An angel has fallen

Date d'inscription : 28/04/2018

An angel has fallenLa ruelle était froide, et abandonnée.

L'allée des Embrumes n'était pas un endroit que Céleste fréquentait souvent, bien loin de là. En fait, elle l'évitait le plus possible. Elle ne l'effrayait pas, pas vraiment du moins. Les gens qui s'y trouvaient non plus ne l'effrayait pas. Il en fallait plus pour effrayer Céleste désormais. Une gare pleine de souvenirs par exemple, ou bien une vieille photo de famille. La possibilité que sa soeur soit bel et bien quelqu'un de diabolique, qu'elle ne jouait aucun rôle, n'obéissait à aucun ordre si ce n'est sa propre volonté. Qu'elle était peut-être pire encore que son défunt père et qu'elle était en liberté. Ça, ça l'effrayait. Ça, c'était une menace bien réelle qui pesait sur ses épaules, au dessus de sa tête. Ça... c'était terrifiant. Et pour la première fois, Céleste ne fuyait pas.

Elle se tenait là, tremblante, au milieu de cette ruelle. Elle serrait sa baguette dans sa main, tremblante elle aussi. Elle avait longuement hésité avant de venir ici, de commettre cet acte stupide de bravoure. Elle se trouvait ridicule, au fond. Elle s'était rendue à un rendez-vous donné par une vieille femme ensevelie sous les châles colorés à un marché nocturne. Un rendez-vous qui d'après ses dires, lui coûterait probablement la vie.

Mais au fond Céleste, elle n'avait plus grand chose à perdre.

Tout ce qui lui importait, elle l'avait perdu. Elle l'avait vu mourir, elle l'avait tué. Alors bien sûr qu'elle manquerait à quelques personnes ici. Bien sûr qu'elle la regretterait, cette vie tranquille. Mais elle ne pouvait plus continuer. Elle ne pouvait plus vivre rongée par la culpabilité comme elle l'avait fait si longtemps. Il fallait que ça cesse, c'était la seule façon de retrouver sa vie, de se retrouver elle. Alors au fond, peu importe ce que ça lui coûterait. Elle était prête à en payer le prix en échange du pardon de ses erreurs passées.

La main crispée sur sa baguette, tremblante, elle se trouvait là. Elle était prête, prête à faire face. Elle savait quoi faire, elle était prête.

Elle espérait simplement qu'elle ne le regretterait pas.
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Date d'inscription : 22/04/2018

L'homme marchait d'un pas lent dans l'allée des Embrumes. Son regard scrutateur analysait tout ce qui l'entourait ; chaque lieu, chaque personne, chaque objet, pouvait être une menace potentielle. Si l'une d'entre elles s'opposaient à lui il l'éliminerait sans une once d'hésitation. Un geste net, un sort s'envolant, la disparition pure et simple de ce qu'il redoutait. Nul ne devait oser l'affronter ou ambitionner de savoir le contrer. Le ridicule même de de l'éventualité de cette situation le fit ricaner et les éclats lugubres se répercutèrent contre les murs froids. Les quelques passant, même les plus dérangés, devinaient sa dangerosité.

Une sorcière blonde qu'il trouva chétive avançait face à lui. Que faisait-elle dans un environnement comme celui-ci, effrayée comme elle l'était ? Elle ne pouvait contrôler ses tremblement et elle empestait la peur. Peu importe la distance qui les séparait, il était capable de le sentir. C'était comme l'odeur de la défaite, celle du sang et du drame. Ses sens étaient plus qu'aiguisés lorsqu'il s'agissait de percevoir les faiblesses d'autrui. Et elle était plus faible qu'aucun autre. Il l'écraserait comme une minuscules fourmi s'il le fallait.

Fait étrange, elle tenait sortie sa baguette. Pourquoi si ce n'est pour attaquer. Le disciple était le seul prédateur alentour, alors contre qui d'autre que lui la proie voudrait-elle se défendre ? Il ne pouvait prendre le risque de lui laisser le bénéfice du doute. Avisant le bâton de bois vacillant, il sortit le sien en un geste brusque et immédiat, incantant un Expelliarmus dans sa direction. Sans attendre de savoir si le sort l'avait touchée il se précipita jusqu'à elle et la plaqua contre un mur, faisant barrage de son propre corps. Tenue comme elle l'était, même s'il n'avait su la désarmer, elle ne pourrait rien contre lui. Sa propre baguette s'enfonçait dans la peau tendre de son cou.

- Une bonne raison de ne pas te tuer, cracha-t-il, ou tu meurs.

Il n'était pas un stupide assassin et ne voulait pas éliminer un allié en une prévenance excessive. Néanmoins, si tel était le cas, ceux-ci devaient le convaincre. Autant dire qu'il restait toujours sceptique et préférait se tromper dans un sens que dans un autre.

HRPG:

Date d'inscription : 04/10/2017

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'Pile ou Face' :

Date d'inscription : 28/04/2018

An angel has fallenCe sont dans ce genre de moments que les héroïnes tremblotantes et craintives devenaient braves, dans les livres qu'elle lisait. Mais Céleste, elle était loin d'être idiote. Elle savait bien que dans la réalité, les héroïnes tremblotantes et craintives ne devenaient pas intrépides aussi rapidement. Elle savait que c'était un long chemin à prendre, qu'il était parsemé de pièges et ô combien douloureux.

C'est sûrement pour cette raison qu'elle eut envie de fuir.

Dès qu'elle l'avait aperçu, son sang s'était transformé en glace. Elle connaissait cette allure. C'était celle d'un homme sûr de qui il était, celle de quelqu'un qui n'avait peur de rien et qui savait où il mettait les pieds. Elle connaissait cette allure, parce que c'était également celle de Diane, et même de la sienne autrefois. Alors c'est à ce moment là qu'elle envisagea la fuite. Mais elle resta bêtement plantée là, à le regarder. Elle fit même un pas vers lui, inconsciente qu'elle était. Comme s'il pouvait s'agir d'une bonne choses, comme si cet homme n'allait pas immédiatement vouloir sa peau. Comme elle pouvait être naïve... et ce n'était pas fini. Cet homme qui la terrifiait tant pointa sa baguette vers elle et tenta de la désarmer. Si elle avait senti le bois tendre quitter sa main, nul doute qu'elle aurait couru. Elle se serait enfuit à toutes jambes et ne serait jamais revenue. Mais sa baguette était toujours là, dans sa main. Elle la sentait pulser, ça lui rappelait qu'elle aussi savait lancer des sorts, qu'elle aussi elle avait été aussi confiante que lui.

Alors elle ne détala pas, et le regretta immédiatement lorsqu'elle fut plaquée contre un mur, menacée par cet homme qui la révulsait. Une succession de pensées toutes plus insensées les unes que les autres défilèrent dans son esprit, à ses oreilles, brouillait tous ses sens. Mais elle avait toujours sa baguette en main, la possibilité d'agir, ou de mourir. Elle se rappela des paroles de la voyante, et elle fit son choix.

- Diane Grym. Je suis sa sœur.

Même s'il la croyait, ce n'était pas suffisant. Elle le savait. Il en fallait plus, bien plus. Alors elle se redressa, et elle le retrouva cet air suffisant. Il revenait de si loin, elle ne l'avait plus utilisé depuis si longtemps, mais il était toujours là. Elle se redressa, le dos toujours contre le mur, et elle le défia ouvertement du regard.

- Et je suis avec vous. Depuis le début, je suis avec vous.

Elle eut un sourire narquois, le genre de sourire qu'a quelqu'un lorsqu'il dévoile un secret longtemps dissimulé, ou alors l'issue d'une farce dont il avait le secret. Sauf que Céleste n'était pas cette personne, Céleste jouait un rôle et elle ignorait si le disciple marcherait. Surtout qu'elle jouait sur un terrain dangereux, dont elle ignorait quasiment tout. Alors elle fit l'effort monstrueux de stabiliser sa baguette dans sa main, et la pointa sur le ventre de ce cher monsieur. Elle ne tenta pas de le repousser, simplement de lui faire comprendre qu'il n'avait pas réussi et qu'elle était toujours en moyen de se défendre. Le tout était alors de paraître crédible en vociférant une menace qu'elle se savant incapable d'exécuter.

- Dans tous les cas, tu ferais mieux de me lâcher, imbécile. Parce que quand je jette un sort, je ne le manque pas.

À ses yeux, elle était aussi convaincante qu'un gnome qui tentait de convaincre un basilic qu'il allait le tuer, ou au moins lui faire très mal: complètement pathétique.
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Date d'inscription : 22/04/2018

L'inconnue n'hésita pas longtemps. Sa réponse fusa, peu convaincante, mais plus astucieuse tout de même qu'un silence qui lui aurait déplu. Faute de le persuader, elle l'intrigua. Son excuse qui n'en était pas une était des plus surprenantes.

- Diane Grym. Je suis sa sœur.

Il connaissait la sorcière pour l'avoir croisée dans les rangs de Gustav, mais était-ce suffisant ? Elle n'était rien de plus qu'une autre de ses disciples et partager son sang ne donnait aucun passe-droit. Ça ne faisait pas d'elle une sorte de divinité intouchable et elle méritait de subir tout autant qu'aucun autre si elle osait se dresser sur leur chemin. Pourtant ce ne fut pas ce que sous-entendit ses autres propos.

- Et je suis avec vous. Depuis le début, je suis avec vous.

Qu'entendait-elle par là ? Il ne lui semblait pas avoir déjà aperçut son visage. Si elle disait les suivre de loin ce n'était rien d'autre qu'une lâche, encore une, qui n'osait pas s'investir vraiment.

- Dans tous les cas, tu ferais mieux de me lâcher, imbécile. Parce que quand je jette un sort, je ne le manque pas.

Il ricana face à la menace inexistante qu'elle représentait, et ce fut d'ailleurs pour cette raison qu'il obtempéra. Non pas de crainte des représailles mais parce qu'il avait au contraire comprit qu'elle ne représentait aucun danger. Ce n'était qu'une souris, une minuscule souris, qui pourrait courir longtemps sans parvenir à échapper au chat qu'il était. Aucun intérêt alors de la maintenir puisqu'elle ne pourrait s'évader.

- Si j'avais eu peur de toi, je t'aurais achevée et non pas lâchée, c'est en te tenant que je suis certain que tu ne pourras pas m'attaquer. Qui espères-tu effrayer, comme ça ? Mais belle initiative.

Elle avait fait preuve d'un peu de cran - sans réussite, mais c'était déjà plus encourageant que rester inerte à attendre la sentence. Peut-être méritait-elle qu'elle lui accorde un peu d'intérêt. Et puis, il devait décider s'il préférait qu'elle vive ou qu'elle meurt.

- Je m'en fiche, d'à quelle famille tu appartiens. Il va falloir m'en donner plus.