C o o p é r a t i o n    f o r c é e

D'un pas déterminé, une jeune sorcière se rendait au bureau des aurors, papiers en main. Il y a moins d'une semaine, son patron lui avait annoncé qu'elle irait travailler avec un auror qui lui avait été spécialement désigné comme coéquipier, mais elle n'en savait pas plus. On lui avait donné son emploi du temps, et l'endroit où le retrouver, mais son boss avait été pris de court par la pagaille générale qu'a créé l'article de Rita. Il n'avait donc pas pu lui révéler l'identité du sorcier avec qui elle partagerait la mission. D'ailleurs, elle ne connaissait pas non plus le but de la mission. Où iraient-ils ? Que feraient-ils ? Tout ce qu'elle espérait, c'était qu'elle ne croiserait pas Potter pour lui donner des indications sur la personne avec qui elle allait travailler. Pansy n'avait pas parlé au garçon depuis la bataille de Poudlard, en réalité, elle ne lui avait pas réellement parlé... « Qu'est-ce que vous attendez ? Que quelqu'un l'attrappe ? » avait-elle lancé à la foule d'élèves désorientés qui l'entourait. Sur le moment, cela avait sonné pour elle comme une évidence : livrer Potter et s'assurer une récompense du Seigneur des Ténèbres et ainsi engendrer la fin d'un massacre. Avec  plus de recul, elle avait eut tout son temps pour songer à ses actes passés, dont celui-ci. Cela aurait-il vraiment réglé un problème si l'on avait livré l'Elu à Voldemort ? La brune en doutait fort à présent. Les choses étaient peut-être mieux ainsi finalement.
Certes, s'il avait fallu livrer un de ses amis, elle ne l'aurait jamais laisser passer. Mais Potter... Qui était-il pour elle ? Le pire ennemi de son meilleur ami ? Comment pouvait-elle l'apprécier ? Elle le trouvait prétentieux, dépourvu d'intelligence, pleurnichard et tout bonnement ridicule. Elle avait toujours jalousé l'intérêt que tout le monde lui portait et l'en avait trouvé indigne. Cependant, Pansy ne pouvait nier qu'il était puissant et talentueux, et s'il y avait quelque chose qu'elle devait trouver admirable chez lui, c'était sans doute ses compétences. Elle lui était partiellement reconnaissance d'avoir mis fin à cette guerre, prenant peur en songeant à la façon dont cela aurait pu finir.
Elle était enfin arrivée devant la salle du bureau, assez anxieuse quant à ce qu'il allait se passer lorsqu'elle franchirait cette porte. On lui avait dit qu'elle n'aurait qu'à se présenter, que l'équipe des aurors serait au courant de sa venue et l'attendrait pour sa prochaine mission. Alors elle toqua, plutôt sûre d'elle, et entra sans attendre que l'on vienne lui ouvrir. Après tout, c'était là qu'elle allait travailler désormais, autant commencer dès maintenant à prendre ses aises. La brune entra donc dans le bureau et fut surprise de le retrouver désert. Elle allait demander s'il n'y avait personne quand elle aperçut au loin quelqu'un assis à une table derrière une pile de paperasse. Le sorcier n'avait pas du l'entendre entrer. Elle se dirigea donc vers lui et commença :

- Bonjour, je suis Pansy Parkinson, l'envoyée de la Gazette. Vous avez du être prévenu que je...

Mais la jeune femme se stoppa net dans sa lancée lorsqu'elle croisa le regard émeraude du sorcier aux cheveux bruns.

- Po... Potter ? Balbutia-t-elle totalement désemparée.

acidbrain

Coopération forcée

C o o p é r a t i o n    f o r c é e

Le sorcier semblait tout aussi surpris qu'elle de la retrouver en face de lui. Mais il se reprit vite, puisqu'avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, il avait déjà pointé sa baguette en sa direction.

- Tu n’es pas la bienvenue dans ce bureau, lui annonça-t-il. Alors je te suggère de quitter ces lieux, immédiatement !  

- Et moi je te suggère d'abaisser cette maudite baguette, claqua-t-elle. J'aimerai bien, m'en aller, et toute suite même ! Si on m'avait dit dès le départ que j'aurais affaire à toi, je pense que je ne serais même pas venue !

Comment son patron osait-il lui faire ça à elle ? N'était-il pas conscient de cette violente tension mutuelle qui existait entre eux ? Il aurait pu choisir quelqu'un d'autre ! Etait-ce une punition pour ne pas avoir été très productive depuis son arrivée ? C'était scandaleux ! Tant pis si elle risquait gros en faisant ça, mais elle comptait bien lui en faire la remarque lorsqu'elle serait de retour. Si elle revenait ! Car dans le contexte actuel, l'imbécile qui s'agitait face à elle semblait tout aussi furieux qu'elle.

- Sérieusement, tu crois que ça m'enchante d'apprendre que je vais devoir travailler avec toi ? J'y crois pas ! Y a forcément une erreur... Ca ne peut pas être toi. C'est impossible.

La situation était pour elle inconcevable. Premièrement, car elle ne supportait pas Potter. Deuxièment parce que Potter ne la supportait pas. Et troisièmement parce que cette haine réciproque ne ferait que mener à mal leur mission. Elle sortit son parchemin qu'on lui avait délivré, et le relu encore et encore. Pourtant, les secondes qui passaient n'effaçaient pas ce qui était écrit noir sur blanc :


Une fois encore, la brune pesta :

- Ils ne pouvaient pas écrire un nom sur ce maudit contrat ? S'il n'y a que toi ici, c'est qu'ils sont stupides. A quoi pensaient-ils en nous mettant ensemble ? Tu le sais peut-être toi ? Après tout, c'est toi qui t'occupes de ce bureau non ? Tu pouvais pas leur dire qu'ensemble on ne tiendrait pas plus de quinze secondes ? Comment veulent-ils qu'en plus de ça on mène à bien une mission en Russie pour enquêter sur les traces de Gustav G ? C'est ridicule !

Pansy criait presque. Elle n'en revenait pas. Comment ? Pourquoi ? Dans quel but ? Elle voulait des réponses à toutes ces questions. Ce qu'elle espérait c'était que Potter se montre coopératif pour arranger les choses. S'il avait les bras assez longs pour éviter qu'elle n'aie à partir faire un voyage à l'étranger en sa compagnie, peut-être que son estime pour le Gryffondor serait gagnante. Mais en attendant, elle était là, un surplus de questions dans la tête. Il en restait tout de même une qui prenait plus de place que les autres : Pourquoi n'était-elle pas déjà partie en claquant la porte ?

acidbrain

Coopération forcée

C o o p é r a t i o n    f o r c é e

Harry semblait avoir porté une oreille attentive à la petite scène qu'elle venait de lui faire et la sorcière, qui s'attendait à le voir répliquer, fut étonnée de le voir enfin abaisser sa baguette. Ce n'était pas trop tôt !

- Bon, très bien, dit-il d’une voix apaisée. Cessons de nous emporter. Nous sommes des adultes et nous ne sommes plus à Poudlard.

Cela dit, il fit demi tour pour rejoindre son bureau et Pansy ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. C'était lui qui avait commencé par l'agresser dès son arrivée. Bon. Sûrement aurait-elle fait de même. Mais les choses étaient ce qu'elles étaient et cette réponse sonnait bien trop comme une morale à son goût.

- Il est temps que nous cessions cette guerre entre nous, poursuivit-il. De toute évidence, nous avons tous deux étés assignés à la même tâche, alors pourquoi nous battre, si finalement, nous travaillons sur le même projet. Je t’en prie, installe-toi et tâchons de mettre passé au placard. Acceptes-tu de le faire ? 

- Ai-je vraiment le choix ? Maugréa-t-elle en s'installant à contre cœur face à lui.

Mettre le passé au placard était impossible. Sérieusement, pensait-il un seul mot de ce qu'il disait ? Lui le premier en serait incapable, elle en était certaine ! Néanmoins, il avait raison. S'ils continuaient tous les deux ainsi, jamais ils ne parviendraient à avancer ensemble. Ensemble, ce mot sonnait déjà très faux... Ce qui était tout de même certain pour Pansy, c'était qu'une fois la mission terminée, elle prendrait la poudre d'Escampette et ne remettrait plus jamais les pieds dans ce bureau. Quelle idée avait-elle eu de vouloir être reporter ! Elle n'avait pas réfléchit à quel point travailler avec les aurors serait un supplice. Heureusement qu'il y avait tout un tas d'infos à la clé !

- Tout d’abord, je tiens à te préciser que je n’avais pas été informé de ton arrivée. On m’avait bien mentionné la présence d’une personne à mes côtés, mais jamais je n’aurai eu la moindre idée que cette personne serait… toi. 

Si elle même l'avait su, il pouvait être certain qu'il n'aurait jamais connu l'identité de cette « personne ». Le brun sortit sa baguette et par pur instinct elle posa sa main sur le bout de la sienne qui ressortait de son sac. Mais rien de plus grave n'arriva puisque le sorcier utilisa son arme pour apporter sur la table deux tasses de thé.

- Nous pouvons très bien mener cette enquête à bien. Mais nous allons devoir se faire mutuellement confiance. Du thé ?

Elle hocha positivement de la tête. Elle n'avait pas la moindre idée s'il lui serait un jour possible de lui faire confiance. Sûrement que non. D'ailleurs, hors de question qu'elle ne boive cette tasse de thé avant qu'il n'ait lui même prit quelques gorgées. Elle comptait bien faire semblant de trouver la tasse trop chaude, il n'y verrait que du feu.

- Si tu veux que l'on se fasse confiance, commença-t-elle, il va déjà falloir que tu me donnes un peu plus de détails sur ce que nous allons faire. Je n'ai eu que très peu d'indications et j'aimerai bien être un peu plus au courant de ce qu'il se passe.

Pansy était reporter, il ne fallait pas l'oublier. Bien évidemment, si elle ne l'avait pas été, elle aurait tout de même posé la question. Elle aimait être au courant de ce genre de choses. En savoir plus que les autres lui donnait ce petit sentiment de supériorité qu'elle avait toujours bien apprécié. Puis les menaces du Nord était un sujet important, elle ne pouvait passer à côté d'une telle occasion d'en savoir plus.

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