Un passé bien mérité

Eden se baladait tranquillement en plein cœur de Londres sourcier. Elle cherchait une idée pour son prochain article. Elle s’arrêta face à la vitrine d’une boutique pour admirer une paire d’escarpins quand soudain des cris la firent entendre et la journaliste se tourna instinctivement. Deux hommes se criaient dessus et commençaient à en venir aux mains, ou plutôt aux baguettes. Eden s’approcha, se délectant comme d’habitude de la moindre escarmouche. Elle se disait déjà que ce duel improvisé au milieu d’une rue passante serait un sujet parfait pour un article dans sa rubrique de faits divers quand soudainement un éclair violet jaillit d’une des deux baguettes et se dirigea directement vers la Taylor. Celle-ci n’eut même pas le temps de bouger le petit doigt qu’elle se sentit engourdie. La terre sous ses pieds commença à se dérober et les voix autour d’elle se faisaient de plus en plus lointaines, comme si une cage de verra la séparait du monde. Elle aurait dû paniquer pourtant elle se sentait si calme, si apaisée qu’elle avait presque envie de dormir. D’ailleurs ses yeux se fermèrent seuls au bout de quelques minutes seulement.

Lorsqu’elle se réveilla, elle se trouvait dans un lieu qu’elle ne reconnaissait pas mais qui lui paraissait étrangement familier. Elle se trouvait dans un entrepôt de potions, des centaines de flacons reposaient sur les étagères contre les murs. Elle se releva du sol et se dirigea vers la porte. Une fois dehors elle entendit des cris. L’extérieur de cet entrepôt lui était bien trop familier : c’était un couloir de Poudlard. Devant elle des élèves couraient partout, un air paniqué peint sur leur visage. Certains d’entre eux étaient blessé, ils saignaient. Elle était sur le point de s’aventurer dans le couloir pour essayer de comprendre comment elle s’était retrouvée là quand une main lui attrapa le bras. Elle se tourna violemment et vit en face d’elle Nymphadora Tonks en chair et en os. Mais comment c’était possible alors qu’elle était morte ?

- Comment tu t’appelles ? Qu’est-ce que tu faisais dans cette pièce ? demanda la ressuscitée.

Eden sentit ses moyens la quitter. Elle ne pouvait pas lui donner son vrai nom, elle n’était même pas sûre que ce fût bien Tonks. Pourtant elle reprit vite ses esprits.

- Isis Varesi. Je cherchais une des potions de Rogue pour soigner les blessés, mentit la brune.

Isis était son deuxième prénom et Varesi était le nom de famille de sa mère. Si on lui avait demandé quoi que ce soit elle aurait prétendu être la cousine de Eden Taylor.

- Tu m’a l’air un peu vielle pour être élève à Poudlard.

- J’ai redoublé une année, je suis à Pouffsouffle.

Sérieusement « j’ai redoublé une année » ? Mais qu’est-ce qui passe par tête parfois ? Mais après tout personne ne connaissait les Pouffsouffle ce qui rendait son mensonge un tant soit peu crédible. Pourtant Tonks haussa les épaules et lui fit signe de la suivre. La Taylor s’exécuta, espérant pouvoir enfin comprendre sa situation. Elle se trouva en un battement de cil dans la cour de l’école où une violente bataille faisait rage. Elle comprit immédiatement ce qu’il se passait : elle avait remonté le temps et elle était en plein dans la guerre. Les Mangemorts semblaient avoir le dessus et les élèves de Poudlard avaient du mal à tenir la cadence. Elle n’eut même pas le temps de se choisir un ennemi qu’un Mangemort lamba lui tomba dessus. Elle n’eut pourtant pas beaucoup de difficultés à le battre grâce aux capacités qu’elle avait gagné pendant son séjour en Italie, désormais elle maniait très bien sa baguette magique. En se débarrassant du corps inerte qui était presque tombé sur elle, elle aperçu au loin son amie Astoria Greengrass. Elle jura entre ses dents, espérant qu’elle ne la reconnaisse pas et lui tourna le dos. Elle s’était occupée de quelques autres ennemis quand elle remarqua alors Fred et George Weasley aux prises avec des Mangemorts particulièrement agressifs à l’intérieur d’un des bâtiments. Elle le rejoignit et les aida à les battre. Mes capacités avec les sorts sont nettement meilleures depuis quelques années, pensa-t-elle.

- Merci de nous avoir aidé …, commença un des deux jumeaux, elle ne les reconnaissait.

- Isis, répondit la jeune fille en souriant.

Ils étaient sur le point de retourner à l’extérieur pour aider leurs camarades quand ils entendirent un énorme bruit envahir l’espace autour d’eux. Elle s’entendit crier « Attention ! » et se jeta sur le sol. Elle attendit encore quelques minutes avant de se lever, tous comme les deux roux couchés à coté d’elle. Lorsqu’ils se décidèrent enfin à se relever, seul un des deux jumeaux le fit. L’autre resta allongé sur le sol.

-Freddie c’est bon tu peux te lever, dit son frère en lui secouant l’épaule.

Mais ledit Freddie ne se leva pas. George continua à le secouer, de plus en plus paniqué mais il ne bougeait toujours pas. Eden comprenait trop bien ce qu’il se passait et en eu les larmes aux yeux. Elle venait d’assister à la mort de Fred Weasley, héros de guerre honoré dès la fin de celle-ci. Elle s’agenouilla auprès de George qui pleurait désormais à chaudes larmes et elle posa sa main sur la sienne. Elle était sur le point de lui chuchoter des mots réconfortants quand soudain un éclair de lumière violette la toucha pour la deuxième fois de la journée. Mais cette fois-ci ses yeux se fermèrent immédiatement, sans même lui laisser le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait.

Lorsqu’elle les ouvrit, elle vit une dizaine de personnes penchées sur elle. Sa tête gisait contre les pavés de la rue de Londres où elle se trouvait lorsqu’elle avait fait son voyage temporel. Les personnes autour d’elle semblaient s’agiter et elle décida de se relever pour leur montrer qu’elle n’était pas blessée.

- Vous allez bien miss ? demanda un homme.

- Oui merci, répondit la concernée en s’éloignant.

Tandis qu’elle marchait dans la rue, un énorme sourire se peint sur ses lèvres. Elle avait enfin pu faire ce qu’elle avait toujours regretté. Eden Taylor avait participé à la deuxième guerre des sorciers. Elle était sûre que ce n’était pas un rêve et même si s’en avait été un, c’était le plus beau rêve qu’elle n’avait jamais fait.
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