Un soir orageux de l'été 1998, au fin fond d'une campagne anglaise, Lucius, Narcissa et Drago Malefoy se terrent bien sagement dans une vieille bicoque en ruines en attendant de trouver une solution durable plus confortable. Il est bien délicat pour eux de chercher à joindre des proches, qui eux-mêmes doivent probablement être interrogés au ministère pour avouer leurs récents méfaits. De plus, ils se doutent bien que le réseau des hiboux doit être étroitement surveillé pour les retrouver. La seule solution est d'attendre. A 4H17 du matin très précisément, Narcissa va réveiller son fils. "Viens, nous partons." lui chuchote-t-elle à la hâte en le secouant hors du lit. Sans chercher à comprendre, le blond la suit. Drago Malefoy ne sait plus faire que ça, suivre, comme si c'était plus facile que de réfléchir. Sinon, il réaliserait que les Aurors sont à leurs trousses, et que leur implication dans la récente guerre n'augure rien de bon. Pourtant, il s'étonne de voir son père manquer à l'appel. "Chut, il dort encore." Narcissa a préparé deux sacs bien rapidement, et a bel et bien planifié de quitter Lucius pour la toute première fois de sa vie. A quoi pense-t-elle à ce moment précis ? A l'avenir de son fils, et à son passé déjà suffisamment gâché. Narcissa est consciente d'avoir toujours aveuglément suivi son mari, mais cette fois elle ne se laissera pas couler avec. Elle n'a jamais porté le titre de mangemort, elle. Quant à son fils, il a fait ce qu'il fallait pour empêcher que Voldemort ne les tue tous. A ses yeux, il y a possibilité de rédemption en se rendant au Magenmagot. Sans Lucius.

Un procès est finalement intenté contre la mère et son fils, et Harry Potter témoigne en leur faveur. Sans montrer sa sympathie, il reconnait de bonne grâce que madame Malefoy a délibérément trompé le Seigneur des Ténèbres à un moment critique de la bataille, et que cela lui a sans aucun doute permis de remporter la guerre. Il avoue aussi que Drago ne les a pas vendus lorsqu'ils se sont faits prendre au manoir avec Ron et Hermione, ce fameux jour où Dobby s'est éteint sous le coup mortel de Bellatrix Lestrange. Hermione rajoute que le jour du rassemblement sur le parvis de l'école où mangemorts et élèves étaient au front, peu avant la confrontation ultime entre Harry et Voldemort, Drago semblait lourdement hésiter à rejoindre "son camp" jusqu'à son étreinte glaciale dans les bras du mage noir. Enfin Ron, plus bougon et moins maîtrisé, appuie malgré tout les dires de ses camarades en affirmant que si Malefoy a suivi sa famille, c'était soit par lâcheté soit par "obligation familiale", mais certainement pas par choix, ou du moins pas totalement. Durant toute ces interventions, le blond reste impassible et s'évertue à ne jamais croiser leurs regards. Nul ne sait ce qu'il se passe dans sa tête en cet instant.

Le jury semble favorable à son acquittement, d'autant plus que le garçon n'a jamais tué personne, tout comme sa mère. De son côté, Narcissa est soulagée de voir que le Magenmagot les épargne à condition de collaborer étroitement avec eux pour retrouver Lucius et d'autres anciens "copains". Serait-elle prête à vendre son mari ? Ou jouera-t-elle un double-jeu ? Quoiqu'il en soit, elle accepte le marché. Aussi, ils devront se racheter à l'égard de la société magique, et participer à toutes les actions d'associations caritatives en faveur des nés-moldus et autres événements pour soutenir les minorités opprimées, histoire de montrer l'exemple au reste des sang-purs. Ils acceptent sans broncher. Ont-ils vraiment le choix ?

Sans surprendre ses compères, Hermione passe ses A.S.P.I.C haut la main et s'en sort avec optimal dans toutes les matières. Toutefois, la jeune femme qui n'a cessé d'être engagée, notamment à travers la S.A.L.E (Société d'Aide à la Libération des Elfes), souffre de l'absence de ses parents installés en Australie depuis que, suite à la prévenance bienveillante de leur fille durant la guerre, ces derniers l'ont tout bonnement évincée de leur mémoire. C'est ainsi qu'elle compense son vide affectif par la lutte, et ne manque pas de se faire remarquer à son tour par le ministre de la magie.

Le 6 juillet 1999, il la reçoit dans son bureau pour écouter ses arguments. Convaincu par sa verve, son intelligence, sa tolérance, son ouverture d'esprit, et surtout pour son statut de née-moldue qui pourrait révolutionner le monde magique si elle devenait une figure clef dans ce nouveau gouvernement, il lui promet un poste au service de replacement des elfes de maison pour qu'elle puisse changer les choses de l'intérieur. Bien entendu elle accepte, honorée. Seulement, la procédure n'est pas si simple... On ne change pas les mentalités en un claquement de doigts ! Elle se battra jusqu'à la fin de l'année pour récolter le vote de tous les ministres concernant le statut des elfes de maison, et n'obtiendra qu'une maigre - mais pas négligeable - évolution : ces derniers seront toujours considérés comme des créatures à part, ceci dit ils pourront choisir de quitter leur maître sans que celui-ci ne leur offre un quelconque habit. En réalité, cela arrange bien la plupart des elfes qui ne sauraient comment vivre sans la compagnie de ceux qu'ils ont côtoyés toute leur vie, depuis des générations.

Granger, finalement consciente de la complexité de la chose, apprend sur le tas et comprend qu'il y a une faille dans le système. Même si l'elfe est libre de partir sans l'autorisation d'un vêtement symbolique, il peut être intimidé moralement et se voir dissuadé de quitter son bourreau. Elle entreprend alors de cibler davantage sa lutte et de se focaliser sur les elfes de maison maltraités. Via l'adresse d'une volière ensorcelée logée au ministère, elle lance un service d'écoute anonyme qui permettra à ceux-ci de se manifester sans être repérés par leur maître, et organise des inspections surprises dans chaque famille recensant un ou plusieurs elfes sous son toit, afin d'en vérifier les conditions de vie.

De leurs côtés, Harry, Ron et Neville travaillent d'arrache-pied au bureau des Aurors pour retrouver les Mangemorts en cavale (voir précisions dans la section suivante). Cependant, à la fin de leur stage en 2001, Neville projette de postuler comme professeur de botanique remplaçant à Poudlard, tandis que Ron songe sérieusement à retourner aider son frère à la boutique Weasley Farces pour sorciers facétieux du chemin de Traverse. Il n'y a que Harry qui est définitivement embauché au bureau des Aurors.

Pour la question des amourettes, qu'il s'agisse de Ron/Hermione ou Neville/Luna, ils se sont délités... pour mieux se retrouver ? Le premier couple a duré un an. Les ambitions trop différentes de chacun ont eu raison de leur profond attachement. Les raisons de la rupture entre Neville et Luna sont moins évidentes en revanche... Finiront-ils par tous se retrouver ? Ou tomberont-ils sous le charme de quelqu'un d'autre ? Les paris sont lancés.

Quant à Harry/Ginny, aux dernières nouvelles ils filent toujours le parfait amour.

Durant leur stage de 1998 à 2001, Harry et Ron font équipe au bureau des Aurors pour traquer les Mangemorts qui ne sont toujours pas jugés. Ils usent de tous les moyens : récapitulatif des utilisations de portoloins, le réseau de poste des hiboux et celui de cheminette, sans oublier le transplanage sur le sol anglais et l'alerte lancée à la police magique internationale.

Les cavaleurs sont prudents, mais ils finissent toujours par commettre une erreur. Ainsi, le duo parvient à en capturer quelques uns, les moins malins. Ceux-ci finissent par révéler des informations capitales sous veritaserum, notamment que les Mangemorts récalcitrants se sont mis à recruter d'autres partisans en Russie où ils se terreraient actuellement, pour former un nouveau groupuscule en vue de réformer la magie et ses statuts au niveau mondial. Ils y auraient trouvé un leader qui sévissait déjà dans le pays, un certain Gustav G. qui, selon les dires des interrogés, aurait plus de 70 ans, rajoutant que peu de partisans auraient eu l'occasion de le voir en chair et en os puisque, n'ayant pas un casier judiciaire blanc comme neige, il se cacherait des autorités russes sous ce pseudonyme.

Grâce à ces informations, le ministère réglemente d'autant plus l'immigration russe et allemande en terre britannique par des interrogatoires. Qui sait si certains ne sont pas liés à toute cette affaire et ne chercheraient pas à s'infiltrer sournoisement en profitant de la faiblesse et la nouvelle insouciance du pays ?

Tout cela soulève des questions. Qui se cache derrière l'énigmatique Gustav G. ? Est-il aussi dangereux que Tom Jedusor ou un simple vieillard fanatique amateur ? Constitue-t-il une menace sérieuse ? Neville Londubat, lui aussi en poste au bureau des Aurors et toutefois plus actif dans la section de recherches, mène l'enquête. La police russe n'étant bizarrement pas très coopérative pour partager ses dossiers, il se documente lui-même en ressortant les archives des admissions de Durmstrang des années 1930 à 1950, se doutant fortement que le mystérieux monsieur G. avait dû y passer sa scolarité. Or, le nom Gustav se révélant bien commun à toutes les époques, la tâche se révèle particulièrement ardue. D'autant plus si on considère que c'est un faux nom. Ceci dit, Harry glisse que même dans un pseudonyme, il y a du vrai.

Naturellement, Neville entreprend d'associer au nom "Gustav" tous les noms de famille commençant par un G, mais là encore la sélection se révèle bien vaste dans les archives de Durmstrang. Puisque c'est leur seule piste, il prend son mal en patience et voyage à travers toute l'Europe de l'est en compagnie de Ron et Harry pour interroger les familles concernées. Il s'avère que certains de ces Gustav sont décédés, et d'autres n'apparaissent dans aucun registre de police du pays auquel ils sont rattachés. L'équipe commence à penser que le "G" n'est pas un indicateur de son véritable nom de famille...

Dernière solution  : contacter le service sorcier des adoptions. Ils étudient avec minutie chaque cas recensé des années 30 à 50, chaque adoption et changement de nom associé, jusqu'à les comparer avec la liste de tous les Gustav qui ont été à Durmstrang, quelque soit leur nom de famille, commençant par un "G" ou pas.

De fil en aiguille, en dénichant les Gustav ayant commis des impairs au sein de la justice magique au cours de leur vie, ils parviennent à retrouver un certain Gustav Herzog adopté en 1941 par un couple allemand, qui aurait fini par suivre ses études à Durmstrang. Un profil où tout correspond, à un détail près : les Aurors s'attendaient à dénicher un Russe, et on leur sert un Allemand. Celui-ci serait né en 1933 à l'aube de la seconde guerre mondiale moldue et 10 ans avant les événements sordides qui se sont déroulés en Europe de l'est par un certain mage noir anciennement proche d'Albus Dumbledore. Grâce à son dossier, ils déterrent son nom de naissance qui n'est nul autre que... Grindelwald. Comme le célèbre mage noir.


Qui était sa mère ? Nul ne le sait. Elle avait pris la peine de déposer son enfant à l'orphelinat sans la présence du père, et était repartie aussi sec. Serait-il possible que le père en question ne soit nul autre que Gellert Grindelwald ? Celui-là même qui a sévi dans les années 40 en Europe de l'est et qui s'appropriait la marque des reliques de la mort pour signer son oeuvre ? Le ministère ne peut que le craindre. En épluchant les rapports de police étrangère, les trois Aurors découvrent que Gustav Herzog est porté disparu depuis 1980 et activement recherché pour crimes contre la société moldue en Russie, période durant laquelle il a dû y migrer après avoir commis quelques crimes mineurs dans son pays natal, l'Allemagne.

Pour les moldus justement, il est considéré comme un simple terroriste. A l'époque, cette affaire avait été éclipsée par "le cas Voldemort" en Grande-Bretagne, raison pour laquelle cette découverte se révèle bien surprenante aujourd'hui. A plusieurs reprises, Herzog aurait assassiné ou asservi des êtres dont le sang n'était pas 100% sorcier, en se fondant à chaque fois dans la masse moldue avant de frapper. A chaque crime, il laissait un parchemin derrière lui où était inscrit "Pour le plus grand bien" avant de s'auto-détruire en s'embrasant d'une flamme vert émeraude. Cette signature constitue une piste solide puisqu'elle fait directement référence à celle de Gellert Grindelwald, lui-même, qui était allé jusqu'à la graver sur le mur de sa propre prison, Nurmengard, où il a d'ailleurs fini ses jours, jusqu'à ce que Lord Voldemort en personne lui ôte la vie alors qu'il était en quête de la baguette de sureau il n'y a pas moins longtemps qu'en... 1998.

Il s'agirait donc du fils de Gellert Grindelwald en personne, un fils qu'il n'aurait pas assumé peu avant son ascension et dont la mère ne devait pas avoir d'importance capitale. Se pourrait-il que Gustav prenne la suite du père qui l'a renié ? Pourquoi maintenant, à 73 ans si l'on en croit sa date de naissance ? A-t-il attendu l'échec de Voldemort pour rassembler ses adeptes ? A-t-il cherché à retrouver son père avant son incarcération à Nurmengard et sa mort en 1998 ? L'enquête se poursuit pour répondre à ces questions. L'inquiétude règne au bureau des Aurors car plus la menace se dessine, plus elle apparaît sérieuse.

Toutefois, l'alerte n'est pas encore divulguée dans le monde sorcier même si Shacklebolt est conscient de la problématique et refuse de répéter les erreurs du passé en fermant les yeux sur les projets d'un nouveau fanatique. Une partie de ses Aurors siège en Russie afin de retrouver la base, le leader, les acteurs, et les projets concrets de cette organisation, tandis que d'autres poursuivent les recherches en Angleterre pour trouver les Mangemorts n'ayant pas réussi à sortir du territoire. Pourtant, l'information fuite et inquiète le peuple au passage... Sans toutefois révéler le nom "Grindelwald", on parle d'un certain Herzog qui recruterait des adeptes dans d'autres contrées. Y aurait-il une taupe au ministère ? Heureusement, personne n'a l'air réellement au parfum de ses véritables origines en dehors des figures de l'autorité. Pour combien de temps ?

Peu de temps après l'événement tragique du 13 juin dernier, Narcissa, qui a retrouvé son manoir dans le comté du Wiltshire depuis quelques années déjà et qui est toujours sans nouvelle de Lucius, reçoit d'étranges messages sur le pas de sa porte. Depuis le fameux meurtre de Mary Cattermole, presque chaque matin, elle retrouve un petit bout de parchemin sur lequel est inscrit différents messages qui vont de "Nous nous retrouverons bientôt" à "Je t'ai vue hier matin sur le chemin de Traverse". N'importe qui interpréterait ceux-ci comme des menaces, d'autant plus qu'ils finissent toujours pas se désagréger en... une flamme verte, tout comme le parchemin déposé sur le corps de Cattermole. Narcissa n'ignore pas la procédure du récent meurtre et fait tout de suite le lien.

Son mari serait-il derrière tout ça ? Chercherait-il à la joindre pour en faire de nouveau son alliée et compagne ? Pour lui signifier de manière énigmatique qu'il est toujours dans le coin sans toutefois prendre le risque de se faire prendre ? Ou la menace-t-il réellement, elle et son fils, vexé d'avoir été abandonné ? Quoiqu'il en soit, madame Malefoy ne prévient pas les autorités. Si elle doit affronter le retour de son mari, elle l'attend de pied ferme. Ce qui est certain, c'est qu'il - ou du moins l'auteur de ces parchemins - est physiquement présent sur le territoire. Ceux-ci ne lui sont pas parvenus par hibou... Ils ont été déposés à main nue. Et puis l'écriture, bien que maladroite et hâtive, lui semble étrangement familière... Fuir son mari pour s'en sortir est une chose, le livrer expressément aux Aurors en est une autre.