Il régnait au sein du bar aquatique une ambiance indolente, nonchalante. Bercés par les lumières éthérées du plafond maritime qui projetait sur eux ses figures dansantes, les sorciers et les sorcières qui occupaient les lieux laissaient de côté leurs tourments quotidiens le temps d'une soirée, coulant leurs problèmes au fond de leurs verres, vidant leurs têtes pleines de tracas dans la fête et les rires. On s'amusait, on riait, on dansait un peu aussi. Casper ne riait pas, dansait encore moins, et ne s'amusait certainement pas. Adossé aux creux d'un angle de mur mal éclairé, les bras croisés contre son torse agité d'une respiration trop lente pour être naturelle, il couvait l'assemblée festoyante d'un regard perçant. Comme un animal en territoire inconnu, il sondait chaque visage qu'il rencontrait, analysait chaque mouvement qu'il percevait. Les lueurs bleuâtres qui traversaient le ré-de-chaussez donnait un aspect cireux à son teint blafard et dessinaient sur son visage les ombres de ses larges cernes. Ses vêtements, usés et élimés, avaient connu des jours meilleurs. A deux mètres de lui se tenait une scène, avec un piano, qu'on avait installé là spécialement pour lui. Ses yeux se posèrent sur l'instrument et s'adoucirent un peu. Si cette marée humaine qui s'agitait dans ces fauteuils luxueux en dégustant des cocktails lui était parfaitement étrangère, au sens philosophique du terme, la présence de ce massif clavicorde au bois magnifiquement taillé l'enchantait. Un bref regard à une des horloges qui décorait la pièce lui indiqua qu'il était temps pour lui de se préparer à performer. Il ne s'était pas rendu au milieu de toute cette effervescence pour rien. Même un marginal solitaire comme lui se devait de gagner son pain. Dépliant avec raideur sa mince silhouette jusque-là repliée sur elle-même, il se dirigea d'un pas lent, prudent même, jusqu'au siège du piano et s'y installa. Ignorant les regards curieux qui se posaient petit à petit sur lui, il découvrit le clavier et effleura les rectangles noirs et blancs qui s'étendaient sous ses doigts. Quelques notes de musiques se perdirent dans les airs, achevant de ramener l'attention sur lui. Indifférent aux murmures qu'il suscitait, il appuya sur quelques touches, s'échauffant en vue de l'exercice qui s'annonçait. La plupart des artistes qui se produisaient sur la scène du bar aquatique se présentaient au public avant de commencer leur récital, mais Casper n’avait que faire de ce genre de considération. A l'instant où ses doigts avaient touchés le clavier, son esprit s'était égaré dans un autre monde qui n'appartenait qu'à lui. Sa tignasse d'ébène recouvrant la moitié de son visage, le dos vouté comme un rapace, les yeux fixés dans l'infini, sans même attendre que le silence ne se fasse, il commença à jouer. La plupart des clients du bar l'écoutaient, mais il y avait encore quelques éclats de voix qui fusaient dans les airs, sans pour autant le déconcentrer. Ses doigts parcouraient le clavier avec une dextérité qui contrastait avec l'apparente raideur qu'il affichait jusque-là. Ses mains étaient longues, fines et souples, de belles mains s'il elles n'avaient été si abimées. Cicatrices, bleus, ongles rongés... "Il y a du sang sur tes jolies mains..." Il sursauta violemment et il ripa sur plusieurs notes, une erreur que les mélomanes de l'assemblée ne manqueraient pas de remarquer. Un souffle glacial sur sa nuque. Pas elle. Pas maintenant. Il continuait de jouer, mais son visage déjà pâle venait de perdre les dernières couleurs qui lui restait. Sa musique se fit plus intense, presque violente. C'était très beau. A présent tous les regards étaient tournés sur ce jeune pianiste à l'étrange allure. "Tu ne t'es jamais demandé comment elles pouvaient encore créer quelque chose de beau après tout ce que tu as fait ?" C'était à peine s'il contrôlait ses gestes. Il faisait corps avec la musique, s'y abandonnait pour échapper à cette voix qui murmurait à son oreille. Ne pas réfléchir, ne pas penser. Juste jouer. Se perdre dans les notes jusqu'à n'être plus rien. Ses doigts se déplaçaient à une vitesse impressionnante sur le clavier, voltigeant de touches en touches. "Pourquoi tu n'as jamais joué de piano pour moi Cass ? Je croyais que nous étions amis." Ne pas s'arrêter. Surtout pas. Il était en transe, perdu dans son monde. L'existence du public autours de lui s'était totalement dissipée, seul restait la musique. Il s'accrochait aux notes comme un naufragé s'accrocherait à une bouée. Ses yeux étaient clos. Si son visage n'exprimait rien d'autre qu'une profonde concentration, chacune de ses notes étaient empruntes de ses émotions les plus purs. Douleur. Colère. Tristesse. Un peu d'espoir, peut-être. Mais de la joie, aucunement. Il n'avait absolument aucune idée de ce qu'il était en train de jouer. Son esprit était habité par une fulgurance artistique qui ne laissait aucunement place à la planification. Le jeune homme n'avait absolument pas conscience qu'il jouait merveilleusement bien. Lorsque les ultimes notes s'évanouirent dans le silence, il ouvrit les yeux et se tourna vers l'assistance. Durant les dernières secondes de son morceaux, il avait totalement oublié de respirer. Haletant, en sueur, le retour à la réalité n'était pas simple. Les applaudissements le sortirent de sa léthargie. Il battit des paupières, prenant conscience que c'était lui qu'on félicitait aussi chaleureusement et baissa le regard sur ses mains. Elles tremblaient violemment. Après une profonde inspiration, la pianiste se leva et s'inclina maladroitement. Même s'il était assez misanthrope, les éloges étaient loin de le laisser indifférents. Il se permit même un timide sourire, qui vint éclairer son visage vaguement halluciné. "Tu es adorable quand tu souris." Son visage se décomposa aussitôt. Ses ongles allèrent gratter frénétiquement sa nuque, comme pour chasser la présence derrière lui. Une présence invisible, ancrée dans son esprit malade. Parfois, elle n'était qu'une petite voix, douce et mélodieuse, pourtant froide comme une lame de couteau. Parfois, il la voyait parfaitement, se mouvant dans la foule comme s'il elle était encore vivante, lui souriant de toutes ses dents. Parfois, il la sentait sous sa peau, serpentant dans ses veines comme un poison qui nécrose la chair. Dans ces moment-là, pour qu'elle parte, il prenait un objet tranchant et... Une main se posa sur son épaule. Il se retourna violemment, prêt à se jeter sur un ennemi potentiel. Ce n'était qu'un client du bar qui venait lui donner un pourboire. Le coeur encore battant, il accepta en bafouillant, regardant obstinément ses pieds. Kayla était partie. Ayant complètement perdu la notion du temps, il fût très étonné de constater qu'il jouait depuis plus d'une heure. Il était temps de laisser la place à d'autres artistes venus se produire. Sans trop savoir où allé, il se dirigea à l'autre extrémité du bar pour s'installer à la table la plus éloignée de toutes formes de vie humaine. Seul. Même sans personne à ses côtés, il l'était trop rarement. Alors qu'il traversait la foule, son regard fut attiré par un visage qui se détachait de tous ceux qui composaient la foule. Il fronça du nez. Cette jeune fille là-bas lui rappelait quelque chose. Sa curiosité titillée, il fit quelques pas vers elle, fendant la foule...avant de faire demi-tour et s'installer à sa table. Chasser le naturel, il revient au galop. Casper avait tout simplement trop peur pour aller aborder quelqu'un. Peur de parler, peur de ces rouages complexes que l'ont qualifie de "codes sociaux" que tous semblent si bien maîtriser mais qui étaient pour lui un mystère insondable. Sourire, répondre aux questions, ne pas trop dire, ne pas trop se taire, ne pas aborder les sujets qui fâchent, ne pas être monotone...déjà adolescent, Casper fuyait comme la peste les autres pour éviter ce genre d'interactions, et la situation n'était pas allée en s'arrangeant. Il semblait condamné à la solitude, et en regardant la carte des boisons d'un oeil morne, il songea tristement que c'était sans doute mieux comme ça.
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» Mar 2 Oct 2018 - 19:10
Nocturnes
Avec Casper Fawley
La porte se referma lourdement derrière la sorcière qui venait d'entrer dans le bar aquatique. Avant même qu'elle ne puisse observer la salle, la chaleur provoquée par l'accumulation des corps qui l'emplissaient l'enveloppa. Si on exceptait les concerts tardifs qui rassemblaient de nombreux fêtards, elle n'y avait jamais vu tant de monde. Un calme olympien régnait malgré tout sur le lieu. Quelques bavardages hasardeux brisaient le silence presque pesant, mais c'était tout. Le fait que tous se taisent de la sorte était plus qu'étrange, mais Héra n'avait pas le temps de s'y attarder. Elle se dépêcha de trouver une table des plus à l'écart et de s'y installer.
Une poignée de secondes après son arrivée, alors qu'elle venait à peine de s’asseoir, une douce mélodie s'éleva. Elle scruta les alentours afin d'en trouver la provenance. Son regard s'arrêta alors sur la frêle silhouette d'un pianiste. C'était donc lui qui avait provoqué ce mutisme. Elle s'était immiscée dans un moment de flottement, l'attente de la passade d'une note à la suivante. Ce n'était pas pour assister à un concert dont elle ne savait même pas qu'il était donné qu'elle s'était déplacée, mais elle ne regrettait en rien d'en profiter. La musique qui s'évadait de l'instrument était merveilleuse, presque mystique. Elle n'était pas certaine d'en avoir déjà entendue de pareille. Ce n'était pas des sons qui, lui parvenaient mais bien des émotions brutes sous couvert d'une beauté bruyante. Des sentiments qui sonnaient douloureusement vrais et atteignaient violemment son âme, qu'elle aurait aimé pouvoir repousser sans en être capable. L'écho d'un terrible passé qu'elle déniait sans cesse.
Son esprit ne pouvait néanmoins s'abandonner complètement aux morceaux hypnotiques. Elle devait surveiller obstinément les passants afin d'interpeller l'homme avec lequel elle avait rendez-vous, s'il daignait se montrer un jour. Donner ainsi des interviews à répétition sur des sujets qui l'intéressaient de moins en moins commençait à sérieusement l'ennuyer. D'autant plus lorsqu'on ne prenait même pas la peine de la rejoindre. Car une demi-heure plus tard, elle était toujours seule.
Lasse, elle observa le fond de son verre. Quelques gouttes prunes s'y trouvaient encore, ondulant de droite à gauche suivant l'inclinaison qu'elle donnait au gobelet. Là encore, rien de passionnant qui puisse l'occuper plus d'une minutes ou deux. Elle le reposa dans un soupir, reportant son attention sur la foule. Un brouhaha plus conventionnel s'installait progressivement et elle remarqua que la musique avait cessée. L'artiste ne se trouvait d'ailleurs plus à sa place centrale. Le cherchant du regard, elle put le voir à quelques mètres d'elle entamer une légère avancée dans sa direction pour se raviser et se détourner. Elle n'avait pas eu le temps de saisir les traits de son visage ou voir ce à quoi il ressemblait, mais par sa seule présence, il était parvenu à l'intriguer. Ce fut pour cette raison qu'elle le suivit, sans trop savoir pourquoi. Elle avait horreur des mystères qu'elle ne pouvait résoudre.
Incertaine, elle resta à distance un instant avant d'oser le rejoindre. Son intrusion ne serait peut-être pas bienvenue, mais elle ne doutait pas qu'il le lui ferait alors savoir. Une fois suffisamment près de lui pour qu'il l'entende, elle se lança.
" - Salut. Ça te dérange si je me joint à toi ? "
Elle ne tutoyait pas les gens qu'elle ne connaissait pas. Pourquoi avait-elle rompu avec cette habitude ? Elle n'en avait pas la moindre idée. C'était dit et trop tard pour revenir en arrière. De toutes manières elle était préoccupée par un tout autre sujet que les mots qu'elle avait prononcés.
Elle découvrait enfin ce à quoi il ressemblait. Sa beauté pourtant ne la frappa pas. Son visage était harmonieux, certes, mais ce ne fut pas ce qui la captiva. Ce qu'elle voyait flotter dans ses yeux lui paraissait tellement plus réel. Une obscurité reflétant les ténèbres. Un néant indéfinissable, insaisissable. Son regard sombre renfermait tout ce qu'elle ne pouvait imaginer. Tout ce qu'elle ne pouvait comprendre. Tout ce qu'elle ne pouvait concevoir. Tout ce qu'elle avait peut-être pourtant vécu.
L'intensité de ses iris, tout ce qu'elles abritaient, ne pouvait que la fasciner. Elles étaient si pures tout en étant douloureusement amochées. Une pierre brute que l'on avait taillée au prix du sang et de la souffrance. Une paisible existence avortée par un destin injuste. Et ces pupilles qui sonnaient affreusement justes. Saisissantes. Vivantes. Mortelles.
Il émanait de tout son être un puissant aura de danger. Une brume noire dansait presque autour de son corps, se mouvant en symbiose de chacun de ses mouvements. Elle frôlait sa peau, s'y liant en une délicieuse caresse destructrice. Ses desseins assassins pouvaient se lire sur sa chaire à condition d'en connaître l'alphabet singulier que personne ne saurait décrypter. Le secret le bordait.
Par Héra Greengrass
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» Jeu 4 Oct 2018 - 11:30
Nocturnes
Avec Héra Greengrass
Quelques secondes furent nécessaire à Casper pour comprendre que la jeune femme s'adressait à lui. Le visage partiellement caché par ses boucles brunes, il risqua un coup d'oeil autours d'eux. Personne. C'était bien à lui qu'elle parlait. La question qu'elle lui posait le prenait de court. Est-ce-que cela le dérangeait ? Dans d'autres circonstances, la réponse était oui. La compagnie des autres le perturbait beaucoup trop pour qu'il apprécie une conversation autours d'un verre. Pourtant, s'il avait véritablement souhaité la solitude, il aurait quitté ces lieux de fête et d'allégresse dès la fin de son récital. La raison qui le poussait à rester était un mystère, tout comme celle qui avait conduit cette personne a chercher sa compagnie, pourtant peu avenante. Etait ce les quelques pas qu'il avait fait dans sa direction qui l'avaient attirés près de lui ? Ce n'était pas pour rien qu'il s'était approché d'elle. Quelque chose chez cette fille l'intriguait. Sa mémoire humaine avait balayé son visage de ses méandres déjà chaotiques, mais le loup qui vivait en lui connaissait son visage, sa présence. Son parfum. Il résista à l'envie de se transformer pour mieux sentir son odeur. La plupart des gens se sentaient menacés quand un gros loup venaient les renifler et il ne tenait pas particulièrement à attirer l'attention sur lui. Ni à lui faire peur. Sans dire mot, il tira le fauteuil à côté de lui et lui fit signe de s'installer. Ses ongles vinrent se crisper sur sa nuque, tandis qu'il observait le moindre de ses mouvements. Casper agissait constamment comme un animal en danger et même s'il éprouvait pour cette fille une légère, mais certaine, sympathie, il se tenait prêt à réagir aux moindres gestes suspects. Les gens étaient bien trop imprévisibles pour ne pas être dangereux. S'il était passé maître dans les arts musicaux, celui de la conversation lui échappait encore. Observer les gens était pour lui plus facile, et plus révélateur. Les mots lui semblaient toujours des pièges. On pouvait les enjoliver, les tordre et les façonner, bien les choisir pour mieux manipuler. Il se méfiait des gens trop bavards, trop à l'aise à l'oral. "Je m'appelle Casper." dit il après un temps. Sa voix était basse, monocorde même. Pas un mot plus haut que l'autre. Un contraste complet avec son visage presque fiévreux, sur lequel on pouvait lire toutes ses émotions pour peu qu'on sache les décrypter, et sa musique à vif. Il ne quittait pas des yeux celle qui était maintenant sa camarade de soirée, sans pour autant soutenir directement son regard. Ses pupilles sombres étaient constamment à l'affut, à la recherche du moindre détail à analyser. "...Tu viens souvent ici ?" Ca sonnait faux, comme une phrase apprise par coeur. S'en était une. En vérité, ce n'était pas ce qu'il voulait savoir. Il voulait lui poser des questions sur qui elle était, de quels abysses du passé elle était revenue. Mais poser cette question revenait à ouvrir la porte sur sa propre histoire, une porte qu'il tentait vainement de verrouiller de colmater depuis des années. Comme il n'était doué ni pour la conversation, ni pour obtenir des informations subtilement, Casper se contentait de répéter des mots qu'il avait mémorisé pour essayer d'engager la conversation. Pour palier à sa nervosité, le sang-pur triturait sa serviette de table à l'aide de son autre main, la transformant en confettis.
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» Jeu 4 Oct 2018 - 16:31
Nocturnes
Avec Casper Fawley
Le garçon l'observa, indécis. Ce fut finalement une réponse muette qu'il lui donna, tirant l'assise installée à ses côtés pour l'inviter à y prendre place. Héra s'y assis sans parole inutile, ne sachant comment considérer ses agissements. Un simple oui l'aurait engagée à faire la conversation mais elle ne savait dans ces conditions comment se comporter.
Son attitude était tellement étrange. Il se produisait sur scène, s'exposant à la vue de tous, et elle ça ne l'empêchait pas de ressentir son immense malaise alors qu'elle l'avait rejoint. En était-elle la cause ? Était-il de ceux qui prenaient soudainement courage lorsqu'ils se muaient en artiste pour se terrer dans leur timidité dès qu'ils ne redevenaient qu'humain ?
Confuse devant ses gestes incontrôlés, elle étira son sourire qui ne la quittait pas pour tenter de dissiper sa gêne. Si elle pouvait l'aider d'une manière ou d'une autre elle s'y appliquerait. Incapable de décréter si c'était ou non son rictus qui avait déclenché ce soudain élan, elle écouta le garçon enfin entamer la discussion.
" - Je m'appelle Casper.
Ce prénom semblait lui être familier sans qu'elle ne parvienne à le resituer. Elle avait pourtant assez bonne mémoire, raison pour laquelle elle conclut ne l'avoir entendu qu'au détour d'une conversation. Sinon elle se serait rappelé l'avoir déjà rencontré, ou dans quelles conditions on avait pu parler de lui. Ce n'était pas une appellation des plus communes et elle ne voyait pas qui d'autre que lui elle avait pu voir la porter.
- Héra, se présenta-t-elle à son tour sobrement. Inutile d'en faire trop. S'il ne lui donnait pas son patronyme, elle ne voyait pas l'intérêt de le faire.
Un lourd silence se réinstalla un instant. Elle ne voulait pas le briser, de peur de déranger l'inconnu - Casper - de ses questions. Comme à son habitude, elle faisait tout pour rester aimable et agréable sans qu'elle n'ait l'impression pour autant qu'il en soit plus à son aise.
- Tu viens souvent ici ? Poursuivit-il après un temps.
Il se sentait visiblement obligé de continuer à interagir avec elle. Elle ne comprit pas pourquoi il faisait cet effort, mais qu'importe. Le fait qu'il prenne cette initiative une nouvelle fois l'encouragea et elle se décida à se lancer plus librement.
- Pas vraiment, je sors assez peu. C'est surtout pour rencontrer des gens avec lesquels je travaille. Je suis journaliste. Historienne. Enfin, un peu les deux.
Sans prendre le temps de lui demander si lui était un habitué, elle ne put s'empêcher d'évoquer un tout autre sujet. Il fallait qu'elle le félicite pour sa prestation qu'elle avait trouvée absolument magnifique. Rares étaient les artistes aussi doués, et si elle ne pouvait le lui confier en ces mots, elle se devait de lui avouer à quel point elle avait apprécié sa musique.
- Je t'ai vu jouer toute à l'heure. Ou entendu, plutôt. C'était impressionnant et vraiment sublime. Il ne me semble pas avoir déjà vu un pianiste être si juste dans son morceau. Et je ne parle pas de technique. "
Elle-même n'était pas mauvaise, mais ça n'avait strictement rien à voir. Lorsqu'elle jouait elle ne se donnait pas corps et âme comme lui le faisait - c'est ce qu'elle avait crû percevoir du moins. Ses moyens d'expression étaient tout autre, passant à travers les mots muets qu'elle notait ou les œuvres qu'elle peignait lorsqu'elle en ressentait le besoin. Et encore, les quelques révélations qu'elle se faisait lui restaient obscures puisqu'elle refusait obstinément de leur donner un sens.
La foule d'émotions brutes qui l'avaient envahie lors du concert ne trompaient pas. Il vivait à travers son oeuvre. Les notes qui s'élevaient, sa pression sur les touches, la mélodie tranchante dévoilaient les sentiments que, comme elle, il devait chercher à tous prix à enfouir. Une existence invisible qui ne s'exprimait qu'à travers l'Art. Et peu étaient ceux à parvenir à la percevoir.
Par Héra Greengrass
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» Mer 10 Oct 2018 - 23:05
Nocturnes
Avec Héra Greengrass
Héra. Ce nom résonnait en lui, mais son écho se perdait dans les méandres de ses souvenirs encore à vif. Ce nom, il l'avait entendu. Héra, la grande déesse, la femme meurtrie, l'épouse vengeresse, l’ implacable immortelle...Héra, l'inconnue, dont les yeux pleins d'ombres avaient capté les siens. Il retint vaguement qu'elle exerçait le métier de journaliste, ou d'historienne. Il n'osa demander plus de détails. La suite de ces paroles accapara toutes ses pensées. "- Je t'ai vu jouer toute à l'heure. Ou entendu, plutôt. C'était impressionnant et vraiment sublime. Il ne me semble pas avoir déjà vu un pianiste être si juste dans son morceau. Et je ne parle pas de technique. " Il savait exactement ce qu'elle voulait dire. Ce flot intarissable d'émotions qui l'assaillait à l'instant où ses doigts effleurait le clavier. Rien que de l'évoquer suffisait pour lui donner des frissons. Ses boucles ébènes vinrent cacher la moitié de son visage alors qu'il baissait la tête, une mains toujours crispée sur sa nuque. L’autre faisait onduler ses doigts sur la table de bois, au rythme d’une musique que lui seul percevait. ‘’- Merci…’’ Casper était peut-être un loup solitaire, mais il était aussi très sensible aux compliments. Une douce nuance de rose vint colorer ses joues blafardes, avant de se muer en une véritable teinte pourpre. Comme pour dissimuler cet élan de timidité, il baissa encore plus la tête, jusqu’à ce que ses yeux rencontrent les petits bouts de serviettes qu’il avait massacrés de ses manies compulsives. Eparpillés sur le bois sombre, ils lui évoquaient des nuages dispersés par la tempête. Même si son attitude laissait penser qu’il était mal à l’aise, ce qui légèrement le cas, il ne se contenta pas d’un simple remerciement. ‘’- Je faisais beaucoup de piano quand j’étais enfant, et j’ai reprit il y a quelques années…Cinq ans je crois…’’ Au grès de ses mots, sa voix s’adoucissait, s’éclaircissait. Il était rarement aussi émotif devant son instrument qu’il l’était dans la vie de tout les jours, mais parler de sa passion révélait son tempérament passionné trop bien caché. ‘’- Je m’essaye au violon, ça m’aide…’’ Patience. Délicatesse. Rien de mieux pour poser ses gestes et faire le vide. Se calmer, avant de faire ou de dire des choses qu’il regretterait. Avant qu’il n’ait à expliquer en quoi le violon pouvait l’aider, Casper enchaina. ‘’- Mais le piano-…’’ Il releva brusquement la tête, dans un mouvement aussi soudain qu’imprévisible, et recula contre le dossier de son fauteuil pour mieux ramener ses genoux contre lui. Depuis tout petit, le sang-pur avait une mauvaise habitude qu’aucune des remontrances paternels n’avait jamais endiguer. Il semblait tout simplement incapable de s’asseoir correctement sur une longue durée. ‘’—…-le piano, c’est autre chose. Ce n’est pas l’instrument qui demande le plus de technique ou de virtuosité, tu vois, c’est pas comme le violon, où si tu ne sais pas enchaîner trois notes, ça ressemble au cris d’un âne qu’on égorge. ’’ Remarquant qu’il était en train de se perdre dans ses explications, il baissa de nouveau la tête et commença à bafouiller. ‘’—….Enfin, ce que je veux dire…ce que j’essaye de dire c’est que…je trouve le piano mieux pour…extérioriser des émotions ? ’’ Il se sentait ridicule. Ses ongles grattaient frénétiquement sa chair et il évitait sciemment le regard de Héra. ‘’—….Que…quand on veut exprimer quelque chose, pour que la créativité soit à son maximum, il ne faut pas perdre de temps avec l’aspect technique, il faut que ce soit naturel, que l’instrument soit le miroir de… ’’ Ses mots moururent d’eux-même dans sa gorge. Voilà pourquoi il ne parlait jamais. Lorsqu’il le faisait, il s’emportait, et il ne savait pas comment gérer le dialogue. Son malaise était palpable. Sans qu’il ne se rende compte, il se balançait légèrement d’avant en arrière sur son siège, un habitude dont il n’était jamais parvenu à se défaire. ‘’—….mais… ’’ Il inspira un grand coup. ‘’—….je suis content que tu ai aimé. ’’ Il était sincère. ‘’—Pardon, désolé, je...Tu fais de la musique aussi ?"
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» Sam 13 Oct 2018 - 16:03
Nocturnes
Avec Casper Fawley
Alors qu'elle s'était imaginé que le complimenter aurait pu le détendre – même si ce n'était pas dans ce but qu'elle le lui avait fait – il n'en fut rien. Visiblement toujours aussi mal à l'aise, il abaissa la tête sans qu'elle ne le quitte des yeux, fronçant les sourcils. Son comportement était décidément particulier. C'était peut-être justement pour cette raison qu'elle l'avait abordé. Cette étrangeté singulière qu'il renvoyait.
"- Merci …
Le sourire de la sorcière s'attendrit lorsqu'elle crû le voir rougir. Elle n'en avait aucune certitude étant donné qu'il ne dissimulait que d'autant plus son visage, mais elle était presque certaine d'avoir vu ses joues virer au cramoisi.
- Je faisais beaucoup de piano quand j’étais enfant, et j’ai reprit il y a quelques années … Cinq ans je crois … Je m’essaye au violon, ça m’aide …
L'aider ? La sorcière n'aurait pas eu l'indélicatesse de le questionner, sachant pertinemment qu'il ne lui aurait fournit aucune explication, mais il avait une nouvelle fois piqué sa curiosité. Ses mots lui avaient échappé et elle aurait aimé saisir leur signification.
- Mais le piano …
Alors qu'elle s'imaginait qu'il observerait la table jusqu'à la fin de leur conversation, il se redressa. Il surprit – agréablement – Héra qui en profita pour attraper son regard. La sorcière considérait que celui-ci permettait d'en apprendre bien plus que les mots.
- Le piano, c’est autre chose. Ce n’est pas l’instrument qui demande le plus de technique ou de virtuosité, tu vois, c’est pas comme le violon, où si tu ne sais pas enchaîner trois notes, ça ressemble au cris d’un âne qu’on égorge.
Elle étouffa un éclat de rire face à sa comparaison, ne désirait pas l'interrompre. Celui-ci mourut néanmoins bien vite lorsque Casper revint à sa contemplation du plateau de bois.
- Enfin, ce que je veux dire … Ce que j’essaye de dire c’est que … Je trouve le piano mieux pour … Extérioriser des émotions ? Que… Quand on veut exprimer quelque chose, pour que la créativité soit à son maximum, il ne faut pas perdre de temps avec l’aspect technique, il faut que ce soit naturel, que l’instrument soit le miroir de…
Le miroir de l'âme ? Elle avait déjà entendu cette expression.sans jamais l'appliquer à la musique. Ce terme ne lui semblait d'ailleurs dans ce cas pas correct. Lorsque leur reflet restait objectif, la mélodie s'épanchait, se transformait, pouvant mentir au gré de ce qu'on lui infligeait. Nul n'était lucide face à ses propres sentiments et n'était en capacité de les retranscrire avec exactitude. D'autant plus lorsque l’œuvre était soumise à l'interprétation.
- Mais … Je suis content que tu ai aimé. Pardon, désolé, je...Tu fais de la musique aussi ?
- Tu n'as pas à t'excuser.
Elle aimait écouter les autres. Ce n'était pas le genre de personne à vouloir se mettre en lumière et être le centre d'attention, bien au contraire. Se taire, rester attentive, recevoir les confidences avec bienveillance lui paraissait bien plus agréable. S'il lui avait parlé c'est qu'il en avait ressentit pour une raison ou une autre le besoin et elle n'allait pas le lui reprocher.
- Avant oui, reprit-elle en lui répondant, mais j'ai dû arrêter il y a … Un bon moment. Je jouais aussi du piano, et ce n'est pas l'instrument le moins imposant qui soit. Mon studio est pas bien grand et j'ai pas la place nécessaire pour avoir le mien.
Elle s'arrêta un instant, pensive. Ça lui manquait, énormément même, mais elle n'avait pas le choix. De toutes manières elle n'avait pas les moyens de s'en acheter un et ne pouvait récupérer celui de chez ses parents. Son père avait prit soin avant de mourir à ce qu'elle n'hérite de rien et elle n'avait donc aucun droit de succession sur leurs biens. Ce n'était bien sûr pas si simple, et si elle ne voulait rien recevoir d'eux, il était tout simplement impossible de lui retirer toute légitimité. Elle était leur seule héritière. Des procédures dont elle ne voulait pas étaient en cours pour qu'elle obtienne un jour ce qui leur appartenait.
- Pour compenser, je peins. Ce n'est pas pareil, mais ça reste moins encombrant si on trouve où ranger les toiles, rit-elle sans s'étaler. Même si c'est différent, ça reste de l'art, et je ne m'encombre pas de techniques, comme tu l'évoquais toute à l'heure.
L'observant un instant, elle soupira. La gêne du jeune homme ne retombait pas, bien au contraire, et elle voulait l'aider à se sentir plus à l'aise sans savoir comment s'y prendre. S'intéresser à son état qui pouvait paraître préoccupant serait déjà un début.
- Est-ce que tout va bien ? "
Elle n'était pas assez ambitieuse pour penser qu'elle pourrait dissiper son malaise mais espérait au moins ne pas l’accroître avec cette question.
Par Héra Greengrass
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» Ven 30 Nov 2018 - 17:34
Nocturnes
Avec Héra Greengrass
Même si elle était dit avec beaucoup de sérieux, et d'empathie, cette question déclencha un rire nerveux chez Casper. Néanmoins, malgré son malaise palpable, un petit sourire, léger mais néanmoins perceptible, vint éclairer son visage. "Oui...ça va." Pour être tout à fait honnête, ce n'était pas vrai. Ca n'allait jamais. Jamais il n'était serein. Jamais il n'était entièrement libéré de ses démons. Tout ce qu'il pouvait faire, s'était naviguer maladroitement entre ses angoisses, ses émotions trop violentes et sa musique. Cette discussion avec Héra était un peu comme cette dernière. Elle faisait, le temps d'un instant, barrage à ses idées noirs. "Je ne suis pas très à l'aise avec les gens...comme tu as pu le remarquer. Mais d'habitude je ne suis pas aussi..." il hésita. "Hé bien d'habitude, je m'en sort mieux en matière de conversation. Tu aimes les loups ?" Casper se gifla intérieurement. "...il faut vraiment que j'arrête de parler..." marmonna-t-il en perdant le peu de consistance qu'il avait peiné à rassembler. Toujours recroqueviller sur lui-même, sa posture à l'image de son mental, il avait envie de disparaître. C'était tellement compliqué d'être un humain. Il aurait mieux fait de passer sa vie sous sa forme d'animagus et de vivre dans la forêt. Oui, il aurait du faire ça. Fixant obstinément ses mains, il envisageait sérieusement de partir en courant, laissant sa dignité et la charmante jeune fille derrière lui. Au nombre de ses qualités ne figuraient ni la politesse ni la subtilité...
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» Sam 1 Déc 2018 - 16:56
Nocturnes
Avec Casper Fawley
Le rire que le pianiste émit ne rassura pas sa compagne. Il trahissait sa gêne. La brune craignait d'en être la cause sans être capable de définir en quoi son comportement avait pu le mettre mal à l'aise. Préférant se taire pour le laisser s'exprimer elle l'écouta lui répondre et s'expliquer.
" - Oui...ça va.
Était-ce l'hésitation qui avait entrecoupée sa phrase ? Ou un manque de sincérité ? Peu répondaient par la négative à une telle question. C'était mal vu de se plaindre, on dissimulait généralement son mal-être. À tort. Héra avait toujours jugé cette pratique stupide, sans pour autant cesser d'agir de la sorte. Elle voulait pouvoir aider les autres ce qui devenait compliqué s'ils ne lui livraient pas leurs maux.
- Je ne suis pas très à l'aise avec les gens...comme tu as pu le remarquer. Mais d'habitude je ne suis pas aussi … Hé bien d'habitude, je m'en sort mieux en matière de conversation. Tu aimes les loups ?
L'historienne se sentit mal. C'était donc son comportement qui le dérangeait ou il se serait comporté comme à l'accoutume. Perturbée par ses mots, elle ne perçut pas son murmure. Avant de reprendre la première partie de ses propos elle jugea plus poli de répondre à sa question.
- Les loups ? Se contenta-t-elle de répéter, ne comprenant pas pour quelle raison il abordait ce sujet.
Cet animal devait avoir une signification particulière pour lui, il ne semblait pas laisser beaucoup de place au hasard. Était-ce sa solitude, son indépendance de façade qui l'attirait ? Il était trop tôt pour établir des prognostiques mais c'était en l'instant ce qui lui paraissait être le plus probable.
- Je ne pense pas m'être déjà posé la question. Ce sont des êtres qui paraissent intelligent, donc j'aurais tendance à les apprécier, mais je ne porte aucune affection plus marquée pour une espèce spécifique. C'est une question d'individus, comme pour nous.
Son explication donnée elle détourna le regard. Elle n'était pas certaine de ce qui suivrait, craignant de l'embêter plus encore. Ce ne fut pas pour autant qu'elle s'abstint. Capser ne devait pas se forcer à la supporter.
- Tu sais, si ma présence t'encombre, je peux y aller. Je ne voulais pas te déranger et tu veux peut-être un peu de calme après avoir jouer. "
Elle n'était pas naturellement fière et n'avait aucun de mal à se rétracter là où une majorité aurait pu se sentir vexée. Ses ressentis n'étaient de toutes manières pas ce qui lui importait le plus face à ceux des autres.
Par Héra Greengrass
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» Mer 5 Déc 2018 - 15:49
Nocturnes
Avec Héra Greengrass
Malgré l'étrangeté de sa question, qui était venue à ses lèvres toute seule, il écouta attentivement la réponse d'Héra. Et il fût relativement satisfait par ce qu'il entendait. Si elle lui avait répondu qu'elle ne supportait pas la race canine, il n'aurait probablement même pas prit la peine de poursuivre cette conversation. "- Tu sais, si ma présence t'encombre, je peux y aller. Je ne voulais pas te déranger et tu veux peut-être un peu de calme après avoir jouer. "dit elle enfin. Il n'y avait pas de trace de mépris ou de condescendance dans sa voix. Elle semblait avoir véritablement à coeur son bien-être, sans une once de fierté. Cette situation déroutait franchement Casper, qui avait l'habitude qu'on le fuit. Sa compagnie dérangeait, ou intriguait, mais rares étaient ceux qui s'intéressaient vraiment à ce qu'il pouvait ressentir. "-Pour tout t'avouer..." dit il après un instant de réflexion où il garda les yeux perdu dans le vide. "Ca fait longtemps que je n'ai pas eu une conversation aussi longue. C'est moi qui... enfin, j'espère que ce n'est pas moi qui t'encombre." Un sourire gêné flottait timidement sur son visage. "-J'aime bien discuter avec toi." reprit il après un nouvel instant où il avait gardé le silence, prenant le temps de rassembler ses pensées. "-Et si je ne voulais pas qu'on me parle, je serais parti." Il passa une main dans ses cheveux, et d'un geste souple, attrapa une serviette de table prêt d'Héra. La manche rapiécé et un peu trop courte de sa veste dévoilait un poignet à la peau pâle striée de cicatrices. Il y a des années, Casper avait tenté d'effacer ses erreurs à coup de lame de rassoir. Rien n'avait disparu, et maintenant s'étendaient sur son bras les traces de son échec. La Marque des Ténèbres ne quittait jamais ceux qui lui avaient succombé. Une fois en possession de son bout de papier coloré, il entreprit de le déchirer comme le précédent, qui gisait maintenant en miettes sur la table. "-Je suis plus à l'aise avec les animaux en fait. Ils sont plus faciles à comprendre que les humains." Il lui arrivait souvent de s'imaginer retourner vivre à l'état sauvage. Jamais il n'était aussi serein que sous sa forme de loup. Deux choses l'empêchaient de sauter le pas : Sa rouquine de cousine, et la musique.
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» Ven 7 Déc 2018 - 12:41
Nocturnes
Avec Casper Fawley
Casper ne lui laissa pas percevoir ce qu'il pensait de sa proposition puisqu'il resta muet. Insondable, il semblait l'évaluer pour savoir que répondre.
"- Pour tout t'avouer … Ça fait longtemps que je n'ai pas eu une conversation aussi longue. C'est moi qui ... enfin, j'espère que ce n'est pas moi qui t'encombre.
L'idée lui parût ridicule et elle voulut le détromper mais se retint face à son sourire. Elle s'étonna de le voir fleurir sur son visage, s'étant imaginé qu'aucune autre émotion que sa gêne ne parviendrait à s'y afficher. De ce rictus émanait le même charme singulier que celui qui bordait sa personne, l'accentuant par la luminosité mystérieuse qu'il apportait à son obscurité.
- J'aime bien discuter avec toi. Et si je ne voulais pas qu'on me parle, je serais parti.
Ses mots la rassurèrent – si elle en avait encore besoin. Elle se rendit alors compte qu'elle s'était tendue, se rasseyant un peu plus confortablement. Ses yeux dérivèrent jusqu'à son poignet que sa gestuelle dénuda. Elle avait pour habitude d'observer les gens tout autant qu'elle les écoutait. Sur sa peau pâle s'étendaient des cicatrices dont elle ne pouvait connaître la provenance. Qui que ce soit, quelqu'un l'avait malmené jusqu'à graver ces sillons de torture. Sa vie n'avait été douceur, elle n'avait pas pu être que musique et aisance. Incapable de noyer ses interrogations, elle les garda en son fort intérieur et se détourna de sa manche pour ne pas paraître indiscrète.
- Je suis plus à l'aise avec les animaux en fait. Ils sont plus faciles à comprendre que les humains.
- C'est parce qu'ils sont constants. Les hommes ne sont compliqués à comprendre que parce qu'ils évoluent. Chaque fois qu'on pense avoir cerné une personne, elle nous échappe en devenant autre.
Elle avait réagit naturellement, sans même songer un instant à ce qu'elle dirait. Lorsqu'elle commençait à être prise par une conversation, qu'elle s'y ancrait et se détachait de ce qui l'entourait, elle cessait de se muer dans ses réflexions pour y participer avec plus de spontanéité.
- C'est rassurant de rester avec des êtres en ayant la certitude qu'ils seront toujours les mêmes. On sait qu'on ne risque pas de nous abandonner et que, quoi qu'on fasse, même si on part, on les retrouvera comme on les a laissé. Ça apporte une certaine stabilité et on n'a pas à craindre qu'ils nous abandonne ou changent en tuant celui qu'on connaissait.
Refrénant son élan elle se mordit l'intérieur de la bouche avant de poursuivre.
- L'animal ne trompe pas, ne ment pas. C'est aussi le cas de certains …
Elle buta sur le mot.
- Humains. Encore faut-il les trouver. Mais c'est drôle que tu utilises ce terme. Celui d'humains. Ça donne l'impression que tu prend de la distance vis-à-vis de notre espèce, comme si tu n'en faisais pas partie, que tu parlais d'une race étrangère. "
Ça ne l'avait pas marquée lorsque lui l'avait prononcé, mais elle avait dû se forcer lorsque ça avait été son tour. Ne sachant comment il le prendrait - trop tard pour se rétracter - elle espéra ne pas se montrer trop indélicate avec cette remarque.
Par Héra Greengrass
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» Mar 11 Déc 2018 - 22:51
Nocturnes
Avec Héra Greengrass
- C'est parce qu'ils sont constants. Les hommes ne sont compliqués à comprendre que parce qu'ils évoluent. Chaque fois qu'on pense avoir cerné une personne, elle nous échappe en devenant autre. La pertinence de cette observation laissa Casper songeur. La tête penchée sur le côté, il l'écoutait parler avec une attention qui frôlait la fascination. Il était si rare qu'il se sente en phase avec quelqu'un, même pour seulement quelques phrases, qu'il ne savait que dire. Dans l'océan de visage qui composaient le monde autours de lui, Casper se noyait. Les marques d'affection, la subtilité d'une conversation à demi-mot, les multiples expressions qu'un visage peut revêtir...Toutes ces choses qui, décryptées, permettaient de connaître quelqu'un en profondeur, de se lier intimement. Même au sein de sa propre famille, son tempérament singulier l'avait toujours isolé. De tous, sauf de Rosalind, qui le connaissait mieux qu'il ne se connaissait lui-même. Mais, il l'avait comprit à ses dépends, peu importe à quel point il en aurait eu envie, il n'était pas destiné à vivre sa vie en orbite autours d'elle. Il avait eu des amis, cela avait rarement terminé dans la joie. Astrid par exemple. Parfois, certaines personnes arrivaient à effleurer, à défaut de véritablement toucher, son coeur. Les jolies serveuses du Chaudron Baveur par exemple, dont il se plaisait à observer de loin les frasques. Mais y avait il une autre personne qui avait jamais su déceler les failles de son armure ? Kayla. Ne pas. Ne pas penser à elle. Ne pas penser à elle. Ne pas penser à elle. Ne pas penser à elle. Ses doigts se crispèrent autours de sa piteuse serviette de table qui ne ressemblait plus à rien. Brusque changement d'attitude au milieu d'une conversation qui prenait un agréable tournant. Toujours ces pensées parasites. Ne pas penser à elle. Ne pas penser à elle. Ne pas penser à elle, pourquoi maintenant ? Je suis toujours là. Derrière chaque visage, lovée au creux de chaque mot prononcés, sa présence le hantait. Qu'il était naïf de sa part d'avoir imaginé un instant qu'il pouvait lui échapper même le temps d'une discussion amicale. Se concentrer sur Héra, dont il buvait les paroles comme un assoiffé, ne pouvait la maintenir éloigné qu'un court instant. Dès l'instant où il regarderait derrière son épaule, il la verrait. Celle qui n'existait pas. La jeune fille venue de son passé. Se faisant violence pour ne pas céder à la vague de panique qui menaçait de le submerger à tout instant, il écoutait ce que disait la celle qui était dans son présent avec une attention minutieuse. - C'est rassurant de rester avec des êtres en ayant la certitude qu'ils seront toujours les mêmes. On sait qu'on ne risque pas de nous abandonner et que, quoi qu'on fasse, même si on part, on les retrouvera comme on les a laissé. Ça apporte une certaine stabilité et on n'a pas à craindre qu'ils nous abandonne ou changent en tuant celui qu'on connaissait. Abandonner. Ce mot lui évoqua aussitôt Rosalind, ce qui n'aida guère à son agitation déjà très visible. -Sans doute parce que la plupart des relations sont intéressées.Dit il. -Pas forcément dans le sens premier du terme...quand on se lie avec quelqu'un, on cherche quelque chose en lui. Quelque chose que nous n'avons pas, et que cette personne nous apporte. De la joie, de l'amour, de la force... Et si cette personne change, alors on risque de perdre ce qui nous reliait à elle. Ou alors, il faut réapprendre à la connaître, et retrouver ça...C'est peut-être réapprendre qui est le plus dur, parce que...parce qu'il faut remettre en cause ce qu'on avait imaginé de la personne, et... Il se mordit la lèvre. Comme à chaque fois qu'il parlait trop longtemps, il s'embrouillait. Décidément, il n'était pas fait pour ça. Chanter, pianoter, oui, mais définitivement pas parler. - L'animal ne trompe pas, ne ment pas. C'est aussi le cas de certains …Humains... Il remarqua son hésitation devant l'utilisation de ce terme, ce qui occasionna un très léger rire chez le sang-pur. Enfin, quelque chose de plus proche du ricanement étouffé que du franc éclat de rire. - ...Encore faut-il les trouver. Mais c'est drôle que tu utilises ce terme. Celui d'humains. Ça donne l'impression que tu prend de la distance vis-à-vis de notre espèce, comme si tu n'en faisais pas partie, que tu parlais d'une race étrangère. " L'esprit de Casper était décidément une girouette. Alors que quelques secondes auparavant, il luttait pour ne pas céder aux petites voix murmurant dans sa tête, le voilà qui souriait franchement. C'était tellement étonnant, sur son visage maladif, que cela était presque irréel. Cela ne dura pas longtemps à vrai dire, quelques secondes, avant qu'il ne retrouve son expression neutre. - Je n'ai jamais vu les humains autrement que comme des étrangers. répondit il avec toute l'honnêteté du monde dans la voix. - D'aussi loin que je me souvienne je-...enfin non. En fait, j'ai toujours eu l'impression que c'était moi l'étranger. Il y avait là une nuance essentielle. - Comme si j'étais au milieu d'une foule qui ne parlait pas ma langue.Il réfléchit un instant. Un parallèle s'imposait avec ses souvenirs de Durmstrang. - Tu as étudié à l'étranger ? Ou tu as déjà été dans un pays lointain ? Tu peux communiquer avec les gens pour des choses simples. Pratiques. Triviales. Mais quand tu veux entrer dans les détails, quand tu veux aborder les choses en profondeurs...il y a une subtilité, une sorte de barrière que tu ne peux pas traverser. C'est pareil. Il regarda ses doigts qui tordaient dans tous les sens, pensif. - ....Il aurait été plus pertinent de la part de Mère Nature de me faire de fourrure et de griffes que de chair et d'ongles. Oui, cela aurait été mieux. Pour tout le monde.
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» Jeu 13 Déc 2018 - 2:46
Nocturnes
Avec Casper Fawley
Héra s'étonna de voir le musicien sourire, même un fugace instant. Sans qu'elle ne puisse le définir, un sentiment de joie l'emplie à cette vision. Elle avait l'impression d'être parvenue à illuminer ce visage, brièvement, mais tout de même. Qu'elle en soit ou pas la cause importait peu. Seul le fait qu'il ait pu se détendre la préoccupait. Elle aussi fut plus sereine, l'écoutant avec attention.
" - Je n'ai jamais vu les humains autrement que comme des étrangers. D'aussi loin que je me souvienne je-...enfin non. En fait, j'ai toujours eu l'impression que c'était moi l'étranger. Comme si j'étais au milieu d'une foule qui ne parlait pas ma langue.Il réfléchit un instant. Un parallèle s'imposait avec ses souvenirs de Durmstrang. Tu as étudié à l'étranger ? Ou tu as déjà été dans un pays lointain ?
Constatant que ses interrogations n'étaient que rhétoriques, servant à lui permettre d’étayer sa réflexion, elle se tut pour évaluer ses dires.
- Tu peux communiquer avec les gens pour des choses simples. Pratiques. Triviales. Mais quand tu veux entrer dans les détails, quand tu veux aborder les choses en profondeurs...il y a une subtilité, une sorte de barrière que tu ne peux pas traverser. C'est pareil. l aurait été plus pertinent de la part de Mère Nature de me faire de fourrure et de griffes que de chair et d'ongles.
- Comme un loup ? Lui demande-t-elle dans un sourire.
Elle avait cru comprendre à travers ses questions et son comportement qu'il s'identifiait à cet animal, sans pour autant être capable de savoir à quel point.
- Peut-être que tu étais voué à être différent, et qui si tu avais été une bête, tu te serais senti homme. Tu as l'air d'en souffrir, de le vivre comme une tare, mais ce n'est pas comme ça que je le vois, ni que tu devrais le voir. Il n'y a rien d'enviable à être comme tout autre. Tu voudrais être une énième copie du « sorcier type », celui qui a plus de facilité à s'intégrer parce qu'il fait parti de la masse ?
Plus elle parlait, plus elle avait l'impression de dériver. Ses phrases s’enchaînaient, succédant les unes aux autres avec fluidité. Elle cherchait de temps à autre comment commencer la suivante, achever la précédente, mais sans pour autant s'abandonner à de trop longs silences.
- Pourquoi chercher à être banal alors que c'est justement ta spécificité qui fait de toi quelqu'un.
Elle s'esclaffa, gênée, ne parvenant plus à s'exprimer alors même qu'elle le faisait avec aisance une seconde plus tôt. Son assurance la perdait.
- Je n'ais même pas les mots pour l'expliquer. Ce que j’essaie de dire, c'est que … Ce n'est pas parce que c'est plus compliqué que ce n'est pas une bonne chose. C'est au contraire parce que c'est une bonne chose que c'est plus compliqué. La simplicité n'a aucun attrait, on la trouve n'importe quand, n'importe où. "
Elle voulait continuer, éventuellement essayer de le remettre en question sur le fait qu'il était peut-être coupable de son isolement : s'il avait été assez réceptif, il aurait trouvé des êtres capables de le comprendre. Le jeune homme devait avoir peur de s'ouvrir. Pourquoi, elle l'ignorait. Elle préféra ne pas lui faire part de ses idées en l'instant afin de ne pas le faire fuir.
Par Héra Greengrass
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» Jeu 27 Déc 2018 - 18:51
Nocturnes
Avec Héra Greengrass
Parfois le silence était la meilleure des options. Ce fût l'unique réponse qu'Héra obtint. Il la laissa parler, il l'écouta, mais ne répondit pas. Ses yeux étaient perdu dans le vide, explorant des choses que lui seul pouvait voir. La tête légèrement penchée sur le côté, les genoux ramenés contre lui, il aurait pu être aussi parfaitement immobile comme une statue, s'il n'était pas en train de ronger frénétiquement la peau de son pouce. Il comprenait ce qu'elle expliquait. Cela avait du sens, il est vrai, mais il était incapable de le concevoir. Jamais il n'avait envisagé sa singularité comme une qualité. Au contraire. Elle l'avait isolé, renfermé, affaibli. Seul parmi les siens, il avait cherché la reconnaissance des mauvaises personnes. Son incompréhension du monde l'avait retourné contre celui-ci. D'un paria, il était devenu un monstre.
"- Tu vois, j'aurais préféré ça."
Il avait parlé sans s'en rendre compte et les mots résonnaient étrangement dans sa gorge.
"- N'être rien ni personne. Juste une ombre dans la foule. Tu dis que la simplicité n'a aucun attrait, mais je lui en trouve au moins un."
Ses dents arrachèrent un lambeau de peau qui laissait une trace rouge le long de son doigt.
"- La facilité."
Il parcouru la foule des yeux. Toutes ces silhouettes dansantes, mouvantes, illusoires. Tous ces visages éphémères qui s'oubliaient dans la musique. Elles faisaient parti d'un grand tout, au coeur d'une émulation qu'il ne pouvait qu'observer. Comme il aurait aimé se perdre lui aussi dans les méandre de cette cohue et vider sa jolie tête de toutes ces sombres pensées. Mais il en était incapable. Il ne pouvait que les ressasser, encore et encore, sans se libérer d'elles. Réfléchir, penser, se souvenir, sans jamais connaître le soulagement de la facilité.
"- L'animal d'abattoir n'est pas malheureux de sa condition. Tant que son herbe reste fraîche et que sa mort est rapide, il n'a aucune raison de se plaindre." dit il après avoir détourné les yeux de ce spectacle humain. "- L'ignorance et la naïveté sont un luxe."
Il plongea ses pupilles d'obsidienne dans celle de la jeune fille.
"- Un luxe que je n'ai pas. Et toi non plus."
Il savait reconnaître l'un des siens. Les âmes en peine, celles qui n'ont plus rien ou presque à perdre. Ceux qui ont vu leur vie chavirer sans les eaux profondes du destin. Ceux qui ont survécu au pire et en sont revenu transfigurés. Ou brisés.
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» Mar 22 Jan 2019 - 1:32
Nocturnes
Avec Casper Fawley
La réaction de Casper la surprit, pour ne pas dire qu'elle en fut déçue. Elle avait espéré que ses mots soient suffisamment porteurs de sens pour le persuader de leur véracité.
"- Tu vois, j'aurais préféré ça. N'être rien ni personne. Juste une ombre dans la foule. Tu dis que la simplicité n'a aucun attrait, mais je lui en trouve au moins un. La facilité.
Quelle attrait en la facilité ? Elle y trouvait au contraire une tristesse particulière, comme une réponse lasse à la difficulté du monde. S'oublier dans des automatismes codifiés par le plus grand nombre c'était se tuer pour faire perdurer son corps au détriment de son esprit. Ne comprenait-il pas que c'était ne pas vivre vraiment que détruire sa personnalité propre pour la reconstruire selon les attentes de la populace ?
- L'animal d'abattoir n'est pas malheureux de sa condition. Tant que son herbe reste fraîche et que sa mort est rapide, il n'a aucune raison de se plaindre. L'ignorance et la naïveté sont un luxe.
Il avait tort, tant même qu'elle eu envie d'en rire. Sauf que ses dires n'étaient en rien amusants. De quelques mots elle devrait le persuader qu'il se trompait, il fallait qu'il comprenne la richesse qu'il possédait d'être si particulier, peu importait le prix à en payer. Pourtant elle oublia toutes les jolies phrases qu'elle comptait lui livrer dans son regard sombre lorsqu'il accrocha le sien.
- Un luxe que je n'ai pas. Et toi non plus.
- Un luxe ? Murmura-t-elle.
Ses idées s'acheminaient, se mêlant les unes aux autres tant et si bien qu'elle dû songer un instant à leur formulation pour poursuivre d'une voix plus assurée.
- Je crois que tu ne te rends pas compte d'à quel point tu te trompes. Ne pas être toi, c'est n'être personne. Tu ne dois pas les penser riches d'être vides de différence. Peu importe d'à quel point tu souffres de ta singularité, sache que ce qu'elle t'offre est bien plus important que ce qu'elle te prend. Serais-tu prêt à sacrifier tes privilèges pour te complaire dans une existence monotone ?
Elle avança légèrement sa main vers lui, la rétractant rapidement pour la replacer près d'elle. Son ton s'adoucit car elle craignait d'être trop brusque ou l'effrayer.
- Je ne sais ni ce que tu as vécu, ni pour qu'elle raison tu souhaites devenir … Un fantôme, disons, mais je suis persuadée qu'un jour tu comprendras que tu dois être cette personne que tu essais de faire taire. Cesse de te museler et tu pourras peut-être enfin t'épanouir. Je suis sûre que tu deviendras alors exceptionnel. "
Quelle ironie qu'elle tienne de tels propos. Heureusement qu'il ne savait pas qu'elle s'appliquait à reproduire un certain modèle, qu'elle s'imposait des règles strictes et tentait de se contraindre à devenir une autre.
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