Assis dans l'ancienne salle à manger de square Grimmauld, je triais quelques papiers pour le S.C.E.A.U. Je m'étais absenté deux ans à peine d'Angleterre pour retourner en Chine, et à mon retour, tout a changé. Le stress que cela avait provoqué chez moi était au delà de tout ce à quoi j'avais pu imaginer. Je m'adaptais aux changements, j'avais toujours su, mais ce n'était jamais aussi brutal. C'était perturbant. Mon poste, je pouvais le garder mais je devais prêter allégeance à Gustav. Moi, un né-moldu? Jamais je n'aurais pu m'intégrer dans leur système.
Seul un imbécile ne comprenant pas les enjeux devaient s'engager du côté de la H.O.R.D.E de bon coeur avec joie et sérénité. Enfin, c'était ce que j'imaginais. Je n'en savais foutrement rien. Toujours est-il que j'avais vidé mon bureau à mon retour de Chine et rapidement, j'ai été contacté par le S.C.E.A.U. J'ai tout de suite dit oui. C'était ça ou un exil permanent en Chine. La vie n'est pas des plus faciles là-bas, mais au moins je n'aurais pas eu à me sentir menacé tous les jours. Finalement, rester ici et me battre pour notre liberté à tous, c'était une solution envisageable et gratifiante. De plus, la vie de mes parents était ici, en Angleterre. Ils n'avaient pas fuit la Chine pour que je fuis à mon tour.
Je soupirais. La situation me paraissait si compliquée et en même temps la solution paraissait évidente: Eliminer Gustav et ses disciples. Mais comment débloquer la situation? Je devais bien commencer quelque part... C'est pourquoi je regardais les papiers présents au siège. Peut-être que je trouverais un indice, ou une piste au moins? Mais les papiers semblaient désorganisés. J'ai crisé en voyant tout ça. J'avais espéré quelque chose de plus carré, de moins éparpillé. Certes, le reste était organisé. Mais la paperasse, je savais que tout le monde détestait la paperasse. Moi le premier, mais quelqu'un de nouveau allait forcément demander des renseignements.
J'avais devant moi une masse importante de parchemins. Cela faisait déjà plusieurs heures que je lisais et rangeais progressivement. C'était pas la partie plus amusante de mon boulot. Et j'espérais ne pas avoir à le refaire tous les jours. Ah non, quel cauchemar. Je préférais de loin être sur le terrain, au coeur d'action. Comme tous les autres au final. Je n'étais déjà pas gratte-papier au ministère, pourquoi commencer maintenant?
Je déroulais un nouveau parchemin lorsque j'en fis tomber un par terre. Je me penchais pour le ramasser lorsque je vis une paire de pieds de l'autre côté de la table. Me redressant, la personne était dans l'encadrement de la porte.
- Oh, bonjour. Je pensais être seul à cette heure-ci, dis-je en regardant l'heure.
A peine dix heures du matin. Déjà? En fait le temps était passé beaucoup plus rapidement que je ne l'avais cru. Je regardais ma tasse de café, vide à présent. D'un coup de baguette, je la remplissais. J'avais encore pas mal de paperasse à trier moi...