Depuis son arrivée au pays de Sa très Gracieuse Majesté, Maxence avait réussi à se faire un petit cercle de proche, tant dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle. Si la l'étude de la magie ancienne était un classique qui passionnait moins les foules en terre française, il était impressionné par le nombre des sorciers britanniques qui se passionnaient véritablement pour le sujet, en témoigne l'impressionnant tas de lettres entassées sur son bureau. Généralement, les lettres accompagnaient des choses beaucoup plus précieuse. Parchemins, livres anciens ou encore des bibelots, autant d'objets que les curieux s'adressant à Maxence voulaient authentifier pour telle ou telle raison, même s'il s'agissait souvent de suivre la mode du moment consistant à prouver l'ancienneté de sa famille si ce n'est même la pureté de son sang de sorcier. La plupart du temps il ne s'agissait là que de simples babioles sans réel intérêt, soit des livres, certes précieux, mais copier et recopier et qui de fait ne pouvait être de l'époque avancée par son propriétaire.
Cependant, il arrivait parfois qu'on lui soumette à expertise de réels chefs-d’œuvre. Le dernier en date n'était rien d'autre qu'une collection de trois parchemins, en vérité une collection incomplète car d'après le commanditaire de l'expertise, la collection qu'il avait obtenu en héritage devait contenir non pas trois mais quatre parchemins. Mais au delà de ce mystère de la quatrième pièce manquante, c'est le sujet abordé par le parchemin qui intéressait Maxence. Avalon... Cette citée légendaire le passionnait depuis des années et expliquait, en partie, pourquoi il avait décidé de s'installer en Angletterre.
A côté de son bureau se trouvait sa table de travail où il entreposait les documents et artefacts sur lesquels il travaillait, mais les plus précieux, Maxence les gardaient en sécurité dans un endroit connu de lui seul. Il était justement en train de travailler sur un livre du XXVIIIe siècle, un livre écrit en français, « Potions et mixtures pour l’agriculture domestique », en vérité un guide de jardinage. Il s'affairait sur les pages une à une et les étudiaient à l'aide de sa baguette. Il avait inventé plusieurs sortilèges adaptés à son office et qui l'aidait par exemple à détecter les sortilèges de contrefaçon. Il notait lui même ses observations et ses réflexions sur une carnet qu'il tenait à côté de lui et sur lequel il écrivait avec une plume et un encrier.
C'est alors que l'on frappa deux fois à la porte. La chose n'était pas inhabituelle depuis que l'un de ses clients lui avait proposé de s'installer dans cet ancien local qui lui appartenait en remerciement pour son bon travail. Posant sa plume sur la table, Maxence se dirigea vers la porte en réajustant son gilet en laine noir qu'il portait au dessus d'une chemise mauve. Il finit par ouvrir la porte rapidement et voyant la jeune femme qui se trouvait derrière, il marqua une pause, comme de l'étonnement, et l'accueillit.
« Bonjour, Madame, que puis-je faire pour vous ? »