Les quatre sorciers
Il y a fort longtemps, lorsque la magie était exposée aux yeux de tous, quatre sorciers. Ces sorciers étaient de très bons amis. Chaque jour, ils vivaient de nombreuses aventures avec pour but de découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles choses.
Le premier sorcier, Godric Gryffondor, était brave, hardi et fort. Rien ne lui résistait, et il en était fier. Sa force, au-delà de sa magie, résidait dans sa belle épée, forgée par des Gobelins. Celle-ci était sertie de rubis aussi rouges que le sang, aussi rouges que les pommes d’un arbre. Il en était très fier.
Le second sorcier, Salazar Serpentard, était très rusé et toujours déterminé. Il était facilement reconnaissable grâce à son médaillon incrusté d’émeraudes. Là où Godric était fort, Salazar rivalisait en ruse. Ce duo, bien qu’étrange, faisait des merveilles et l’entente entre ces deux personnages très différents laissait de nombreuses personnes perplexes. C’était également le cas avec les deux sorcières qui les accompagnaient dans leurs aventures.
Rowena Serdaigle était intelligente et très vive. C’était elle la tête pensante du groupe, celle qui intervenait lorsque la force et la ruse ne suffisait pas. Leurs ennemis étaient souvent pris en traître par sa nature timide, comme un aigle qui chasse sa proie, discrète d’abord mais terriblement mortelle. C’était également sans compter sur son diadème, surmonté d’un saphir bleu. Ce bijoux lui procurait une intelligence encore plus grande, et mettait sa beauté en valeur.
Ce quatuor était complété par Helga Poufsouffle. Cette dernière ressentait moins le besoin de gloire ou d’attention que ses camarades de voyage. Elle était humble, et était appréciée de ses compagnons pour sa gentillesse mais surtout pour ses recettes de cuisine. Elle rassemblait toujours amis et ennemis autour d’une table bien garnie car pour elle, un estomac bien rempli évitait de nombreux accrocs inutiles et futiles. Avec sa coupe en or, elle partageait toujours un verre pour sceller une amitié nouvelle.
Ces quatre sorciers bien différents prenaient toujours soins de s’entraider et d’aider autant que possible les gens dans le besoin. Malheureusement, les moldus assoiffés de pouvoir tuaient les sorciers. Ces êtres non-magiques étaient persuadés que tous les maux du monde étaient dûs aux sorciers égoïstes. Une période de persécution terrible s’ensuivit et de nombreux sorciers périrent.
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Nous devons arrêter ce massacre ! déclara Godric autour d’un verre avec ses amis.
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Ces êtres inférieurs nous tuent, ils ne méritent pas notre aide, siffla Salazar.
Tuons-les !-
Mes amis, un monde en paix ne serait-il pas mieux pour tous ? demanda Helga.
Rowena était comme à son habitude, discrète et observatrice. Elle n’approuvait pas les dires de ami Salazar. Même si elle comprenait ce qui le poussait à réagir de la sorte, il était toujours trop extrême dans ses idées. Une joute verbale entre Godric et Salazar commença, et une Helga confuse tentait de les raisonner. L’un défendait les moldus, l’autre vantait la suprématie des sorciers. Ces disputes étaient fréquentes, et face à cette énième dispute, Rowena soupira.
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N’en avez-vous pas assez de vous disputer ? demanda Rowena, désabusée par les mots violents de l’un et de l’autre.
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Mais Rowena, Salazar veut détruire les moldus pour que régnions sur le monde. C’est inhumain ! s’exclama Godric outré par son ami.
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Assez Godric ! Tu sais aussi bien que moi que si nous ne les massacrons pas, ils nous chasseront jusqu’au dernier.Les esprits s’échauffaient et plus le temps passait et moins les amis s’entendaient. Excédée, Helga se leva brutalement de sa chaise.
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Il suffit ! Vous n’êtes plus des enfants, par la barbe de Merlin ! hurla-t-elle d’une voix suraiguë.
Non, les moldus ne voudront pas concilier notre nature magique avec leur nature non-magique, commença-t-elle sagement envers Godric.
Et non, nous ne tuerons pas les moldus, ajouta-t-elle en se tournant vers Salazar.
Les expressions des deux hommes étaient déconfites. Helga habituellement si calme venait de couper court à leur différend.
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Nous créerons une école, et nous nous cacherons. Ce sera une école qui accueillera les sorciers, et nous les protégerons.Rowena hocha de la tête, impressionnée par l’idée de sa camarade. C’était une décision sage et réfléchie. Même si les deux hommes grimacèrent, ils finirent par acquiescer. Pour l’heure, c’était la seule solution envisageable. Enfin d’accord, Helga mena la discussion pour la création d’une école.
Après des heures et des heures de parlementation, de désaccords et contestations, les quatre sorciers finirent par tomber d’accord. La première école de sorcellerie et de magie allait pouvoir voir le jour.
Ils parcoururent le pays de nombreux jours, sans relâche à la recherche d’un endroit approprié pour élever une école. Les quatre sorciers trouvèrent un château en ruines en Écosse. C’était un endroit idéal, entouré d’une forêt et d’un lac. La végétation était dense et cachait le château et avec une barrière pour repousser les moldus, ils seraient inaccessibles pour les non-magiciens.
Main dans la main, les sorciers réparèrent le château, ajoutant de la magie à celui-ci, agrandissant des parties magiquement. Leur labeur terminé, les quatre sorciers décidèrent d’appeler l’école Poudlard, l’école de sorcellerie et de magie. Ravis par le résultat de leurs efforts, ils entrèrent dans le nouveau hall.
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Quelle belle école, souffla Helga enchantée.
Les sorciers regardèrent ce qu’ils avaient bâti. Une véritable prouesse.
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Il nous faut un blason, déclara Rowena.
Montrons que ce château à une famille aussi digne que la royauté moldue.-
Je propose un lion ! intervint joyeusement Godric.
Salazar roula des yeux. Son ami était puéril, mais cette bête le représentait bien. Salazar lui, n’avait rien d’un lion.
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Je refuse, je préférerais un serpent.-
Salazar, ce n’est pas parce que tu communiques avec les serpents que ça devrait être notre blason, contra Godric.
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Je pourrais en dire autant de ton lion, pesta Salazar.
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Et que diriez-vous d’un blaireau ? tenta Helga.
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Non ! dirent en choeur les deux hommes.
Rowena regardait ses trois amis, tenter de faire entendre leur idée. Fatiguée, elle les interrompit.
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Ecoutez, nous ne serons jamais d’accord. Un blason ne doit pas nécessairement avoir un seul animal ou une seule fleur. Nous sommes quatre sorciers différents, notre blason doit représenter nos différences et nous unir à la fois. Choisissons chacun un animal et nous les combinerons tous les quatre sur le blason.Peu convaincus d’abord, les trois sorciers concédèrent que c’était une idée juste. Chacun choisit alors l’animal qu’il préférait et Rowena se chargea de les assembler sur un blason. Chacun des sorciers avait son importance, et chacun avait sa part de gloire. L’école de Poudlard était à présent un sanctuaire pour les sorciers, un sanctuaire où tous pouvaient pratiquer librement la magie, sans craindre la persécution des moldus.
Depuis, la légende des quatre sorciers se répandit dans le monde, et nombreux furent ceux qui témoignèrent leur respect. Depuis près de mille ans, l’école de Poudlard continue d’enseigner à de centaines de sorciers tous les ans, et jamais la magie ne disparut-elle.