Rêve d'enfanceFt Charlie H. WalshC'était enfin le week-end... Juliet s'était imposée un repos qu'elle jugeait bien mérité. Son installation à Londres n'avait pas été facile, toutes les formalités dont il fallait s'occuper lui avaient paru barbantes et épuisantes. A cela elle pouvait ajouter l'énergie dépensée à éviter le plus possible la boutique Ollivander. Rien que le fait de passer devant la mettait mal à l'aise, elle n'était décidément pas prête à une confrontation avec grand-père. Et dire qu'elle n'avait même pas encore de travail... Mais Juliet aurait bien le temps de s'en occuper plus tard, car elle comptait bien profiter de cette journée.
Pour l'occasion, la jeune femme portait une robe beaucoup plus décontracté, son maquillage était plus léger et ses cheveux lâchés. Lorsqu'elle se regarda le miroir qu'elle avait accroché au mur de sa cave, la sorcière fut satisfaite de l'image qu'il renvoyait, bien qu'elle soit à l'opposé de l'habituelle Juliet Ollivander. C'était une autre version d'elle même, une femme moins à l'air moins préoccupée et au sourire plus facile, mais il restait dans ses yeux une lueur d'obscurité. La sorcière soupira, jamais elle ne pourrait se mentir à elle même et oublier qui elle était vraiment.
Après avoir pris soin de fermer à clé son habitation, la jeune Ollivander déboucha sur le Chemin de Traverse qui était, comme toujours, déjà bien agité en ce début de journée. Ses lèvres dévoilèrent un léger sourire, Merlin qu'est-ce qu'elle aimait cette endroit! Elle avait passé les premières années de sa vie dans ce même lieu, et même s'il lui rappelait bien trop sa famille, la jeune femme n'avait pu se résoudre à s'installer ailleurs. Le Chemin de Traverse, même après tant d'années, faisait partie intégrante de sa vie, c'était tout simplement chez elle. Mais ce jour-là, ce n'était pas sa destination. Juliet transplana, direction Pré-Au-Lard.
Jamais la jeune femme n'avait visité le village sorcier. Lorsqu'elle avait été le point de rentrer en troisième année à Poudlard et d'avoir ainsi la possibilité de sortir avec ses amis à Pré-Au-Lard, elle avait été envoyée à ce moment aux Etats-Unis par ses parents. C'était là une de ses plus grosses déception, Pré-Au-Lard était l'un de ses rêves étant gamine. Juliet allait y remédier. Elle avait évidemment entendu parler de la Cabane Hurlante, du mythique pub des Trois Balais et du fameux magasin Honeydukes.
« L'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres. » ft Juliet Ollivander.
Une baguette magique à la réglisse dans le bec, sa tenue professionnelle habituelle : un uniforme coloré. Une plume était logé dans sa main, pas une de ses fameuses plumes en sucre qui ressemblaient tant aux véritables que Charlie vendait sa boutique, mais bien une véritable plume d'un oiseau qui lui était inconnu. Installé sur le meuble qui servait de caisse, il suçotait en même temps la baguette de réglisse, les sourcils froncés par son sérieux : il fallait bien qu'il le soit un minimum dans son travail, même si ce post exigeait de l'amusement. Lentement, il gratta avec sa plume le parchemin, produisant des lettres sur le papier afin de former quelques mots. Il rédigeait d'ailleurs une liste : les quelques éléments qu'il n'était pas parvenu à acheter parce qu'il avait croisé le chemin d'Eden en même temps : il était trop tard pour rejoindre le Londres moldu puisque la plupart des boutiques auraient été fermé. Heureusement, ce n’était que des ustensiles pour la création des bonbons façon Honeydukes, et la plupart des bonbons étaient des commandes à préparer.
Il n'y avais pas grand monde aujourd'hui, la fin des vacances commençaient à se ressentir. Même si Charlie aimait beaucoup le monde qui allaient et venaient dans sa boutique, ça n'avait rien de reposant et c'est toujours plaisant de voir qu'il pouvait s'occuper des clients un à un. C'était plus divertissant et surtout moins bruyant. Trop concentré dans sa tâche, le bouclé n'entendit pas au début le sonnement de clochette particulier, annonçant une entrée. Un vendeur s'occupait déjà d'autres clients, c'était donc à son tour de servir la personne.
Relevant la tête en pleine pensée, le vendeur croisa un tisuu particulier : une jeune femme portant une robe était rentré et il se secoua la tête de son incapacité : comment n'avait-il pas pu la voir ? Toujours sa baguette dans la bouche, un sourire malicieux au visage et sa main rectifiant ses mèches rebelles : c'est ainsi qu'il s'approcha de la cliente pour l'aider. Il pouvait faire peur ainsi, si c'était une autre boutique : mais ici c'était Honeydukes et la boutique était tout aussi particulière que ses vendeurs.
- Bonjour, bienvenue chez Honeydukes !
Le sorcier sourit à la jeune femme, retirant par la même occasion sa baguette de réglisse pour la mettre dans sa poche : deux baguettes dépassaient de cette poche dès à présent : celle en sucre et celle qui faisait de lui un bon sorcier.
- Avez-vous besoin de conseils pour vos achats ? Ou même un peu d'aide ?
Rêve d'enfanceFt Charlie H. WalshJuliet commençait à se sentir perdue devant les innombrables produits Honeydukes, si bien que les effluves enivrantes de sucre en devenaient presque écœurantes. Elle n'était pas vraiment dans son élément, n'étant pas la plus grande des adeptes de bonbons et autres sucreries. Non, ce qui l'attirait dans la confiserie c'était la sensation de nouveauté, les couleurs vives, l'éveil des sens que cela provoquait.
-Bonjour, bienvenue chez Honeydukes!
Non prête à cette intervention, la sorcière sursauta puis se retourna brusquement. Mue par un réflexe pavlovien, elle dut se faire violence pour ne pas placer une main sur sa baguette. La jeune Ollivander se sentit immédiatement ridicule, lancer un sort de défense n'était sans doute pas la meilleure chose à faire dans un magasins de bonbons. Elle détestait être prise par surprise de cette façon, sa méfiance naturelle ravivée. Cependant, le jeune homme qui se tenait devant elle ne nécessitait aucune défense. Grand et maigre, il observait Juliet avec un sourire en coin, les cheveux ébouriffés et des fossettes de petits garçons. C'était sans aucun doute l'un des vendeurs de l'enseigne, et lorsqu'il vit qu'il avait capté l'attention de la blonde, il poursuivit, retirant la baguette qu'il tenait dans sa bouche:
-Avez vous besoin de conseils pour vos achats? Ou même un peu d'aide?
Son visage était avenant et la sorcière lui trouva un air sympathique. Malgré la mauvaise peur qu'il lui avait causé, elle essaya de recomposer un sourire poli. Elle n'était pas sans ignorer qu'elle pouvait très facilement paraître glaciale, et ce sans même le vouloir.
-Bonjour! A vrai dire je ne sais pas vraiment où donner de la tête, c'est la première fois que je viens chez vous. Habituellement je ne suis pas très portée sur le sucre, mais il serait bien dommage de sortir d'ici sans avoir fait la moindre découverte. Peut-être pourriez-vous m'aiguiller? demanda Juliet le plus aimablement possible.
« L'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres. » ft Juliet Ollivander.
La jeune femme était bien plus jeune que lui, sûrement dans les alentours des vingts ans. Pourtant, elle semblait perdue face aux nombreuses sucreries proposées par le magasin. Charlie comprit, ou du moins supposa qu'elle n'était jamais venue par ici et qu'elle découvrait sûrement pour la première fois Honeydukes. Le sorcier sentit son sourire malicieux s'agrandir, tandis qu'elle sursautait de peur par sa présence : elle n'avait effectivement pas dû le voir.
Le menton haut et les yeux scintillant, il n'arrivait plus à retenir son sourire -qui pouvait presque paraître forcé- tandis qu'il agitait sa tête d'impatience : les clientes pareilles, c'était purement ses préférées. Il aimait tant leur faire découvrir la boutique et les conseiller à faire des choix particuliers : ou même leur faire des petites farces en leur proposant des suçacides qui trouaient leurs langues.
- Bonjour! A vrai dire je ne sais pas vraiment où donner de la tête, c'est la première fois que je viens chez vous. Habituellement je ne suis pas très portée sur le sucre, mais il serait bien dommage de sortir d'ici sans avoir fait la moindre découverte. Peut-être pourriez-vous m'aiguiller?
Le vendeur avait donc bien jugé la jeune femme : c'était bel et bien la première fois qu'elle venait. Il agita alors ses mains, prêt à l'aider, bien que son sourire diminuait face à ce sourire poli qui le mettait plus mal à l'aise qu'autre chose. Remontant ses moches, le bouclé prit un air pensif, sa main gauche frôlant son menton, l'autre rabattu sur son coude. Lorsque les dames n'aimaient pas tant que ça le sucre, il ne savait jamais quoi leur proposer. Pour autant, il n'osait que très rarement leur proposer des bonbons de Bertie : le goût crotte de nez n'avait rien de très glamour.
- Et bien je vais vous expliquer le fonctionnement de la boutique !
La plupart des bonbons étaient classés et lorsqu'on avait l'habitude, il était bien plus simple de ne pas perdre la tête ici. Charlie avait pris l'habitude depuis son plus jeune âge et aujourd'hui, il pourrait avancer les yeux fermés sans même trébucher -enfin si, mais c'était une tout autre histoire-. Il était maintenant le temps d'accorder son savoir "ancestral" à cette fille qui malgré tout, commençait à lui glacer le sang.
- C'est facile ne vous inquiétez pas. Dans les petites vitrines là-bas, vous avez les sucreries maisons et classiques : chocolats, nougats.. Dans les tonneaux, ce sont les classiques du monde sorcier : les Dragées surprises de Bertie Crochue ou des Fizwizbizs. Sur les murs, ça sera toujours nos bonbons à"effet spéciaux", allez savoir pourquoi. Et enfin, regardez bien les panneaux, ça vous évitera de tomber sur des bonbons étranges !
Tout en parlant, il indiquait les lieux du doigt, puis il finit par lui montrer la petite pancarte où dessus était écrit "goûts bizarres". Il ne s'était fait avoir qu'une fois, et grimaçant de dégoût, il se souvient encore de la texture des bonbons au goût de sang. Il sortit tout de même sa baguette, prêt à lui dégoter une sucrerie.
- Vous voulez goûter quelque chose, c'est cadeau si vous le souhaitez ?
Il haussa les sourcils, les yeux grands ouverts, prêt à actionner un Accio. Il n'était pas rare que le vendeur fasse goûter -surtout les maisons, puisqu'il aidait son patron à les faire et ça permettait à la clientèle de revenir grâce à l’accueil chaleureux que le magasin offrait.
Rêve d'enfanceFt Charlie H. WalshLa sorcière était perplexe face au grand sourire de diablotin du vendeur. Juliet devait bien admettre qu’il avait un côté effrayant. Le jeune homme sortait assurément de l’ordinaire, mais la candeur qui se dégageait de ses traits la rassurait et lui donnait un côté sympathique. Sa tête oscillait de gauche à droite, comme s’il hésitait sur l’attitude à adopter. Il finit simplement par déclarer, enjoué :
-Eh bien je vais vous expliquer le fonctionnement de la boutique !
A l’aide de grands moulinets de bras, il se mit à déblatérer sur l’organisation de la confiserie et malgré le côté grotesque, il fallait bien avouer que ses explications étaient bien utiles. Mais au fur et à mesure de son discours, Juliet ne put que constater que son sourire s’effaçait, le jeune homme semblait mal à l’aise en sa présence. Avait-elle fait un faux pas, s’était-elle montrée désagréable ? L’anxiété la gagnant, la sorcière fut incapable de garder ne serait-ce qu’un sourire poli sur ses lèvres. L’ambiance s’était incontestablement refroidie et la blonde ignorait pourquoi. Et lorsque le vendeur en vint à parler des sucreries piégeuse, un rictus dégoûté naquit sur son visage. Cette fois, le rouge monta aux joues de la jeune femme. Elle ne comprenait pas quelles étaient les raisons de changement de comportements, et se sentait presque vexée qu’il se dévoile si importuné par sa présence. La moindre des politesses aurait été d’au moins le cacher. Mais Juliet fit taire ce soudain élan de colère brut qui n’avait lieu d’être. Une fois de plus, elle imaginait le pire. Cette grimace furtive qu’elle avait observée n’était sans doute liée qu’à un mauvais souvenir, rien de plus. Et même si le jeune homme avait des pensées négatives la concernant, il aurait été très peu professionnel de le révéler. Or, si la sorcière ne savait pas à quoi s’attendre venant de la part du vendeur, elle était certaine qu’il prenait son travail très à cœur. D’ailleurs, il se saisit de sa baguette devant le regard confus de la blondinette et demanda galamment :
Si c’était si gentiment proposé, la jeune Ollivander n’allait pas refuser…
-Eh bien, pourquoi ne pas me laisser tenter pas un chocolat noir ? Maison en plus, c’est parfait !
Un choix certes classique, mais qui convenait tout à fait à la jeune femme. Plutôt que de faire des expériences étranges, elle préférait se faire plaisir. Et si la boutique Honeydukes faisait honneur à sa réputation, alors même son chocolat se devait d’être exceptionnel ! Cette fois, un sourire franc vient orner les lèvres de Juliet. Elle était heureuse, heureuse d’être dans cet endroit dont elle avait tant rêvé étant gamine. Souhaitant détendre l’atmosphère qui s’était détérioré notamment par sa faute, la sorcière questionna l’employé après avoir remarqué l’étiquette accrochée sur le haut de ses vêtements.
-Alors, pour quoi c’est les initiales C.H.W ? Chocolatier Herbivore Wallon ?
« L'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres. » ft Juliet Ollivander.
Lorsque le bouclé eut fini ses éclaircissements pour la petite blonde, il l'étudia pendant un instant tandis que celle-ci regardait les lieux. Elle avait quitté son sourire poli et trop droit au goût de Charlie, pour une émotion qu'il devina être de l'anxiété. Pour seule réponse, il fronça les sourcils, regardant le visage de sa cliente sans gêne particulière, puis serra légèrement les dents avec un agacement porté sur lui-même. C'était sûrement à cause de lui, avec ses explications trop floues et la masse d'information à garder en tête. La jeune femme avait probablement peur de perdre toutes les informations nécessaires et était probablement d'un naturel anxieux. Pour la rassurer, Charlie lui offrit un sourire sincère, bien différent de celui qu'il gardait habituellement. Elle n'avait pas à s'en faire, le vendeur était prêt à l'aider pour qu'elle réussisse à se retrouver dans les dédales colorés et sucrés de la petite boutique.
Le regard confus, celui de Juliet aussi, il ne savait comment interpréter les réactions de cette fille et il commençait à croire qu'il y avait quelque chose derrière ce masque de froideur presque insolent. À sa proposition pour goûter un des mets de Honeydukes, le visage de la jeune femme semble se raviver et le coeur de Charlie bondit de joie face à cet élan de sincérité de sa part.
-Eh bien, pourquoi ne pas me laisser tenter pas un chocolat noir ? Maison en plus, c’est parfait !
Le vendeur se sentait flatté par le choix de sa cliente, puisqu'il travaillait sur le chocolat et le préparait avec amour et joie. Voir que quelqu'un s'y intéressait le flattait et il rougit de plaisir, croisant les jambes pour aller chercher le fameux chocolat demandé. Dans son regard brillait encore le visage fleurissant, égayé d'un beau sourire, de la nouvelle venue.
- Alors, pour quoi c’est les initiales C.H.W ? Chocolatier Herbivore Wallon ?
Il s'arrêta brusquement, riant à gorge déployée en entendant les dires de la plus jeune. Quelle imagination délirante elle avait ! Le sourire du bouclé s'agrandissait au fur et à mesure, les yeux brillants d'un amusement non feint. Son regard dévia pendant un instant sur son uniforme coloré ou sur son torse était marqué les fameuses lettres citées.
- Je dirais sinon.. Chevalier Hardi avec Wapitis. Non, en vérité c'est les initiales de mon nom, mais appelez moi Charlie !
Il continua son trajet vers la vitrine, riant toujours par la phrase prononcée. D'un coup de baguette, il fit un accio pour soulever le chocolat noir coupés en morceau. Lentement, il les fit avancer vers la jeune femme, en attrapant un par la même occasion pour se le mettre dans la bouche. Les yeux clos, appréciant la saveur forte du chocolat sur son palais, il se dirigea vers sa cliente avec le sourire. Il invita celle-ci à en attraper un morceau d'un mouvement de sa main.
Rêve d'enfanceFt Charlie H. WalshQuelque secondes après que les mots se soient échappés de sa langue, Juliet regretta la plaisanterie de mauvais goût, regrettant de ne pas s’être abstenue. M+ais à sa grande surprise, le vendeur dont le sourire s’être ravivé pour n’être qu’encore plus joyeux éclata d’un rire franc et fort. Tout le contraire de ce que l’on pouvait appeler discret, mais le jeune homme semblait n’en avoir cure et apparemment le regard des autres lui importait peu. Et même si la jeune Ollivander avait tendance à croire que l’humour dont elle avait fait preuve était on ne peut plus douteux, il n’était visiblement pas du même avis puisqu’il répondit avec gaieté :
-Je dirais sinon… Chevalier Hardi avec Wapitis. Non, en vérité c’est les initiales de mon nom, mais appelez moi Charlie !
Ainsi c’était ainsi qu’était prénommé ce curieux individu… La blonde lui aurait bien demandé le reste de son nom, mais elle n’osa pas, préférant se taire. La voix du garçon s’était allégée, et il semblait plus détendu et à l’aise. Il semblait qu’il était facile de le perturber, jamais Juliet n’avait rencontré de personnage de la sorte. Mais même si elle ne pouvait pas encore prétendre le connaître, elle trouvait Charlie attachant. Ce dernier lança un sortilège Accio pour attirer un chocolat auparavant entreposé dans la vitrine. Pendant un court instant, les carreaux volèrent dans la boutique, du chocolat volant, Honeydukes pouvait se vanter d’avoir tout essayé ! La jeune femme, sous le conseil du vendeur, en saisit un haut vol alors que lui faisait de même. Elle enfourna dans sa bouche le morceau sans plus attendre, et goûta les divines saveurs du chocolat qui se répandaient derrière ses lèvres. Jamais, par Merlin, jamais elle n’en avait goûté d’aussi bon !
La sorcière laissa fondre le chocolat délicatement sous sa langue, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus et partagea bien assez vite ses impressions.
-Votre chocolat est tout simplement délicieux ! Honeydukes n’a décidément pas à rougir de ses sucreries, je comprends d’où vient sa réputation. Je vous en prie, faisons simple : appelez-moi Juliet.
Comme la jeune Ollivander était curieuse et le jeune homme semblait être plus qu’un vendeur fade et ordinaire, elle débuta une sorte d’interrogatoire.
-Mais dites-moi Charlie, vous travaillez ici depuis longtemps ? Peut-être étudiez vous à Poudlard avant ?
« L'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres. » ft Juliet Ollivander.
Ce n'était pas rare ni inhabituel que le vendeur aliéné et étourdi construise un comité acceuillant et familial. En effet, il demandait souvent les noms des clients pour partager avec lui un moment de complicité et de détente pour mettre à son aise l'acheteur. C'était un moyen commercial qu'avait appris Charlie dans son école lointaine en France, un des choses qu'il avait retenu et qu'il affectionnait tout particulièrement. Pendant un instant, client et vendeur étaient amis, puis ils oibliaient leurs noms. Il n'y avait ainsi aucun privilégié. Juste des clients en quête de sucreries.
Les deux énergumènes semblent se détendre et à l'invitation du sorcier, mâchant encore son chocolat pour sentir le précieux liquide contre sa langue, la jeune femme aux cheveux pâles d'un blond impeccable attrape un morceau et le file rapidement dans sa bouche. Charlie la fixait avec appréhension, et une fois qu'il eut fini sa bouche, celuu aux boucles d'ébènes laissa ses doigts se porter vers sa bouche pour grignoter ses ongles par l'angoisse qui tenaillait le creux de sa cage thoracique. Il n'arrivait pas à déchiffrer l'expression qu'avait la cliente et ne savait donc pas si elle appréciait le carreaux que l'énergumène avait préparé.
-Votre chocolat est tout simplement délicieux ! Honeydukes n’a décidément pas à rougir de ses sucreries, je comprends d’où vient sa réputation. Je vous en prie, faisons simple : appelez-moi Juliet
C'était un soulagement inestimable, le sorcier pâle avait un poids en moins dans son ventre et encore frêle par sa soudaine panique, il laissa son pâle sourire remonter légèrement. Il était surpris face à l'accord de la fameuse Juliet, qui avait semblé d'abord réticente à la vue du costume coloré qu'était ce vendeur étrange. Ce dernier, sentait son coeur tambourriner contre sa poitrine tellement la réflexion subite lui faisait plaisir.
- Je vous remercie ! dit-il, ronronnant presque comme un félin.
S'attendant à ce que la cliente reste un peu et qu'elle parte ensuite, comme les autres clientes, Charlie est surpris en entendant la prochaine question : Juliet semblait vouloir lui faire la conversation. Chose qui ne elle dérangeait pas, puisque les clients n'étant pas pressés étaient rares. Sa dernière discussion remontait à Héra et en voyant comment avait décliné leur relation, il était heureux de pouvoir partager ceci avec une nouvelle personne.
- Mais dites-moi Charlie, vous travaillez ici depuis longtemps ? Peut-être étudiez vous à Poudlard avant ?
Le garçon hocha furtivement la tête, prêt à se confier à cette inconnue. Cela ne le dérangeait pas, il savait porter sa confiance assez rapidement aux autres personnes et de toute façon, toit le monde le connaissait dans le coin et Charlie n'avait rien à cacher.
- Oh j'ai été à Poudlard, effectivement ! À Poufsouffle plus exactement. Et vous ? Vous êtes de la région ou vous avez étudié autre part ?
Les informations cités qu'il questionnait n'avait rien de dérangeant pour lui, ni même de déplacé. C'était des infos personnelles qu'il allait oublier, de toute façon et cette fille n'avait rien à craindre du candide face à elle. Du moins.. Sauf si il laissait échapper quelques trucs à Eden sans qu'il en ait conscience.
- Je travaille ici depuis sept ans maintenant : j'adore ça ! Et vous dans quel milieu travaillez vous ?
Rêve d'enfanceFt Charlie H. WalshLe visage du bouclé s’était légèrement tendu sous l’appréhension dans l’attente du verdict de Juliet, et maintenant qu’elle lui avait donné son si bon avis, il se décrispa, plus serein. Comme si le jugement de ses clients au sujet des chocolats revêtait une importance personnelle pour lui. La jeune femme se plut à imaginer qu’il était lui-même le créateur de la délicieuse sucrerie qu’elle venait de goûter. Qui pouvait bien savoir, peut-être que Charlie n’était pas seulement un banal vendeur, mais un chocolatier caché derrière son uniforme… Tant de suppositions farfelues pouvaient être faites sur ce personnage extravagant, et Juliet n’aurait même pas étonnée si certaines d’entre elle s’avéraient vraies, il fallait s’attendre à tout ! Toujours un grand sourire aux lèvres, Charlie se contenta de répondre un enjoué :
-Je vous remercie.
Et les questionnements de la blonde qui auraient pu paraître indiscrets ne semblèrent pas déranger le jeune homme le moins du monde. Il hoche la tête machinalement et ne pris pas plus de temps pour leur donner réponse :
-Oh j’ai été à Poudlard effectivement ! A Poufsouffle plus exactement. Et vous ? Vous êtes de la région ou vous avez étudié autre part ?
Une bouffée de nostalgie envahit Juliet. Elle ne parvenait toujours pas à se faire à l’idée qu’elle était en quelque sorte une étrangère dans son propre pays. Et pourtant c’était ainsi. A Poudlard, tous les sorciers de Grande Bretagne s’étaient côtoyés un minimum, et même si on ne connaissait évidemment pas tout le monde, aucun visage dans l’école n’était vraiment inconnu. Il devenait alors facile de reconnaître ses anciens camarades, et quel que soit leur âge. Charlie était peut-être plus âgé que Juliet, mais de quelques années à peine, et ils avaient forcément fréquenté l’école de sorcellerie en même temps. Malgré tout, la sorcière n’avait pas le moindre souvenir de lui, et il semblait être de même pour le garçon. Et si la jeune Ollivander avait cessé de compter le nombre de fois où cette question lui avait été posée, elle n’en fit néanmoins pas une affaire.
-J’ai moi aussi fait mes débuts à Poudlard, chez les Serpentards. Aux antipodes de ces chers Poufsouffles ! Enfin j’ai finalement atterri à Ilvermorny, dans la maison des Serpents Cornus si vous connaissez. Il faut croire que j’ai une affinité avec ces bêtes, plaisanta la jeune femme.
Elle aurait pu facilement parier sur la maison de Charlie et gagner ensuite. Il représentait parfaitement les Poufsouffles et leurs qualités, et l’aura accueillante qui se dégageait de lui le confirmait. Et Juliet s’était une fois de plus laisser aller en sa compagnie, révélant plus de détails sur sa vie qu’elle n’en aurait confié normalement à un inconnu. Le jeune homme poursuivit :
-Je travaille ici depuis sept ans maintenant : j’adore ça ! Et vous dans quel milieu travaillez vous ?
-Je suis pour l’instant sans emploi… Enfin ça ne devrait être que momentané, du moins je l’espère, j’aimerais décocher un poste à la Gazette, déclara Juliet.
Charlie avait visiblement de l’ancienneté dans son métier, il devait s’y plaire. Les clients l’appréciaient sûrement aussi, et la jeune femme se plut à se représenter les petits sorciers mettant les pieds dans la boutique face à ce grand maigre de vendeur et ses confiseries. Peut-être pouvait-il même paraître intimidant… La sorcière eut envie de rire à cette idée. Mais l’heure tournait et elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans le magasin de bonbons, aussi plaisant soit-il. Elle ne s’était accordé qu’une matinée pour visiter Pré-au-lard et il lui restait tant à voir…
-Que me conseillerez-vous ? Je suis toujours aussi indécise… Quoique je suis sûre de vous prendre de ce délicieux chocolat !