Vous émergez difficilement de ce qui semble avoir été un profond sommeil. Vous ouvrez un oeil, puis un deuxième. Vous vous demandez ce que vous fichez allongé.e dehors, sur du béton brut, à cette période de l'année. Vous vous redressez péniblement pour retrouver une position assise afin d'analyser votre environnement. Ouch ! Vous notez que ça cogne fort dans votre tête, comme si on vous avait assommé.e. Vous portez une main à votre crâne pour le frotter un peu. C'est douloureux. Une brise glaciale caresse votre peau si bien que vos poils se dressent comme des piquets. Pourquoi êtes vous si peu couvert.e ? Un simple gilet au mois de janvier, il faut être fou ! Pourtant la température n'a que peu d'incidence sur votre moral et, curieusement, elle ne semble pas aussi rude qu'elle devrait être. Ne neigeait-il pas hier ? Peu importe. L'urgence est toute autre. Que faites-vous ici ?! Comment êtes vous arrivé.e là ?!

Vous êtes totalement désorienté.e. Il n'y a pas à dire, cet endroit ne vous revient absolument pas. Vous parvenez tant bien que mal à vous mettre debout en prenant appui sur vos deux mains. Le constat est sans appel : vos jambes sont branlantes, vous êtes faible. Que vous arrive-t-il ?!

Face à vous est érigé un mur d'une hauteur impressionnante. Il doit au moins mesurer 500 mètres, et son aspect usé par la mousse automnale ne vous rassure pas tellement. Sa largeur ne vous met pas en meilleure posture. A vue d'oeil il vous sera impossible de le contourner. Sale histoire !

Dans ce mur, un chemin finit par se dresser miraculeusement. Vous vous rendez vite compte qu'il n'y a qu'une seule "issue", et c'est celle-ci. Peut-être pourrez-vous éviter d'y mettre les pieds ? Vous tournez la tête de l'autre côté. Définitivement, non. En dehors de ce chemin, tout est désespérément désert. Vous ne voyez qu'une surface bétonnée à perte de vue. Vous vous focalisez de nouveau sur le chemin inquiétant que vous offre ce mur étrange. Vous hésitez. Cette option ne vous dit rien qui vaille, mais avez-vous vraiment le choix ? En plus vous vous sentez inexplicablement attiré.e par cet endroit, comme si quelque chose de précieux vous y attendait. D'où vient ce sentiment ?

C'est alors que vous sentez une présence. Vous tournez la tête sur votre gauche, le coeur battant...

Qu'est-ce que c'est ? :

Il est noir, ses yeux sont jaunes, et il a l'air plutôt amical. Il se frotte à vos jambes avant de s'éloigner vers le petit chemin inquiétant, tel un guide inespéré, s'arrêtant en cours de route pour vous lancer un dernier regard. Ca y'est, il s'est engouffré dans l'obscurité et vous êtes toujours bêtement planté.e là, sans voix.

Vous mettez mécaniquement une main dans la poche de votre pantalon. Vous y sentez votre chère baguette. Ouf ! Au moins, vous êtes armé.e. Résigné.e, vous finissez par capituler. A ce stade, n'y a pas 36 000 solutions...