L'alcool est un anesthésique qui permet de supporter l'opération de la vie

» Dim 25 Nov 2018 - 12:12

Amy & FreyaL'alcool a été fait pour supporter le vide de l'univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l'espace, leur silencieuse indifférence à l'endroit de votre douleur. Son cerveau n'était plus que brouillard, bouillie infâme de souvenirs plus douloureux les uns que les autres, la seule et unique chose dont elle avait envie à présent était de s'enfoncer dans les méandres de l'alcool. Une gorgée, un verre de plus pour ne plus penser... Freya pianotait doucement sur le vieux bois de la table les yeux perdus dans le fond de son verre, la date approchait, elle approchait à grand pas. Si l’anniversaire de la bataille de Poudlard mettait à mal son bien être mental celui de sa première transformation était pire encore. Dès qu’elle fermait les yeux elle les revoyait, elle entendait leurs hurlements de terreur, elle sentait le goût de leur sang couler dans sa gorge, le craquement de leurs os sous ses crocs. Un frisson parcouru la jeune femme, elle avala d’un trait ce qu’il restait de son whisky pur feu, boire encore et encore, pour oublier l’espace d’un instant ces nuits d’horreur, oublier, c’était tout ce qu’elle voulait durant ces mois maudits. Même près de dix ans après elle n’arrivait pas à passer au-dessus. Personne n’avait su trouver les mots pour l’apaiser, après tout qui pourrait comprendre alors qu'elle-même n’arrivait pas à comprendre cette rage, elle-même n’arrivait pas à accepter le monstre qu’elle devenait une fois par mois, même si la potion tue-loup l’empêchait de perdre tout contrôle elle avait failli et elle ne voyait plus qu’en elle un être ignoble. Peu à peu la jeune femme s’était éloignée de toutes les personnes qui avaient pu être proche d’elle, lors de ses dernières années à Poudlard elle était devenue un fantôme, fuyant les autres de peur de leur faire du mal. Cette solitude lui pesait de plus en plus, elle se noyait sous le travail pour ne pas y penser, pour retarder le moment de rentrer chez elle. Ses jointures se mirent à blanchir au fur et à mesure que ses doigts se crispèrent autour de son verre. Un bruit de verre brisé se fit entendre et le verre s'enfonçant dans sa chair la ramena à la réalité « Fait chier ! » elle lâcha ce qu'il restait de son verre et regarda le sang s'écouler lentement de sa plaie. ©️ 2981 12289 0

» Dim 25 Nov 2018 - 14:25

L'alcool est un anésthésique qui permet de supporter l'opération de la vieQuand une cliente intriguante casse un verre, Amy aime venir se taper la discussion avec elle au lieu de faire son boulot Amelia Lockwood & Freya SpillaneLe boulot d'une serveuse était épuisant. Et ce n'était pas seulement parce qu'Amy était une grosse flemmarde, même si cela contribuait.Toute la journée, elle courait entre les tables, à servir des clients qui étaient soit tristement banals, si bien qu'elle les oubliait bien vite, soit des gens beaux mais déjà pris, soit des ivrognes, déjà bourrés à quatorze heures. Et puis il y avait ceux qui, en plus de noyer leur dépression dans l'alcool, cassaient des verres. Et rentraient en plus dans la catégorie des gens beaux.

Cette fille là, avec ses yeux clairs et ses cheveux d'ébène, elle l'avait repéré immédiatement. Elle s'était assis à une table, elle avait commandé une bouteille et avait pris la tête de quelqu'un en train de se remémorer des mauvais souvenirs. La brune s'était demandée ce qu'il se passait dans sa jolie petite tête ... Elle était restée dans son coin, invisible à tout le monde sauf à Amy, indifférente à ce qui l'entourait ce soir là. Et puis, ses mains s'étaient serrées autour de son verre, qu'elle avait déjà vidé de tout son délicieux contenu, de l'hydromel aux épices, et ledit verre d'hydromel avait explosé, des éclats de verre s'enfonçant dans la peau délicate de la jeune femme ténébreuse.

« Fait chier ! » avait-elle lâché avec politesse, de retour à la réalité, regardant le sang qui s'écoulait de sa main.

Amy releva la tête de derrière le comptoir qu'elle était en train d'essuyer - elle commençait à s'habituer à ce travail alors qu'elle s'apprêtait à le quitter ... La jolie brune regarda la jeune femme qui venait de pousser le cri dans le Chaudron Baveur pourtant si tranquille.

Jetant un regard vers Adélia, elle vit que celle - ci était occupée. C'était donc à elle d'aller voir cette cliente qui l'intriguait tant ... La peste fit claquer ses talons sur le sol du bar et arriva jusqu'à la table, tout au fond, ou Tenebra - son nouveau surnom, comme elle avait déjà renommé Adélia en Débiline, Céleste en Célinceste et Erell en Merdive - avait élu domicile. Pointant sa baguette sur les débris du verre, elle marmonna :

« Reparo »

Elle ne dit plus rien, se contentant de fixer Tenebra. C'était à elle de dire quelque chose, pas à Amy. D'ailleurs, il ne vient pas à l'esprit de la serveuse de lui demander si elle allait bien ; elle n'aimait pas ces petites phrases futiles et remplies d'hypocrisie. Même si l'hypocrisie, ça la connaissait.
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» Dim 25 Nov 2018 - 19:17

Amy & FreyaL'alcool a été fait pour supporter le vide de l'univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l'espace, leur silencieuse indifférence à l'endroit de votre douleur. Les muscles de la jeune femme s’étaient raidis lorsqu’elle entendit les bruits de pas se rapprocher d’elle. Elle n’avait pas envie de parler, pas ce soir, à personne et encore moins à une éventuelle vieille connaissance. Elle aurait juste voulu qu’on lui foute la paix. Être moins expressive lui aurait peut-être permis de finir tranquillement sa nuit dans son coin et de pouvoir repartir au petit matin en direction de Sainte-Mangouste, Scab lui en voudrait forcément de ne pas être rentré, il faut dire que ces derniers temps une famille de souris avait décidée d’élire domicile dans le trou à rat où elle habitait dans l’allée des embrumes ; ce bon à rien de chat se faisait traumatiser par une pauvre petite souris… Elle poussa un léger soupire « Reparo », la médicomage leva les yeux vers la personne qui venait héroïquement de réparer ce fichu verre « J’aurais pu le faire vous … » Freya se stoppa net dans sa phrase lorsque ses yeux se posèrent sur la jeune femme. Des cheveux bruns, un joli faciès et encore et toujours ce même air, même des années après. « Amélia Lockwood, je n’aurais jamais cru croiser mademoiselle perfection dans un lieu pareil » sortant sa baguette elle la pointa vers sa plaie et dans un souffle murmura « Epiksey ». Amélia et Freya avaient foulé les pierres froides de Poudlard durant les mêmes années, elle n’avait jamais vraiment détesté la jeune femme contrairement à certaines autres filles, elle n’écoutait pas les langues de vipères crachant sur le narcissisme et la beauté de l’adolescente, certes il lui arrivait souvent d’être exaspérée par le comportement de la petite peste qu’elle était à l’époque mais tout lui portait à croire que si elle agissait de la sorte c’est qu’il y avait une raison à tout cela, et que si un jour quelqu’un arrivait à percer son secret la petite peste se révélerait peut être en réalité être aussi douce qu’un agneau. Après tout ne dit-on pas que les carapaces ne sont formées que pour protéger les cœurs tendres et blessés ? Pourtant elle lui en avait voulu pendant des années, elle lui en avait voulu de ne pas avoir été présente, tout comme elle en avait voulu à tous les autres élèves dont les parents les avaient protégés de cette bataille. Elle ne regrettait pas de s’être battue pour ce en quoi elle croyait, pour la liberté et pour ses amis, elle se disait juste parfois que si elle n’avait pas été là, si ses parents l’avaient rappelé auprès d’eux les choses aujourd’hui serait sûrement autrement. Elle se saisit de la bouteille posée devant elle et avala une nouvelle rasade d’alcool. Le liquide lui brûla la gorge et la douleur lui rappela une chose, elle était toujours en vie elle, de quel droit s’apitoyait-elle sur son sort alors que tant n’avaient pas eu cette chance… ses doigts glissèrent le long de la bouteille et son regard clair vint de nouveau accrocher celui d’Amélia. La vie avait pris un tournant bien étrange pour chacun d’eux, il y avait ceux qui s’étaient relevés, ceux qui avaient sombré et ceux qui tentaient comme ils pouvaient de garder la tête en dehors de l’eau malgré tout… ©️ 2981 12289 0

» Dim 25 Nov 2018 - 20:15

L'alcool est un anésthésique qui permet de supporter l'opération de la vieQuand une cliente intriguante casse un verre, Amy aime venir se taper la discussion avec elle au lieu de faire son boulot Amelia Lockwood & Freya Spillane« J’aurais pu le faire vous … »

Effectivement, elle aurait pu, pensa Amy. Mais elle avait mis trop de temps à réagir ; elle ne prenait pas autant de temps dans la vie ? En plus, elle aurait pu dire merci. Et c'était son boulot à elle, de réparer les verres des clientes grognons. N'empêche qu'elle l'a regardait vachement bizarrement, la Tenebra. Comme si elle l'a reconnaissait. Peut être qu'elle était sortie avec son frère, si il était aussi beau qu'elle ... C'était une idée saugrenue, mais on parlait d'Amelia Lockwood. Tout était possible. Enfin, la jeune fille à la chevelure d'ébène soigna sa main à coup d'un Epiksey et compléta ce qu'elle avait commencé :

« Amélia Lockwood, je n’aurais jamais cru croiser mademoiselle perfection dans un lieu pareil. »

Tiens, elles se connaissaient, donc ... C'est vrai qu'elle avait un petit air de déjà vu. Mais très vague. Et ce "mademoiselle perfection", il l'a décrivait si bien ... Si on enlevait le ton sarcastique dans sa phrase, bien sûr. Il était certain qu'elle était la perfection. Mais elle ne se rappelait pas du tout, mais alors pas du tout de qui pouvait être cette charmante jeune femme.

Au vu de son âge, une camarade d'école. Mais probablement une de ces personnes invisibles, qu'elle ne voyait jamais, et qui était en plus dans une autre maison ... Probablement une Poufsoufle ; elle ne traînait jamais avec les blaireaux à Poudlard. Et elle n'était pas la seule à penser qu'elle avait raté son orientation après le collège ... A chaque fois qu'on la reconnaissait, on lui disait. Comment une personne aussi belle, aussi intelligente, aussi logique se retrouvait à servir des ivrognes au Chaudron Baveur ? C'était impensable. Même Amy le pensait. Mais elle avait eu, comme qui dirait, la flemme de chercher un métier qui correspondrait à ses compétences, qui étaient à un niveau très haut, et elle ne s'y prenait que maintenant ; elle serait sorcière d'élite.

« Je suis désolée, mais je ne me souviens plus du tout qui tu es ... On se connait ? »
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» Dim 25 Nov 2018 - 22:30

Amy & FreyaL'alcool a été fait pour supporter le vide de l'univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l'espace, leur silencieuse indifférence à l'endroit de votre douleur. « Je suis désolée, mais je ne me souviens plus du tout qui tu es… On se connaît ? » Freya laissa échapper un petit rire, bien entendu qu’elle ne s’en souvenait pas, pourquoi donc accorderait-elle de l’importance à une Poufsouffle ? Sa maison avait toujours souffert d’une certaine indifférence de la part des autres, certes ils n’avaient pas une histoire aussi rocambolesque que les lions, certes ils n’étaient pas connus comme la maison ayant créée le plus de mages noirs et ils n’avaient pas non plus fait grandir les plus grands esprits du monde sorcier, mais pour autant devaient-ils éternellement rester invisibles ? « Non tu étais trop occupée pour remarquer une poufsouffle même si tu as dû d’une manière ou d’une autre entendre parler du loup toi aussi… Freya Spillane » 1, 2, 3 le marteau commence à taper dans son crâne, il faut dire qu’elle s’était déjà enfilé les trois quart de la bouteille, un petit rire incontrôlé lui échappa, ça commençait à tourner, ça commençait à la bercer, peu à peu elle se sentait désinhibée, les mots avaient envie de couler à flot à présent, de lui dire toutes ces quatre vérités, de lui cracher au visage combien elle l’enviait. Combien elle aurait aimé être à sa place même aujourd’hui alors qu’elle n’était qu’une simple petite serveuse dans un vieux bar miteux. « Tu n’imagines même pas la chance que tu as eu ce jour-là… et le pire dans tout ça c’est que tu la gaspilles en restant terrée dans ce trou à rat. » elle fit tourner sa baguette entre ses doigts avant de prendre une nouvelle rasade comme si ce poison allait emmener avec lui tous ces soucis, l’espace d’un instant certes, mais c’était toujours mieux que rien, et au moins avec la gueule de bois qu’elle allait avoir le lendemain, elle oublierait un peu plus longtemps. « La petite princesse aurait-elle perdue sa couronne ? » ©️ 2981 12289 0

» Mar 27 Nov 2018 - 17:26

L'alcool est un anésthésique qui permet de supporter l'opération de la vieQuand une cliente intrigante casse un verre, Amy aime venir se taper la discussion avec elle au lieu de faire son boulot Amelia Lockwood & Freya SpillaneTenebra eu un petit rire du genre "C'est pas drôle mais ça me fait comme même marrer PARCE QUE JE SUIS TRISTE". Amy connaissait ce rire là, elle avait le même, en plus mesquin, pour se moquer des gens avec des vannes nulles.

« Non tu étais trop occupée pour remarquer une poufsouffle même si tu as dû d’une manière ou d’une autre entendre parler du loup toi aussi… Freya Spillane »

Freya Spillane, donc. Oui, son nom lui était familier, mais pas son visage ... Signe qu'elle avait déjà entendu parler d'elle, mais jamais vu. Le déclic survient lorsqu'elle parla du loup. Loup - garou. Oui, cela lui disait vaguement quelque chose ... C'était une histoire triste, probablement la raison pour laquelle elle buvait .... Et aussi pourquoi la brune, qui avait si bonne mémoire, ne se rappelait que par bribes de cette sombre affaire ; elle ne s'y était pas intéressée. Elle n'aimait pas les histoires tristes.

« Tu n’imagines même pas la chance que tu as eu ce jour-là… et le pire dans tout ça c’est que tu la gaspilles en restant terrée dans ce trou à rat. La petite princesse aurait-elle perdue sa couronne ? »

Amy s’offusqua par un froncement de sourcils, tandis que Freya buvait une nouvelle rasade de Bièrobeurre. Parce qu'elle se croyait mieux ? Ivrogne. Elle aurait bien aimé savoir ce que faisait la louve - garou aujourd'hui, pour s'estimer avoir le droit de la charrier comme ça parce qu'elle était serveuse ... Ce n'était même pas une insulte, c'était un métier. Mais, associé à la magnifique, l'intelligente, la parfaite Amelia Lockwood, on ne pouvait le voir autrement.

Mais elle se rappelait par bribe de l'histoire de Freya Spillane, et devinait la reste. Une jeune fille, se battant pour la grande bataille, mais n'y perdant pas la vie. En revanche, elle se retrouvait changée en louve - garou ...

D'autant plus que ce n'était pas un trou à rats. A vrai dire, Amy aimait cet endroit. Cependant, servir des gens, être de l'autre côté du bar, cela ne lui convenait pas. Ce n'était pas un métier pour elle. La brune avait soif de gloire, de pouvoir, de reconnaissance. Elle avait besoin de plus. Elle méritait plus.

« La petite princesse, comme tu le dis, est juste en attente d'un meilleur boulot et va changer très bientôt. Quand à toi ... Saches que je suis désolée. Sérieusement. »
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Amy & FreyaL'alcool a été fait pour supporter le vide de l'univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l'espace, leur silencieuse indifférence à l'endroit de votre douleur. Elle l’avait vu tiquer, elle avait remarqué ce froncement de sourcil en temps normal elle aurait peut-être rajouté quelque chose pour alléger l’atmosphère, elle savait, elle se connaissait ; elle manquait cruellement de pincette, surement même tout autant qu’Amy était « parfaite ou presque ».
« La petite princesse, comme tu le dis, est juste en attente d'un meilleur boulot et va changer très bientôt. Quand à toi ... Saches que je suis désolée. Sérieusement. »
Freya leva sa bouteille de Whisky pur feu comme pour porter un toast « Gloire à sa majesté et à son rêve de grandeur qu’elle n’a pas perdu » elle laissa échapper à nouveau un petit rire, elle n’arrivait pas à se retenir, dès qu’elle buvait elle se mettait à rire, pour rien, ou peut-être pour au contraire couvrir toute la tristesse et la peur qui l’envahissait. Une sorte de mécanisme de défense somme toute contre tous les démons qui l’animent et la dévorent de l’intérieur, ces idées noires qui sont pour elle comme des êtres infâmes qui grattent avec leurs ongles acérés dans la fange de son cerveau. Désolée, désolée de quoi ? Est-ce-que c'était elle qui l'avait mordue ? Elle qui lui avait envoyé ce loup garou ? Impossible. Alors pourquoi s'excuser pour quelque chose à laquelle nous étions totalement étranger ? Cela n'avait pas de sens aux yeux de la jeune femme. « T'excuser pour quelque chose que tu n'as pas fait n'a absolument aucun sens, ce ne sont que des mots, des mots bateau pour noyer la chose, pour paraître au sein de la société, oublies tout cela avec moi. » 1, 2, 3 les coups de marteau reprennent de plus en plus fort. La brune reposa plus bruyamment qu’elle ne l’aurait voulu la bouteille sur sa table et porta sa main à sa tempe. Par Merlin ce que ça pouvait lui taper dans la tête. Elle releva les yeux vers l’ancienne serdaigle, « et qu’est-ce-qu’une nana avec autant d’intelligence que toi ; même s’il est fort dommage que toute cette intelligence soit gâchée par un tel narcissisme dévorant, compte-t-elle faire une fois qu’elle aura rendu son tablier ? Tous les ivrognes ne vont t’ils pas te manquer ? Ce qui est étonnant d'ailleurs c'est que malgré tout cela je t'ai toujours apprécié ... » La brune jeta un rapide coup d’œil à la salle, était-ce elle ou bien le Chaudron Baveur commençait-il à tanguer ? Elle remonta d’un doigt ses lunettes glissant le long de son nez et plissa légèrement les yeux pour retrouver une vue à peu près correcte. « Je vais devoir piller la réserve du service demain pour arriver à tenir debout » marmonna-t-elle « et surtout que ce marteau cesse ». Ses yeux cherchèrent à nouveau ceux d’Amy « Qu’est-ce-que tu aimes chez eux ? Est-ce-que quand tu pars les servir, quand tu entends leurs bribes de conversations, tu essayes toi aussi de deviner leur vie, ce qu’ils peuvent bien faire une fois qu’ils ont quitté ces lieux ? une fois qu’ils ont enfin poussé la porte de leur maison ? Quel est leur emploi, leur plat préféré ou toute autre chose aussi futile soit-elle ? » Elle aimait ça Freya, imaginer la vie de ses patients à l’extérieur, elle aime rêver à travers eux la vie qu’elle ne se laisse pas le droit d’avoir, elle essaye tant bien que mal d’imaginer ce que c’est que d’avoir quelqu’un qui attend avec impatience votre retour, autre qu’un vieux chat couard…
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L'alcool est un anésthésique qui permet de supporter l'opération de la vieQuand une cliente intriguante casse un verre, Amy aime venir se taper la discussion avec elle au lieu de faire son boulot Amelia Lockwood & Freya Spillane
« Gloire à sa majesté et à son rêve de grandeur qu’elle n’a pas perdu. »

Freya leva sa bouteille, comme pour porter un toast. Elle devait déjà être beaucoup trop bourrée. Mais désormais, Amy ne pouvait la regarder sans pitié. Son histoire était triste, horrible, et elle comprenait pourquoi elle se noyait dans l'alcool ... Puis elle rit, un rire un peu alcoolisé, qui résonna dans la salle. Plusieurs regards intrigués se tournèrent vers elle.

« T'excuser pour quelque chose que tu n'as pas fait n'a absolument aucun sens, ce ne sont que des mots, des mots bateau pour noyer la chose, pour paraître au sein de la société, oublies tout cela avec moi. »

Oublier ? Non, ce n'était jamais une bonne idée. Oublier permettait certes de ne pas plonger dans la tristesse ou dans la dépression, mais il y avait toujours de bons souvenirs. Cependant, elle ne se voyait pas dire ça à la victime d'un loup - garou. Alors elle ne dit rien.

« Et qu’est-ce-qu’une nana avec autant d’intelligence que toi ; même s’il est fort dommage que toute cette intelligence soit gâchée par un tel narcissisme dévorant, compte-t-elle faire une fois qu’elle aura rendu son tablier ? Tous les ivrognes ne vont t’ils pas te manquer ? Ce qui est étonnant d'ailleurs c'est que malgré tout cela je t'ai toujours apprécié ...Je vais devoir piller la réserve du service demain pour arriver à tenir debout. Et surtout que ce marteau cesse. Qu’est-ce-que tu aimes chez eux ? Est-ce-que quand tu pars les servir, quand tu entends leurs bribes de conversations, tu essayes toi aussi de deviner leur vie, ce qu’ils peuvent bien faire une fois qu’ils ont quitté ces lieux ? Une fois qu’ils ont enfin poussé la porte de leur maison ? Quel est leur emploi, leur plat préféré ou toute autre chose aussi futile soit-elle ? »

Amy haussa les sourcils, surprise. C'était étonnamment ... vrai. Elle aimait deviner leur vie, et quand elle n'y parvenait pas, la deviner. Sondant la salle du regard, elle s'amusait à leur choisir un nom, des qualités, une histoire ... Cella - là, c'était Emilia Daphneus, lui là - bas, c'était son mari infidèle, Joran Kallij ... Il avait une bague au doigts et elle avait la même, ce qui avait donné envie à la brune d'inventer ça. Mais elle le voyait souvent en compagnie d'une rousse, très jolie, qu'elle avait baptisé Ashley Azaris. En tout cas, elle ne s'attendait pas à ce que Spillane lui explique qu'elle l'aimait bien.

Bon, en même temps, elle aussi elle disait ça quand elle était bourrée.

La brune jeta un regard à sa collègue serveuse, qui, au final, n'avait pas besoin de son aidde. Elle s'assit en face de la louve.

« Tu devrais arrêter de boire. Ça ne va pas t'aider à tenir le coup. Et oui, j'aime deviner leur vie, leur histoire, mais je préfère l'inventer. Souvent la réalité est décevante ... Je compte travailler au Ministère. Tireuse d'Elite.»
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