, comme statufié entre colère et incompréhension. Il ne parvenait pas à se calmer. Pourquoi ces mots l'avaient tant touché ? Ce n'était pas la première fois qu'il les entendait mais cette fois ils venaient d'elle, et il ne s'y était pas préparé. On l'avait eu par surprise et il n'avait pas su se contenir. Voilà pourquoi la maîtrise était primordiale pour Drago. Sans, ça pouvait éclater au moindre dérapage. Avec lui, c'était tout ou rien. En l'occurrence, là c'était tout. Il tremblait de rage, sur la défensive, incapable de se calmer. Comme la sensation d'en avoir trop dit, trop montré. Il lui en voulait d'avoir su le faire exploser avec autant de facilité, tout ça parce qu'il l'avait permis. Peu de gens y parvenaient. Drago était paralysé par cette situation qui prenait des proportions démesurées, tout comme sa réaction.
Alors, elle s'approcha de lui et il sentit sa main se poser sur son avant-bras, dans une tentative de le calmer. Ca fonctionna à moitié. D'abord, il eut un léger mouvement de recul, sur ses gardes, comme si elle cherchait à l'entourlouper une nouvelle fois, mais quand elle vint replacer une de ses mèches rebelles pour dégager son visage il la laissa faire, non sans l'accabler d'un regard interloqué. Et lorsqu'elle glissa ses doigts trop fins sur un côté de sa joue pour le forcer à capter sa sincérité, ses yeux balayèrent toutes les zones de son visage harmonieux avec frénésie.
- S'il te plaît, ne soit pas en colère, lui souffla-t-elle dans un calme déstabilisant.
A ce moment-là, Drago perdit pied. Pourquoi fallait-il qu'elle le touche ? Elle était si proche, si désolée, et lui dans un état de tension si déraisonné que le retour à la réalité était impossible à envisager. Tout ce qu'il voyait c'était l'éclat rassurant de ses yeux noisettes et la gourmandise de ses lèvres charnues sur lesquelles il s'attardait un peu trop. Il essaya de formuler quelque chose mais en fut incapable. Elle était si proche... Sans pouvoir l'expliquer ou le contrôler, le blond céda à sa pulsion. Maladroitement, il posa une main sur sa taille fine, la détaillant d'un oeil indécis quelques instants fugaces, et s'approcha plus près pour venir cueillir la pulpe de ses lèvres. Doucement, comme une caresse humide qu'elle ne refusa pas. Désorienté, le blond se dégagea de quelques milimètres, comme pour prendre conscience de sa bourde, mais ce moment n'arriva pas. Pas rassasié, il rapprocha la brune tout contre lui sans aucune conscience de ses gestes, enserrant sa taille avec plus de force pour rallonger cet instant dont il ne mesurait pas la portée. Ce deuxième élan se fit plus franc, plus fougueux. Drago dévorait ses lèvres, les mordillait, les caressait avec les siennes, plus longuement pour en apprécier la saveur déroutante. Sans penser aux conséquences...
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Héra Greengrass
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☰Inventaire
» Lun 16 Avr 2018 - 15:44
Jour 3 -
Un moment de flottement. Héra aurait été incapable de dire ce qu'il se passait, ce qu'elle avait involontairement provoqué. Ce contact qu'elle avait instauré entre eux était bien moins anodin que ce que la logique leur permettait. L'atmosphère était différente de quelques minutes plus tôt. Elle voulait se rétracter mais ce simple geste lui semblait insurmontable.
Elle n'ignora pas le regard de Drago. Elle le vit balayer ses yeux, descendre la courbe de son nez et plus bas encore. Toujours immobile, elle le laissa l'observer, s'en imprégner, l’analyser peut-être. Muets ils se jaugeaient.
Sa respiration se faisait moins calme, s'accordant au rythme de son cœur qui se désaccordait. Il se précipitait en une nouvelle mélodie dont elle ne connaissait pas la partition mais qui lui semblait si douce. Son corps pressentait que de troubles pensées envahissaient son esprit et se conformait à ce qu'elles lui ordonnaient indirectement.
La proximité de leurs êtres ne la dérangeait pas tant elle l'attendait. Un simple toucher l’insupportait habituellement mais ce n'était là pas le cas. Elle n'avait plus peur qu'il l'a frôle, plus peur qu'il l'effleure, plus peur qu'il la heurte. Pas lui.
Une main se posa sur sa taille et elle ne put retenir un sursaut. Elle eut à peine le temps d'envisager de se questionner sur ce qu'il se passait, allait se passer, qu'elle pu voir Drago approcher dangereusement. Inévitablement. Délicieusement. Jusqu'à poser avec délicatesse sa bouche sur la sienne un fugace instant.
Elle ne réfléchissait plus, n'étudiait plus, ne rationalisait plus. La seule chose sur laquelle elle réussissait à se concentrer, c'était le sentiment d'insatiabilité qu'elle éprouvait face à ce trop bref baiser. Le jeune homme s'était légèrement détaché et elle n'osait le ramener à elle. Il revint de lui-même s'y lier avec plus de vigueur à son plus grand plaisir.
Leurs lèvres se plaquèrent avec force pour se jouer l'une de l'autre, s'espaçant, se frôlant, se nouant. Elle se nourrissait de ce lien éphémère qu'elle voulait ne jamais rompre. Sa main qui se tenait toujours sur sa joue la caressa pour aller soutenir sa mâchoire et l'attirer plus près d'elle encore. Toute raison l'avait abandonnée, elle ne se consacrait qu'à lui et cette danse frénétique qu'ils menaient.
Pourtant, ils se séparèrent comme d'un commun accord, comme s'ils prenaient soudainement conscience de ce qu'ils étaient en train de faire. La Greengrass recula d'un pas sans savoir comment réagir. Elle devait comprendre à tout prix. Le sondant, elle cherchait en lui une explication sans qu'il ne lui en donna aucune. C'est seule qu'elle trouva ses réponses. Ce n'était rien, ils avaient été emportés par la fougue d'une colère dont ils ne voulaient pas et c'était le moyen qu'ils avaient trouvés de l'anéantir. Ils n'étaient pas portés pas un quelconque sentiment romantique et ce qu'ils venaient d'échanger le confirmait. Le seul effet que cela lui avait procuré avait été purement physique et non pas dû au fait qu'il provienne de lui. De son esprit elle chassa le manque que leur éloignement avait provoqué en elle.
Son compagnon semblait apaisé, plus calme mais également plus lointain. Héra déglutit en constatant que son comportement avait changé. Il était redevenu plus froid, mais ce n'était pas non plus forcément un mal. Cette distance nécessaire les replaçait et ils pouvaient ainsi se resituer plus commodément l'un vis-à-vis de l'autre.
" - Ils mettent un truc pas net dans la biéraubeurre.
La remarque du blond brisa le silence qui s'était religieusement installé et elle lui en fut reconnaissante. Ainsi elle pouvait à nouveau sourire et légèrement plaisanter, effaçant ce qu'il venait de se passer.
- Oui, j'ai hâte de lire tout ce que Rita en recueillera. Il a dû se passer tant de choses improbables au feu de camps !
Elle racontait n'importe quoi mais cela lui permettait tout de même de se sentir plus assurée et appuyait sur le fait que ni la journaliste, ni personne, ne saurait ce qu'il s'était passé entre eux, parce qu'ils avaient eu la chance d'être seuls.
- Je vais rentrer, l'informa-t-elle dans un énième murmure, Passe une bonne nuit. "
Et elle s'en retourna en laissant derrière elle tout ce qui avait pu se produire.
Ce moment d'égarement était tombé sans prévenir. Drago avait succombé à un élan non prémédité, et encore moins rationnel. Pourquoi ce besoin irrépressible de goûter à ces lèvres chastes dont il préférait se tenir éloigné, et parfois gentiment se moquer ? Parce qu'elle l'avait provoqué ? Depuis quand embrassait-il ses opposants ? Le fait est qu'Héra était tout sauf une opposante. Il s'était emporté, comme d'habitude lorsqu'il oubliait de « mettre son filtre ». Pourtant, ce baiser l'avait calmé. Tellement qu'il put redorer son blason glacial afin d'affronter l'aberration de cet échange. En se retirant, il eut tout le loisir de mesurer toute l'absurdité de la situation que le silence gênant imposait doublement. Pour le rompre, le blond livra une réplique pour le moins inattendue.
- Ils mettent un truc pas net dans la biéraubeurre.
C'était brutal et confus. Comme s'il fallait trouver une justification à cet écart, justification encore plus absurde que l'écart lui-même. Cela sembla toutefois relaxer la brune.
- Oui, j'ai hâte de lire tout ce que Rita en recueillera. Il a dû se passer tant de choses improbables au feu de camps !
Pour le coup, Drago ne sut trop comment réagir. Sa réflexion était aussi incongrue que la sienne, aussi peu crédible et dénuée de sens. Au moins, ils étaient sur la même longueur d'ondes...
Il s'agissait de sauver les apparences. C'était un moment de faiblesse indéfinissable. Voilà tout. Drago n'avait aucune raison de désirer Héra. Il ne désirait personne sauf pour une nuit, ou deux à la rigueur. Et puisque la journaliste était son amie, il ne pouvait jouer ce jeu-là avec elle, les règles étant trop frivoles, et d'un autre côté il ne pouvait s'imposer de nouvelles règles qui lui étaient inconnues et pour cause, celles-ci n'auraient que vocation à l'enchaîner. Drago n'était pas ce genre d'homme et ne savait pas comment le devenir, sans parler du fait que même l'envisager lui était déroutant. Il n'était pas programmé pour ça.
- Je vais rentrer, avoua-t-elle pour conclure.
- Oui, moi aussi, renchérit-il sans trop savoir s'il s'y tiendrait ou ressortirait par désœuvrement.