L’effervescence du Ministère déborde pour s'épancher jusque dans nos rues. Les employés inefficaces, notamment les Aurors, s’inquiètent de ne parvenir à rien puisqu'ils décident de persécuter aléatoirement des sorciers. La violence comme réponse à la frustration ? C'est ce que semblent trahir leurs nouvelle méthodes qui n'obtiennent pas plus de résultats que les précédentes.

Incapables de contrôler la menace de Gustav (dont ils frissonnent d'évoquer le nom) et ses adeptes, ils s'attaquent aux honnêtes citoyens pour se trouver des coupables. Ni vous ni moi n'êtes plus en sécurité, tous susceptibles d'être aujourd'hui ou demain interrogés par ceux censés nous protéger. Arrestations brutales et injustifiées causées par l'errance des duellistes désœuvrés. Il est vrai, n'est-ce pas, qu'il est plus simple de se promener dans notre ville pour effectuer quelques captures arbitraires qu'enquêter correctement pour éliminer le danger. Les voilà payés à nous suspecter, peuple innocent et victime de leur inaptitude !

Plusieurs témoignages que nous avons pu confirmer nous sont revenus, dénonçant des pratiques abusives bafouant notre droit le plus fondamental : des passants ont été contraints de boire du veritaserum pour prouver leur innocence, leur esprit violé par des représentants de l'Ordre, des représentants de la Justice, des représentants du Ministère. Rien ne les incriminait pourtant. Ils étaient n'importe qui et ils étaient tout le monde, ayant seulement traversé le mauvais passage au mauvais moment. Ça aurait pu être un autre sans que rien ne soit changé. Vous auriez pu devoir trahir toutes vos pensées, le Ministre ne se préoccupant pas de préserver son intégrité en respectant votre condition de personne.

À quoi sommes nous réduits si même nos réflexions les plus secrètes et personnelles peuvent être révélées selon le bon vouloir de notre gouvernement ? Sommes-nous donc des êtres inférieurs qui n'ont pas à être traités en égaux ? Du bétail ne méritant pas d'être le propre maître de son intellect ? Les laisserons-nous souverains de nos idées ?

Ceux-là décident pour nous mais se taisent quand il s'agit d'être honnêtes. Il n'est question de vérité que lorsqu'ils le décident. Notre docilité nous perdra.