Un train dans la nuit

Le train file à travers la nuit, fendant l'obscurité. Il éclaire le paysage des lumières émanant des quelques compartiments dans lesquels elles sont encore allumées. Dans d'autres, les sorciers assoupis se laissent porter par le léger tremblement des rails. Il est bien tard, et des rares passagers, peu luttent encore contre le sommeil. Un arrêt brutal les éveillent pourtant tous bien trop brusquement.

Un des wagons bascule, emporté pas la force de ceux auxquels il est enchaîné. L'énorme rocher qui se trouve près de lui l’empêche néanmoins de heurter le sol. Il n'est alors ni à la verticale, ni à l'horizontal, mais bien bloqué entre ces deux positions. Une bosse imposante déforme l'un des murs de son couloirs, la plaque de fer se trouvant tout contre la pierre.

C'est dans celui-ci que vous voyagiez, tandis que vous n'imaginiez pas un instant que votre trajet soit interrompu de la sorte. Une atmosphère lugubre règne désormais alors qu'il n'y a plus une once de clarté autour de vous. Tous juste si le rayonnement des astres vous permet de vous déplacer dans les ténèbres … Vous auriez pu incanter afin de faire apparaître un confortable Lumos mais votre baguette est restée dans votre valise et celle-ci a été entreposée avec les autres bagages, bien loin de là où vous vous trouvez.

Avant même que vous ne puissiez envisager une solution, un bruit retentissant se fait entendre derrière la paroi, à l'intérieur de la voiture. Il ne tient qu'à vous d'aller par devant le danger ou attendre sagement que celui-ci s'éloigne …

La jeune fille avait bien besoin de sommeil. Généralement, il faut qu'une jeune personne dorme plus de six heures pour être complètement reposée et apte à travailler pour une journée entière. Mais, malgré la fatigue qui s'emparait peu à peu de ses membres, Yseul ne parvenait pas a s'endormir.

Tout dans cette situation semblait être fait pour l'empêcher de dormir. Elle n'arrivait pas à trouver une position confortable pour dormir. Le bruit du train, que certaines de ses connaissances décrivaient comme agréable, lui donnait envie d'être sourde. Puis elle n'était pas rassurée par l'absence de sa baguette.

Jamais auparavant elle n'avait remarqué a quel point elle était incapable sans ce petit bout de bois. Elle avait littéralement l'impression qu'un morceau d'elle même était dans sa valise.

S'étirant, elle essaya de se caler plus confortablement sur son siège afin d'au moins se reposer avant d'arriver, quand elle se sentit soudainement propulsée sur le côté. Son corps fin et léger vint s'écraser brusquement contre la paroisse du wagon, et les lumières s'éteignirent tout aussi brusquement.

Le souffle de la blonde se fit court. En lorsque son dos était violemment entré en contact avec le mur, elle avait sentit tout l'air s'échapper de ses poumons, et elle avait maintenant du mal à récupérer. Tâtonnant dans le noir, sa main rencontra la banquette sur laquelle elle avait été installé et elle s'en aida pour se redressa.

Le wagon semblait ne pas être dans sa position normale. La jolie asiatique posa sa main sur sa poche à la recherche de sa baguette, avant de se souvenir qu'elle se trouvait dans ses bagages.

Assez peu rassurée et tremblante, elle se rassit sur son siège, priant pour que ses jambes arrêtent de trembler. Elle comptait bien rester ici jusqu'à ce que tout revienne a la normale.

Un bruit étrange se fit alors entendre. Un bruit mennaçant, dangereux. Yseul se recroquevilla sur elle même. Elle n'allait pas sortir de sa voiture, c'était sûr.

Sauf qu'elle était une Auror. Une apprentie Auror, certes, mais tout de même. Son métier était de protéger les gens et de détruire le danger. Elle ferma les yeux, se crispa une dernière fois puis se leva, toujours aussi tremblante.

Les bras tendus, faisant bien attention à ne rentrer dans aucun obstacle, elle finit par sentir la poignet de la porte sous sa main, et ouvrit en grand.

Codage par Libella sur Graphiorum

En fait il y avait rien, contrairement à ce qu'indiquait le bruit bizarre qu'elle avait entendu. Juste un couloir, sombre et vachement glauque. Elle sentit un frisson parcourir son corps, et recula un peu.

Ils n'étaient que deux ou trois dans le wagon. Un homme sortit de sa cabine et vient se placer lui  aussi devant la porte. Elle lui jeta un regard. Puis, enfin, elle parla :

- Bonjour.

C'était un peu déplacé dans le contexte, puisque la soirée était déjà assez entamée. Ah, et aussi parce qu'elle avait tenté d'être silencieuse. Mais après tout, il n'y avait pas trop de quoi s'inquiéter, non ?

Juste des bruits bizarres. Et un train en diagonale. Rien de bien méchant.

La jeune apprentie Auror posa un pied dans le couloir d'où semblaient provenir les bruits bizarres. Puis un autre pied. Et encore un autre. Elle avançait, lentement, tenant prudemment sa baguette magique.

Sauf qu'elle n'avait pas sa baguette, se rendit elle compte, puisqu'elle l'avait laissé dans ses bagages. C'était une décision très bête, mais elle ne s'en rendait compte que maintenant, alors qu'elle en avait vraiment besoin. En même temps, il y avait si peu de probabilité qu'un incident comme ça arrive pendant ce paisible voyage ... Elle se comptenta donc de faire comme si elle tenait sa baguette ; cela lui donnait une sensation de confiance.
   

Codage par Libella sur Graphiorum

L'heure de la libération

Le wagon est agité d'une nouvelle secousse. Moins violente que la première, vous pouvez cette fois identifier sa provenance : un coup semble avoir été donné depuis l'extérieur de la porte que vous avez désespérément essayé d'ouvrir. En vous approchant vous entendez des voix, de plus en plus distinctement, sans parvenir à déceler les mots prononcés. Dans le flou, enfermés depuis de longues heures maintenant, vous tentez de deviner leurs intentions sans y parvenir. Certains peuvent essayer de communiquer, d'autres préfèrent les ignorer et se dissimuler d'eux, rien n'y fait et l'épaisseur de la paroi empêche toute communication.

Vous comprenez que ces sorciers s'acharnent pour vous libérer lorsque le verrou céde enfin dans un cliquetis sonore. Leurs baguettes éclairent leurs visages et les alentours tandis qu'ils vous aident à vous extraire du train. Aucun n'est néanmoins capable de vous expliquer la nature de votre accident, ni de ce qui l'a causé ...