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Magic Never Dies :: Coeur du Londres sorcier :: Chemin de Traverse
 
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» Mer 11 Avr 2018 - 19:30    
 




FIN DU VOYAGE
En solitaire

Au comptoir de l'hôtel, le réceptionniste se montra chaleureux, et même un peu séducteur. Un homme brun, un peu plus âgé qu'elle et assez séduisant. Tout sourire, il s'enquit de son nom afin de l'inscrire sur le registre des réservations, mais sembla soudain refroidi en entendant la jeune femme décliner son identité.

- Rosalind Fawley.

Troublé, il leva les yeux pour dévisager la rouquine.

Gallus Fawley, le père de Rosalind n'avait pas rejoint les Mangemorts, mais Hector, son frère, ancien diplomate du Ministère, était bien connu pour avoir été un des partisans les plus acharnés du Seigneur des Ténèbres. Rosalind ignorait ce qu'il était devenu. Peut-être était-il mort, comme tant d'autres. Mais depuis la guerre, c'était à lui que le nom "Fawley" était associé.

Le regard de l'employé glissa du visage de Rosalind vers son avant-bras gauche, caché par la manche doublée de son manteau. Impassible, la jeune Sorcière observa le manège du réceptionniste. En France et en Italie, son nom avait déjà suscité ce type de réaction, mais la chose était rare. Maintenant qu'elle était de retour au pays...

- Il y a un problème?, demanda-t-elle d'une voix affable.

- Non, non, aucun, balbutia l'homme derrière son comptoir, griffonnant à la hâte une ligne dans le registre. Voici la clé.

- Merci, vous êtes bien aimable, répondit Rosalind d'une voix suave en prenant la clé qu'on lui tendait. Et puisque vous me le proposiez si gentiment tout à l'heure, je n'hésiterai pas à vous solliciter si j'ai besoin de quoi que ce soit. Vous pourriez commencer par mes bagages?

Elle n'attendit la réponse et prit le chemin de sa chambre.

La porte se referma dans le dos de Rosalind. Elle n'alluma pas la lumière, s'avança vers la fenêtre et l'ouvrit en grand. L'air froid entra dans la pièce et elle inspira profondément cette odeur si particulière, métallique, de l'hiver. La lueur des réverbères du Chemin de Traverse éclairait le lit à baldaquin, le petit bureau et le fauteuil de velours qui composaient le mobilier de la chambre. Sa valise était au pied du lit, attendant d'être défaite.

La chambre qu'elle avait louée ne sentait pas le renfermé, c'était déjà ça, et même si la décoration était loin d'être luxueuse, la jeune femme estimait qu'elle s'accomoderait de ce point de chute. Du moins, dans un premier temps. Une petite chambre donc, mais pour laquelle elle avait quand même du débourser quelques gallions. Le temps qu'elle puisse faire les démarches bancaires nécessaires pour transférer son solde italien sur son compte Gringotts. Il lui faudrait trouver rapidement une autre solution pour se loger. Plus stable et plus économique.

Elle ferma les yeux, sentant la fatigue du voyage se muer lentement, mais sûrement, en mal de tête. Elle referma la fenêtre en soupirant. Revenir à Londres était une chose. Reprendre contact avec la vie qu'elle avait laissée derrière elle il y a huit ans en était une autre. Mais elle avait fui ses démons pendant trop longtemps. La violente nausée, les visions -étaient-ce des visions ou juste une crise de délire- qui l'avaient saisi deux nuits plutôt, quoi qu'ait pu être ce phénomène, avaient été comme un électrochoc. Continuer à vivre comme elle l'avait fait depuis son départ de Poudlard n'était plus possible. Oui, la vie avait été douce d'une certaine manière, mais rien de ce qu'elle avait traversé lors de ses voyages à l'étranger n'avait semblé pouvoir l'ancrer, l'enraciner quelque part. Il n'y avait pas de retour possible. Elle devait faire face à son passé, à la folie des Mangemorts dans laquelle elle aurait pu sombrer, à l'arrachement de ses amis, à la mort de sa mère.

Rosalind s'assit au bureau, et d'un mouvement de sa baguette ouvrit sa valise et en fit sortir un carnet, une plume et du papier à lettres. Une photo glissa du carnet et se déposa sur la surface polie du bureau. Une photographie en couleurs, celle de sa promotion de Serpentards à Poudlard. On y voyait Blaise, Millicent, Crabbe et Goyle, les inséparables, @Théodore Nott aussi, en retrait. Elle, plus jeune, souriant de toutes des dents, secouant ses boucles rousses. Il y avait Persei, bien sûr, l'air farouche. Et puis Pansy, au centre. Et Drago.

Elle commença par écrire à sa Grand-Mère, Hélianthe, pour l'informer de son arrivée, et la prévenir de son arrivé prochaine à Thornton.

Puis elle s'attaqua à la tâche difficile d'écrire à ses anciens amis. Les deux personnes dont elle avait été le plus proche lors de son adolescence. @Pansy Parkinson et @Drago Malefoy. Elle resta un long moment assise à son bureau. Les mots étaient son métier mais ce soir, ils semblaient lui échapper. Elle se sentait troublée, coupable. Elle n'avait pas répondu aux lettres qu'ils lui avaient envoyées quelques années plus tôt. Son retour et sa tentative de reprendre contact ne seraient probablement pas aussi bien acueillis qu'elle l'espérait, mais tant pis, il lui fallait tenter.

Elle chiffonna plusieurs parchemins avant de trouver les mots qui lui semblaient les plus justes. Insatisfaite mais épuisée, elle finit par cacheter les missives et les laissa sur son bureau. Il lui faudrait trouver un hibou le lendemain pour les envoyer.

Ereintée, elle se laissa tomber sur le lit et pour la première fois depuis longtemps, sombra dans un sommeil sans rêve.

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