Potion sur mesure avec Drago Malefoy Je me balade tranquillement sur le Chemin de Traverse, à la cherche de nouveaux habits principalement mais aussi d'une jolie conquête si possible. Tandis que je déambule devant les vitrines qui s'enchainent, j'aperçois la boutique d'un alchimiste, que j'ai déjà remarqué il y a quelques semaines. Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que m'a dit mon avocat : la potion Tue-Loup. Si ce truc existe vraiment, ça me sauverait la vie. J'ai repris mon business de deal depuis quelques temps déjà et j'ai pu mettre un peu d'argent de côté, je suis donc prêt à mettre le prix qu'il faut. La boutique, appelée Laboratoire Malefoy, me semble vide, l'occasion parfaite pour faire ma requête peu commune. Je préfère ne pas avoir à demander ce type de produit devant d'autres clients, vaut mieux que mon problème reste secret.
J'entre dans la boutique. Il fait plutôt sombre. Le propriétaire, surement ce monsieur Malefoy, est derrière le comptoir et semble occupé. Je décide de faire un tour des étalages avant d'aller lui demander directement, ça fait plus classe. Il y a tellement de potions, vraiment pour tous les gouts. J'ai toujours été nul en Potions à Ilvermony, j'ai d'ailleurs passé cette matière une seule fois à cause de ma note trop basse. Mais j'ai toujours trouvé que l'alchimie est une discipline fascinante. Comment tous ces ingrédients peuvent donner ce résultat.
Je ne trouve malheureusement pas ce que je cherche dans le magasin, je me dirige donc vers le comptoir. Le proprio est un jeune homme un peu plus vieux que moi aux cheveux blonds platine, je me demande si c'est sa couleur naturelle. Sinon je veux savoir le nom de sa teinture, comme ça je pourrai me faire la même.
- Bonjour, excusez-moi de vous déranger, je commence en prenant un ton poli. J'aurais une requête un peu spécifique. J'ai entendu parler d'une potion Tue-Loup qui atténue les symptômes du lycantropisme. Est-ce que vous en avez en stock ?
Je marque une pause. J'espère qu'il va pas prendre peur et me chasser du magasin comme un chien galeux.
- C'est pas pour moi, c'est pour un ami, j'ajoute en me raclant la gorge.
L'excuse la plus nulle de l'histoire, il ne va absolument pas y croire. Mais au moins j'aurais tenté le coup, peut-être qu'il ne va pas me chasser.
Potion sur mesure@Otello Roy Drago était d'humeur massacrante ce jour-là. Un type louche l'avait extirpé du lit dès l'aube pour faire une commande de plus d'une vingtaine de potions dites "dangereuses". Pour quoi faire ? Ce n'était pas sa place de s'en préoccuper, et il valait peut-être mieux demeurer ignorant. C'était le genre de type qu'on ne peut pas congédier, le genre de commande qu'on ne peut pas repousser, un point c'est tout. Et puis il n'était pas compliqué de savoir d'où venait l'ordre d'exécuter ces mixtures controversées... Voilà qui était tout à fait paradoxal dans la situation de Drago à l'heure actuelle. A l'époque de Shacklebolt, il était surveillé de près par le Ministère et, en vue d'une rédemption, était sommé de coopérer pour court-circuiter ceux qui étaient les siens. S'il dérogeait à la règle ou disparaissait de la circulation, il était de nouveau perçu comme un suspect contraint et forcé de raser les murs pour faire bonne figure. Maintenant que G. était aux commandes, c'était tout l'inverse. On lui facilitait grandement la tâche pour la prospérité de son business. Il était libre de déambuler où il voulait, tenir son labo sans avoir à justifier chacune de ses transactions, chacun de ses déplacements, faire ses comptes de la manière qu'il souhaitait, importer ses ingrédients d'où il voulait, traiter avec les associés de son choix, et opérer toutes les missions les plus sales à son bon vouloir. La différence, c'est qu'il aurait préféré se tenir éloigné des problèmes et que, ironie du sort, les problèmes rythmaient désormais son quotidien d'une manière inédite. Deux pressions différentes, deux cages similaires, et il n'était pas certain d'apprécier le retour de flamme de cette fausse liberté retrouvée. Avoir à traiter avec des sorciers inquiétants ou subir les caprices d'un dictateur n'avait rien de salvateur et lui rappelait de plus en plus les heures les plus sombres de sa vie, lorsqu'il courbait le dos sans broncher pour masquer sa lâcheté. Pour l'instant on usait surtout de ses talents d'apothicaire, mais jusqu'où ça irait ? Et s'il décidait de ne plus collaborer, qu'adviendrait-il de sa mère ? D'Héra ? De Pansy ? Même si l'alchimiste avait appris à contenir ses émotions au fil du temps, il n'en était pas moins anxieux. Et il ne parvenait à supporter ce climat anxiogène qu'en exprimant son mauvais caractère en présence du commun des mortels, loin de ses faux amis, loin de ses bourreaux.
C'est sans surprise qu'il grinça légèrement les dents lorsqu'il vit un client débouler dans son labo. Non, l'alchimiste n'était vraiment pas d'humeur à se montrer cordial aujourd'hui. Avec un peu de chance le gars ferait vite son choix et n'hésiterait pas à dégoter ce pour quoi il est venu. Que nenni ! Il avait une allure décontractée qui n'évoquait que vulgarité à l'ancien Serpentard. Drago scrutait ostensiblement son manège, les yeux anthracites rivés sur ses déambulations hasardeuses. Il en était excessivement agacé d'avance.
- Bonjour, excusez-moi de vous déranger, se lança-t-il enfin. J'aurais une requête un peu spécifique. J'ai entendu parler d'une potion Tue-Loup qui atténue les symptômes du lycantropisme. Est-ce que vous en avez en stock ?
Drago cligna calmement des yeux...
- Certes.
...mais resta stoïque, comme pour irriter son interlocuteur de manière totalement gratuite. Quel alchimiste digne de ce nom n'avait pas de potion tue-loup en stock ? Pour qui le prenait-il ? Cette question était stupide. Bien entendu en temps normal Drago aurait très bien compris que c'était une façon polie comme une autre de passer commande, mais il était tellement chafouin qu'il avait décidé de prendre toute réplique au premier degré, comme s'il fallait s'y attarder plus que nécessaire pour souligner son absurdité. Quand il se comportait comme ça, il se faisait penser à Severus Rogue. Un expert en la matière... C'est alors que le client rajouta une information qui lui fit arquer un sourcil circonspect.
- C'est pas pour moi, c'est pour un ami.
Malefoy ne put s'empêcher d'étouffer un rictus moqueur. Son accent était clairement d'ailleurs et son attitude transpirait la grossièreté. Ca sonnait comme une excuse d'école primaire son affaire.
- Ah. Alors si c'est pour un ami, tout va bien, cracha-t-il en le transperçant du regard comme un serpent.
Drago partit sans un mot dans le local à quelques mètres de là, un endroit à l'abri de la lumière et de l'humidité idéal à la conservation des mixtures sensibles et spéciales. Il en revint avec une boîte pleine de flacons qu'il posa sur le comptoir avant de toiser son interlocuteur d'une manière blasée à souhait.
- Ce n'est pas illégal d'être lycanthrope. Dites à votre "ami" qu'il peut se restaurer lui-même.
Drago farfouilla ensuite dans la boîte pour se saisir d'un flacon.
- Est-ce que votre "ami" sait comment s'en servir au moins ?
Encore un intelligent à qui il faudrait tout expliquer... La belle affaire. Ce qui était certain, c'est que les névroses de Drago le rendaient de plus en plus amer et de moins en moins professionnel, comme si celles-ci faisaient écho à l'adolescent de Poudlard qui semblait le hanter à nouveau. Lou .
(petit reminder) :
" You are mine " - Tae
Otello Roy
Dealer
Photo d'identité :
Bio : Je suis sympa sauf dans les soirs de pleine lune
Potion sur mesure avec Drago Malefoy L'alchimiste me regarde d'un air froid. Peut-être que je le dérange et que son magasin fonctionne avec un système de rendez-vous. Mais bon, il me répond quand même, ça doit pas poser plus de problèmes que ça.
- Ah. Alors si c'est pour un ami, tout va bien.
Son ton est plutôt antipathique. Je regrette un peu d'être venu ici, j'aurais mieux fait de chercher quelqu'un dans l'Allée des Embrumes. Je sens du jugement dans la voix. Il se retourne pour se rendre dans un espèce de cagibi et revient avec une boite pleine de flacon dans les mains, accompagné du bruit des verres qui s'entrechoquent.
- Ce n'est pas illégal d'être lycanthrope, continue monsieur Malfoy. Dites à votre "ami" qu'il peut se restaurer lui-même.
Je souris comme seule réponse. J'avoue que mon excuse était bete et maintenant il doit me prendre pour un débile. Il me tend une fiole pleine d'un liquide opaque avant de me lancer :
- Est-ce que votre "ami" sait comment s'en servir au moins ?
Je m'éclaircit la gorge, gêné. Je pensais que la potion venait avec des instructions d'utilisation, comme les médicaments mordus. Il va falloir qu'il m'explique et il ne m'a pas l'air très disposé à le faire.
- Euh non, je ne crois pas, je pense que c'est mieux que vous me l'expliquiez. Juste au cas où.
Je me lance quand même, en lui posant les premieres questions qui me viennent à l'esprit, pour être sur qu'il y répondra.
- Je peux juste vous demander combien coûte la potion et en combien de temps elle fait effet ?
Je n'ai ni beaucoup d'argent ni beaucoup de temps. Mais si cette mixture marche vraiment, elle me sauvera de pas mal d'ennuis.
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